Économiquement, la région de Meknès est l'une des plus importantes au Maroc en termes de production agricole, notamment par son oléiculture et sa viti-viniculture.
La ville fait ainsi office de pôle agricole national et abrite plusieurs grands groupes du secteur au Maroc comme LCM-Aïcha et Les Huileries de Meknès. Parallèlement à sa vocation agricole, la ville profite du développement de secteur automobile marocain, notamment par l'implantation d'équipementiers automobiles dans ses zones industrielles. Malgré son patrimoine culturel et architectural important, et son potentiel touristique reconnu, la ville attire moins de visiteurs que les principales destinations touristiques marocaines, notamment à cause du manque en infrastructures hôtelières.
Billet de train en poche, dans l’attente du train 501 au départ de Fès en direction de Meknès et qui poursuit sa route jusqu’à Tanger, via Rabat. Trajet d’un peu moins d’une heure (60 kilomètres par la route ou par le train). Midi à l’horloge de la gare de Meknès-Ville. Il semble que monsieur Haïm, notre contact à Meknès, soit très connu dans la ville et la région. Petit taxi. Il ne faudra que quelques minutes à peine pour arriver au garage de Nice qu’il dirige, entre autres sociétés. Invitation de sa part à déjeuner, acceptée, et invitation à séjourner à son domicile, refusée. Il nous dépose à l’hôtel Tafilalet (du nom de la région), dont il connait le directeur. A son domicile, un somptueux couscous royal qui mérite bien son appellation (et le reste, côtelettes d’agneau, kefta, salade, fruits) nous attendent. Il exige (presque) de nous inviter également pour déjeuner demain. Avec joie, ce sera poulet rôti (et le reste…).
L’hôtel Tafilalet mérite ses 4 étoiles. Visite de chambres pour choisir ! 144 chambres réparties sur 9 étages. Toutes similaires sauf une suite Royale et une suite Junior par niveau. Passeports déposés. Ils seront restitués une fois la note de l’hôtel payée ! Indispensables pour pouvoir quitter le pays. 17 heures, un peu tard pour aller se balader un peu loin dans la ville, il fera vite nuit. Pour la médina de Meknès, on verra demain matin, pour l’excursion « quasi obligatoire » au site romain de Volubilis, ce sera l’après-midi, après le déjeuner chez monsieur Haïm.
Une des deux gares ONCF de Meknès se trouve dans le quartier. Achat des billets pour la suite du voyage, mercredi matin, Meknès – Rabat, en première classe, pour éviter la promiscuité et les (petits) désagréments passés lors de la première expérience. A 114 DH, c’est une affaire ! Quelques fruits achetés dans un marché pour dîner, ce sera parfait et suffisant après le gueuleton de ce midi.
Que voir en une matinée à Meknès, une visite à Volubilis étant prévue l’après-midi ? Principalement la médina du 11e siècle dont les portes permettent l’accès aux souks. Le quartier impérial, le palais et le golf royal ne sont pas vraiment pour les visiteurs de notre acabit.
Mardi 11 : temps gris et incertain ce matin. Petit-déjeuner buffet varié (mais j’ai connu mieux). Inutile de courir, les échoppes dans la médina ancienne n’ouvrent pas avant 10h30, selon le groom de l’hôtel. Elles baissent le rideau tard par contre. Pas de problème pour trouver un petit taxi. Ils sont de couleur bleu ciel à Meknès. Direction la place El Hedine et Bab El Mansour, porte d’accès la plus imposante de la médina. Pas la baraka ! Elle est cachée et protégée par une toile de protection la représentant en photo durant des travaux de rénovation menés actuellement. C’est également le cas de beaucoup d’autres monuments historiques ou anciens à Meknès comme à Fès. Dommage pour moi mais tant mieux pour le patrimoine. Certaines ruelles bénéficient de nouveaux pavements en cours de pose, ce qui donne un air, mais un air seulement de propreté. Malgré tout Meknès, y compris les quartiers anciens, est relativement plus propre que Fès…
Un guide (non officiel) propose une visite guidée de la médina pour 100 DH seulement, ce qui permettra un gain de temps pour découvrir l’essentiel (enfin ce qu’il estime essentiel, par exemple les échoppes où il est connu). Il ne faudrait pas arriver en retard chez monsieur Haïm pour le poulet rôti à 13 heures ! Après une petite heure dans les souks, après qu’il nous ait conduit par hasard chez des revendeurs de sa connaissance (épices, babouches, tapis…), comme il a été payé d’avance, il part à la recherche d’autres touristes pouvant être « intéressés » par son savoir.
