L’Institut Catholique de Paris célèbre avec bonheur les 130 ans du Théologicum, dans un espace historique rappelant les Carmes martyrs de la Révolution française, massacrés dans le couvent sis en ce lieu.
Depuis sa refondation en 1889 par Mgr Maurice d’Hulst, le « Théologicum » - comprenez le complexe théologique parisien des études religieuses - a connu une progression ininterrompue de sa renommée universelle auprès d’étudiants et de doctorants au nombre de plus de 1250 venus du monde entier et de provenance interreligieuse.
Des religieux dominicains, jésuites, sulpiciens, ont présidé à sa destinée, parmi lesquels on peut citer Jean Daniélou, jésuite et cardinal, fondateur de la chaire d’histoire et de théologie des religions portant son nom depuis 2009.
Ce monde de chercheurs, d’enseignants et d’étudiants est traversé tout le long de l’année par un public nombreux en quête de conférences et de témoignages venus du monde entier.
L’occasion pour l’Institut catholique d’honorer le Cardinal Marx, Président de la Conférence des évêques allemands, en le faisant « Docteur Honoris Causa » lors d’une conférence doctorale donnée par le récipiendaire sur Liberté, Egalité, Fraternité, la devise de la République française selon la lecture de la doctrine sociale de l’église. Homme de confiance et d’écoute du monde contemporain, nul doute que sa lecture commentée de ces valeurs (empruntées à l’Evangile chrétien, mais souvent perverties à notre époque par le "système politique", ndlr.) trouvera de l’intérêt pour un auditoire aujourd’hui particulièrement vigilant sur le sujet. D’autant plus que le cardinal allemand s’est chargé de plusieurs missions importantes, dont celle de la présidence des épiscopats catholiques européens, il tient auprès du pape la fonction d’un observateur attentif à la pensée sociale de l’église pour aujourd’hui.
Les disciplines enseignées au « Théologicum » de Paris, héritières de celles professées dans les prestigieuses facultés de théologie scolastique au Moyen-Âge, attirent désormais un public assidu qui procure un rayonnement international à la ville, par ses quinze revues consacrées à la catéchèse, la liturgie, l’étude des sacrements et des sciences religieuses, l’oecuménisme, la théologie des arts, l’étude des langues et civilisations orientales anciennes et, depuis peu, à la chaire Jean Rodhain sur « les figures de la charité dans la doctrine sociale » des chrétiens, et à celle de Jean Daniélou sur « l’histoire et à la théologie des religions dans le monde ».
Les accords passés par le « Théologicum » avec des partenaires en Belgique, au Québec (à Montréal), à Toulouse et à Yaoundé en Afrique, avec l’Institut orthodoxe Saint-Serge, ouvrent des horizons nouveaux aux chercheurs attachés à la faculté de théologie de Paris.
Nombre de ces professeurs publient leurs travaux en français et en anglais dans des collections de livres parus aux éditions du Cerf en France, les étudiants pouvant, selon leur spécialité, poursuivre leurs travaux en Europe et dans le monde.
L’Institut Catholique connaît ainsi depuis quelques décennies un regain d’intérêt de professionnels et d’auditeurs libres en demande de formation théologique aujourd’hui.