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Humour
Yves Ugalde de retour sur la scène bayonnaise !
Yves Ugalde de retour sur la scène bayonnaise !

| Baskulture 819 mots

Yves Ugalde de retour sur la scène bayonnaise !

Samedi 5 février à 20h30 à la « Luna Negra », Yves Ugalde fera le plein avec son spectacle solo « Vous en reprendrez bien un peu ! ». ? 
Dans les années 1990/2000, l’adjoint à la culture bayonnais, également auteur de plusieurs ouvrages sur sa ville et qui tient une chronique quotidienne fort lue sur sa page Facebook, avait régulièrement rempli le théâtre Municipal de Bayonne, dans la tradition des revues "à la bayonnaise" de l'avant-guerre. 
Le voilà de retour dans une parenthèse scénique et assumée de sa vie publique. Il semble n'avoir pas dit du tout son dernier (bon) mot… Yves Ugalde s'inscrit dans la lignée des chansonniers de Montmartre et de son Grenier. Il passe l'actualité locale ou nationale au tamis de ses parodies, dites, chantées ou imitées, et de ses sketches et revues de presse.

Nous lui laissons volontiers la plume à propos de son retour sur la scène :

Ce soir, je suis sur la scène du cabaret "La luna negra". Trois soirs en tout pour trois pleins, voilà qui oblige, mais aussi, qui donne du baume au coeur. Pas une affiche en ville, pas une interview dans les journaux, pas un mot à la radio, si la grosse tête m'avait menacé, force est de constater qu'elle aurait très vite dégonflé...

Mais le bouche à oreille a fonctionné et tous les fauteuils se sont remplis en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Je ne vais pas jouer au chansonnier maudit, mais je dirais que pendant deux mois de répétition, j'ai appris à me concentrer sur l'objectif et rien que sur lui, vu qu'aucun journaliste n'a tenté de m'en distraire. Ils m'ont sans doute rendu service. On verra ce soir.

Il faut dire que pour cette première série de trois dates, je souhaitais un peu de discrétion, compte tenu de mon rôle public et des pièges que la vie politique peut réserver quand on opte, même quelques jours par an, pour quelque chemin parallèle. Et je dois bien reconnaître que j'ai été servi !

Rire et faire rire de l'actualité nationale et locale, quand on en est soi-même acteur, cela a indubitablement quelque chose de schizo phénique, mais j'avais envie de retrouver la scène et l'humour sans lesquels je ne suis pas tout à fait moi-même. Un besoin presque vital.

Je pars du principe, pour apaiser le trac qui m'habite, que seuls mes amis seront dans la salle, puisqu'il fallait vraiment s'intéresser pas mal à moi pour réserver sa place. On se rassure comme on peut après tout.

Il y aura bien chaque soir des spectateurs qui me veulent moins de bien que les autres, mais ça, c'est le jeu de ce genre de rendez-vous. Des espions venus d'ailleurs ou, peut-être même de son propre cercle, ou des gens qui continuent à me regarder comme un type étrange et inexplicable. Enfin, et parce que c'est à chaque fois pareil, il y aura des tenants du premier degré qui m'en voudront beaucoup.

Je me souviens, en 1988, d'une spectatrice qui m'avait adressé une lettre au vitriol au sujet de mon imitation, alors, d'un Michel Etcheverry en pleine bourre. J'avais parodié sa chanson "Qu'elle est longue la route d'Espelette" en "Qu'elle est longue la route des vedettes"... Une fan du chanteur m'avait adressé un brûlot dans lequel elle me disait en particulier : " vous n'avez ni ses yeux, ni sa voix..." Pour les yeux, c'est une évidence. Pour la voix, c'était plus méchant parce que je l'avais pas mal travaillée. Mais la copie ne vaut jamais l'original pour l'inconditionnelle de la personne fustigée.

Au bout du bout, le chansonnier humoriste doit accepter le sort qui est toujours réservé à celui ou celle qui traite en dérision ses contemporains. Ainsi va la vie. Celui qui se fixe pour but de faire rire sur le dos des autres, doit admettre de susciter des rancunes ou des incompréhensions. Et parier aussi sur le fait qu'on sache que je choisis l'humour justement parce que je suis, tout au contraire, plutôt gentil et bien intentionné vis à vis de mon prochain. 

A la fin de ma répétition générale, chez mes amis Serge et Mi-Jo, une dame est venue me voir et m'a dit : "j'ai beaucoup ri, mais je ne pense pas comme vous de certains sujets que vous avez traités"... Bien fort est celui ou celle qui sait ce que je pense à la fin du spectacle, tant, au contraire, je me cache derrière des voix et des mots qui me permettent de balancer masqué.

Au fond, je peux le dire ici, ce que je vais faire ce soir et jusqu'à samedi par lune noire, ce n'est ni plus ni moins que l'aveu secret d'un homme qui préfère surtout rire pour ne pas avoir à en pleurer et qui croit encore aux vertus de l'esprit contre celles du combat frontal. Je verrai bien à 20 h 30 si mon pari était le bon...

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