Notre infatigable « globe-trotteur » parcourt le monde entier pour le faire découvrir sur le mode « Voyage Détente Découverte » aux lecteurs de Baskulture !
Comme certainement pas mal de voyageurs, je ne connaissais du Maroc que la très touristique ville de Marrakech, ancienne cité impériale, découverte au cours d’un court voyage en 2006. Mais une seule ville peut-elle résumer la diversité d’un pays ?
Au mois d’octobre 2022, afin de connaître un peu mieux les cités impériales du Maroc, c’est par un circuit quelque peu improvisé au jour le jour que sera effectuée une nouvelle approche du pays.
À l'origine, les cités impériales sont des villes du Maroc ayant été des capitales à différentes époques des dynasties du Royaume. Le Maroc compte quatre villes impériales : Fès (ou Fez), fondée par le sultan Idrisside Idris Ier, Marrakech, fondée par le sultan almoravide Youssef Ibn Tachfin, Rabat, fondée par le sultan almohade Abd al-Mumin, Meknès, fondée au 11e siècle par la dynastie des Almoravides sous le règne du sultan alaouite Ismaïl ben Chérif.
Le moyen le plus simple pour un voyage au Maroc est de se joindre à un groupe constitué. Le plus pratique et le moins onéreux également sans doute. Avantages mais aussi inconvénients.
Pour avoir parcouru le monde surtout en solo avec sac à dos, cela ne sera pas la solution envisagée pour ce nouveau voyage.
Jeudi 6 : ça commence bien ! Le TER de 16h57 est supprimé au départ d’Hendaye « les conditions de circulation n’étant pas réunies », susurre un haut-parleur en gare des Deux Jumeaux. Il n’y a plus d’agents de la SNCF à Hendaye-Plage depuis belle lurette ; qui pourraient peut-être donner davantage d’explications (pas de conducteur, de contrôleur, clé de la locomotive perdue ?). Heureusement le train suivant roule bien, est à l’heure et se présente en gare à 17h12. Rien de spécial à signaler durant le trajet jusqu’à Bordeaux Saint-Jean, terminus. Arrivée à l’heure à 19h41.
Repéré sur internet, le Café du Levant, à quelques 200 mètres de la gare, propose même le soir un menu à 20 € et accepte « exceptionnellement » les chèques bancaires. Le vol matinal Bordeaux – Fès de demain matin oblige à passer la nuit sur place et de préférence près de l’aéroport. Achat d’un titre de transport à une borne (1 voyage simple = 1,70 €, 2 voyages = 3€). La ligne 1 de Transports Bordeaux Métropole passe à proximité de l’hôtel Première Classe à Mérignac, presque en bout de ligne (il en reste cinq jusqu’à l’aéroport). Il existe un bus direct pour l’aéroport (billet à 8 €), plus rapide, mais s’arrête-t-il à la demande ?
Paiement à l’arrivée du prix de la chambre, du petit-déjeuner et de la taxe de séjour. Sésame pour obtenir la clé. Nuit calme mais courte entre les réveils nocturnes. Sonnerie à 6 heures, pour ne pas courir ensuite.
Vendredi 7 : prix du petit-déjeuner bien amorti… Recherche de l’arrêt du bus de la ligne 1 au milieu des travaux de prolongement du tramway alors qu’il fait encore nuit. Arrivée à Bordeaux-Mérignac à 8h15, plus que dans les temps. Le vol 30302 effectué par Air Arabia (compagnie low-cost dont le siège est à Abu Dhabi) partira du hall A et non du hangar Billi. Surprise à bord de l’Airbus A320, comme lors d’un vol effectué avec une compagnie malaysienne entre Kuala Lumpur et Bali il y a quelques années, diffusion à bord de la « prière musulmane du jour » avant le décollage à 10h30. Durée du vol 1h54, juste le temps nécessaire au personnel navigant commercial de proposer de la restauration (payante). Arrivée sur le tarmac de Fès-Saïs à 11h39 locale, quelques 20 minutes en avance sur l’horaire prévu.