Grâce à une photocopie d’un plan fourni à la réception de l’hôtel (« pas grand-chose à tirer de la Délégation régionale du tourisme », de toute façon introuvable) pas de problème pour trouver le tombeau de Moulay Ismaïl dans le quartier Dar Kabira, bien indiqué par des panneaux. Le plus difficile sera de trouver une sortie, de préférence dans la direction de la place El Hedine, où stationnent les petits taxis. Avec l’aide d’un guide accompagnant un groupe de touristes espagnols, revoici l’air libre. Et quelques gouttes de pluie. Le taxi s’arrête quelques minutes, le temps de déposer nos emplettes à la réception de l’hôtel. A l’heure au garage de Nice. Étaient prévus au menu seulement poulet rôti et quelques fruits. Comme prévisible, ont été rajoutés hors d’œuvres et salade plus que composée… Et même du vin importé de France. Le Maroc est pourtant pays producteur ?
Selon Wikipédia Volubilis (en berbère : ⵡⴰⵍⵉⵍⵉ; en arabe : وليلي walili) est le vestige d'une ville romaine construite sur l'ancien site d'une ville punico-berbère, qui fut capitale du royaume de Maurétanie, située dans la plaine du Saïss, sur les bords de l'oued Rhoumane, rivière de la banlieue de Meknès, non loin de la ville sainte de Moulay Driss Zerhoun où repose Idriss Ier, fondateur de la dynastie des Idrissides.
Partiellement découverte de nos jours, la cité antique éclot à partir du 3e siècle av. J.-C. en tant qu'établissement punique et se développe rapidement à partir du moment où elle entre dans le giron romain, pour dépasser une superficie de 42 hectares.
La parure monumentale de la ville se développe particulièrement au 2e siècle, à la suite de l'enrichissement économique de la région. Située dans une région aux riches potentialités agricoles, cette ville vivait du commerce de l'huile d'olive. Dans ses ruines de nombreux pressoirs à huile sont présents. Cet enrichissement se traduit également dans l'architecture privée par la construction de vastes villas pourvues de belles mosaïques, la cité apparaissant comme « un centre de rayonnement de la civilisation romaine en Maurétanie Tingitane ».
La région, jugée indéfendable, est abandonnée par les autorités impériales romaines en 285. La ville, communauté urbaine christianisée, puis cité musulmane, continue d'être habitée pendant sept siècles. La dynastie idrisside y est fondée au 8e siècle. Au 11e siècle le site est abandonné et la population se déplace à 5 km de là, vers la cité de Moulay Driss Zerhoun. La ville ne subit pas de dégradations conséquentes semble-t-il jusqu'à un tremblement de terre au milieu du 18e siècle. Par la suite, les ruines sont utilisées comme carrière, en particulier pour les constructions de Meknès.
Identifié plus tardivement au 19e siècle, le site fait partie du patrimoine protégé du Maroc depuis 1921. Le site fait l'objet de fouilles archéologiques depuis le début du XXème siècle et la moitié seulement en est dégagée à ce jour. La qualité des trouvailles et du site a abouti à son classement sur la liste du patrimoine mondial par l'UNESCO.
Un grand taxi a été commandé pour 15 heures, pour accéder directement à Volubilis. En règle générale il faut partager un grand taxi jusqu’à Moulay Idriss et ensuite prendre un petit taxi, à l’aller comme au retour. La pluie s’est invitée mais ne gâchera pas la visite du site romain (gratuit pour les Marocains, 70 DH pour les visiteurs étrangers). Peu de monde, et c’est tant mieux pour les photographes. Un peu plus de deux heures pour arpenter et découvrir essentiellement des restes de demeures avec des mosaïques souvent en bon état, des rues, des temples, des portes monumentales, un aqueduc… Patience en attendant la disparition des rares touristes de mon champ de vision (pour mes sacro-saintes photos) mise à l’épreuve…
Au retour, détour par la montagne pour une « vue panoramique » du village de Moulay Idriss, situé à flanc de colline. Sur la route de Meknès, comme à l’aller, de nombreux contrôles de la police et de la gendarmerie royale. Sauf pour les taxis ?
Il fait nuit noire à 19 heures en arrivant au garage de Nice. Monsieur Haïm souhaite nous inviter à discuter tout en dégustant une pâtisserie et un verre de jus d’orange dans un café chic où il semble avoir ses habitudes. Nombreux sont les clients qui viennent le saluer respectueusement. Le temps passe. 21 heures déjà et il nous raccompagne à l’hôtel après un détour par son appartement où attendaient des cadeaux. Monsieur Haïm est un grand Monsieur (on dirait « Plaza Gizon » en langue basque). La pluie s’est à nouveau invitée. Elle est la bienvenue en ces temps de sécheresse généralisée. Il fera jour demain matin et on verra comment faire rentrer les paquets dans des valises déjà bien remplies.