Le ciel est brumeux. Il fait chaud. Formalités de police et douane rapides et sans encombre (on verra au retour !). Un « placier » indique quel « grand taxi » est dévolu pour se rendre à la médina de Fès. Les grands taxis reconnaissables à leur couleur blanche assurent les courses en dehors des villes, les « petits taxis » facilement repérables à leur couleur rouge, uniquement dans les villes. Fès se divise en trois zones : Fez el-Bali (ancienne médina), Fez el-Jdid (nouvelle médina) et Ville Nouvelle (la nouvelle ville). Prix indiqué sur un tableau au parking de l’aéroport, 130 dirhams (DH ou MAD). Le chauffeur en exige 200 à destination (« course plus longue »). S’il le dit…
Selon Wikipédia, Fès ou Fez (en arabe : فاس, Fās; en berbère : ⴼⴰⵙ, Fas) est une ville du Maroc septentrional, située à 180 km à l'est de Rabat, entre le massif du Rif et le Moyen Atlas. Faisant partie des villes impériales du Maroc, elle a été à plusieurs époques la capitale du pays et est considérée de nos jours comme sa capitale spirituelle. Sa fondation remonte à la fin du VIIIème siècle, sous le règne de Moulay Idriss Ier. Son prestige passé en a fait l'un des foyers majeurs de la civilisation islamique relié à Bagdad, Damas, Cordoue, Le Caire, Kairouan, Grenade, Palerme, Ispahan et Samarcande, avec lesquels elle avait établi des échanges aussi bien économiques que sociaux et culturels. Divers titres ont été attribués à la ville de Fès, dont l'Athènes de l'Afrique, la reine du Maghreb et la Bagdad du Maghreb.
Elle s'étend sur trois secteurs : la ville ancienne (médina), classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, la municipalité de Méchouar Fès Jdid (où se trouve le palais royal) et les quartiers nouveaux, établis par les Français, et qui s'étendent dans la plaine environnante. Fès est la 2ème plus grande ville du Maroc avec une population de 1 150 131 habitants selon le recensement de 2015.
Tout en conduisant, le taxi se fait indiquer par téléphone l’endroit le plus proche du riad Dar Guennoun où la réservation a été effectuée depuis la France. Près de la place Rcif et sa porte d’accès à la médina, à côté de la pharmacie Assine et du bar Royal médina. Facile pour se repérer durant le séjour.
Ce qui n’est pas indiqué sur le site de la maison d’hôtes ni sur le plan de Google, c’est qu’il y a pas mal de marches à monter pour accéder à la ruelle où est situé le logement… Bon, une fois déposée la valise, cela ira pour la suite du séjour (jusqu’au jour du départ…).
Une fois bu un thé à la menthe, petite déception, les chambres proposées ne correspondent pas du tout aux photos vues sur le site de ce logement choisi (au hasard) par l’agence de voyage, qui avait toutefois précisé qu’elle ne connaissait pas cette adresse. Plutôt un petit coin toilette qu’une salle de bain dans ces chambres. En l’absence d’Abdul et Juliet, les propriétaires (?), Saïd, homme à tout faire omniprésent et Zined, cuisinière et femme de chambre (?) font de leur mieux pour satisfaire les désirs des clients. Inch’Allah.
Fès s’avère donc une cité à trois visages aux intérêts inégaux.
La ville nouvelle abrite surtout l’activité économique. Bâtie par les Français, elle concentre magasins, hôtels et restaurants, immeubles édifiés lors du Protectorat français. Passage obligé pour qui souhaite prendre l’avion ou le train.
Dans Fès-el-Jdid aux constructions du XIIIème siècle, le Mellah – plus ancien quartier juif du pays - est le principal centre d’intérêt avec ses ruelles étroites et son cimetière multiséculaire, le palais royal, des souks animés et le jardin Jnane-Sbil, poumon vert de la cille, proche de l’ancienne médina.
La médina vaut par les couleurs, les bruits et les odeurs, découverts dès que l’on y pénètre par une des 14 portes d’accès. Chaque quartier possède sa fontaine, ses mosquées et ses spécificités. On s’y fait guider ou on s’y perd volontairement ou pas. Les meilleures vues pour contempler en un coup d’œil l’ensemble de la ville demandent quelques efforts et un peu d’escalade pour accéder à pied au site des tombeaux des Mérinides (si on trouve le chemin d’accès), ou – à l’opposé - depuis un ancien fort situé sur des collines en petit taxi. Et là, il y a du monde !
Le prix d’une course à l’intérieur de la ville dépasse rarement 15 à 20 dirhams.
Début d’après-midi. Pas de temps à perdre, direction Fez el-Jdid où se trouvent entre autres le palais royal (vue de l’extérieur) et le quartier du Mellah, plus ancien quartier juif du pays, fondé par les juifs de Palestine chassés par les Ottomans et les juifs sépharades expulsés d’Andalousie.
Sans que rien ne lui soit demandé, un jeune du quartier « aide » à la visite dans le dédale, espérant quelques piécettes en retour.
Comme pour l’aller, retour en petit taxi. Il est encore beaucoup trop tôt pour retourner à la maison d’hôtes où a été commandé le dîner pour ce premier soir à Fès. Comme les Fassi, attablés durant une heure à la terrasse du Royal Médina, à regarder passer les gens tout en buvant le contenu d’une bouteille d’eau gazeuse (la première d’une longue série…). C’est café, eau ou jus de fruits. Cette même boisson accompagnera tous les repas du séjour, bière et alcool étant introuvables dans les restaurants comme les magasins d’alimentation.