Nous poursuivons le périple aux Amériques avec notre globe-trotter basque - et chanteur d'Oldarra -, Manex Barace.
Un voyage aux USA devrait inclure, si cela peut faire partie de l’itinéraire, la visite de sites naturels, pour peu que l’on apprécie la nature encore épargnée. La liste des nombreux parcs nationaux ou régionaux est longue. Les plus connus et les plus visités par les Américains comme par les visiteurs étrangers dans l’ouest sont ceux de Yellowstone, Bryce Canyon, Grand Canyon, Sequoia National Parc, Yosemite… Tous sont beaux, chacun à ses particularités, sa faune, sa flore. Pour les déplacements d’un parc à un autre la voiture est préférable au bus…
Brice Canyon (Utah)
Ce qui différencie Bryce Canyon des autres canyons est que, contrairement à ce que le nom indique, ce n’est pas un canyon mais plutôt un gigantesque escalier en forme d’amphithéâtre creusé par l’érosion, donnant des formes dantesques et irréelles à des pitons, des pics, des ravins, des rochers, que le vent, la pluie érodent depuis des millénaires. 56 kilomètres de routes et de sentiers permettent au visiteur d’en effectuer le tour complet et d’en découvrir tous les endroits.
Yosemite (Californie)
Une vallée creusée par un glacier il y a un million d’année dans la Sierra Nevada, plus de 1200 kilomètres de sentiers de randonnée, « El Capitan », plus grand monolithe de granite du monde surplombe de plus de 1000 mètres la rivière Merced, la nature dans toute sa splendeur, une beauté à couper le souffle, ainsi apparait ce parc national ouvert toute l’année. Baignade en été, ski de fond l’hiver, randonnées toute l’année. De Yosemite, John Muir a dit que « personne ne peut échapper à son charme, sa beauté nettoie et réchauffe comme le feu, et vous souhaiterez y rester pour toujours ». Sans doute pour ces raisons y suis-je retourné à nouveau quatre décennies plus tard.
Grand Canyon (Arizona)
Qui n’a jamais été en admiration devant des photographies de cette merveille de la nature ? Gigantisme. Le Grand Canyon creusé par le fleuve Colorado est long de 446 kilomètres (environ la distance entre Bordeaux et Paris !), l’écart moyen entre la crête de la rive nord et celle de la rive sud est de 16 kilomètres, l’aplomb moyen de 1,5 kilomètre de profondeur. En sculptant et creusant le canyon, le fleuve a ouvert les pages du passé et il est possible ainsi de découvrir les couches géologiques à ciel ouvert, tel un immense gâteau auquel on aurait enlevé une tranche. Parc national immense, d’une superficie de 493.432 hectares, est-il indiqué au Centre d’interprétation. Une journée entière est nécessaire (je n’ai pas essayé) pour, depuis les sentiers de crête, descendre jusqu’au lit du fleuve et s’en retourner jusqu’à son point de départ. Les Américains, qui sont des gens pratiques, proposent des services de mulets pour les amateurs d’émotions fortes. Les visiteurs les plus fortunés (c’est hors de prix !) « visitent » le temps d’un survol le parc national à bord de petits avions à hélices ou hélicoptères, au départ des grandes villes de la région, Flagstaff et Las Vegas entre autres. En suivant le sentier aménagé sur la crête sud (la seule accessible toute l’année) le spectacle est haut en couleurs et varié, changeant à chaque heure de la journée selon l’exposition du soleil. Et c’est toujours à regret que l’on quitte cet endroit unique au monde pour retrouver « la civilisation », après plusieurs heures en traversant un immense désert, la ville des lumières, des néons, des machines à sous, l’enfer du jeu, Las Vegas.
Las Vegas (Nevada)
Lorsque la dernière grande ville visitée a été un havre de paix et de verdure comme Salt Lake City lors de ce voyage à travers les USA, et que l’on arrive à Las Vegas, après un nombre d’heures important en voiture ou autocar, même si la flotte Greyhound offre des moyens de locomotion confortables et climatisés, on ne peut qu’être choqué par la différence. Ici, pas ou peu de végétation, de verdure, sauf autour des piscines des hôtels-casinos qui ont poussé comme des champignons tout au long des avenues. Les machines à sous ont poussé comme de la mauvaise herbe dans cette ville créée en 1885 par les Mormons, devenue l’enfer du jeu après la Deuxième guerre mondiale. Le jeu sous toutes ses formes est la principale industrie de Las Vegas. Où que vous vous promeniez, vous êtes accueilli, abasourdi, par les cliquetis des machines à sous, un brouhaha continu jour et nuit. Dans tous les casinos aux portes largement ouvertes une hôtesse racole et offre à boire et à manger pour attirer le client. Rassurez-vous, ce ne sont que hot-dog et bière sans alcool ou limonade, proposés aux joueurs assis devant les bandits manchots, afin qu’ils puissent continuer à essayer de gagner le jackpot et ne soient pas tentés d’aller voir si la chance peut sourire plus loin… De passage à deux reprises, avant de partir en excursion et au retour – entre deux trajets en autocar – je n’ai pas fait fortune, ni cherché à le faire d’ailleurs ! Il était pour moi beaucoup plus intéressant d’observer les joueurs. Aussi ne croyez pas un mot de ce qui est écrit à la Une du journal sur la photo, souvenir offert par un casino (le journal, pas la femme policière qui s’est prêtée au jeu).
Nevada, Idaho et Californie sont les états américains où nous avons le plus de chance de trouver des compatriotes basques, émigrés, qui comme berger, qui comme jardinier (jusqu’aux années 1980-1990). 9 jardiniers sur 10 travaillant dans le County de San Francisco sont Basques, m’a dit un jour mon ami Jean-Paul, lui-même émigré en 1978. Si le Nevada est comme le nom le laisse supposer un pays montagneux au climat rude, la Californie est plutôt synonyme de soleil, plages, vacances, du moins vu du Pays Basque. Et il est vrai que cet état peut sembler un petit paradis, au moins pour la moitié des Américains qui souhaiteraient s’y établir. Rien d’étonnant à ce que les plus anciens parcs d’attraction y aient vu le jour.
San Francisco (Californie)
San Francisco, prisée et chantée par les hippies des années 1970 est une des portes du nord de la Californie, comme Los Angeles l’est pour le sud. Images touristiques, San Francisco est la ville du Golden Gate Bridge et du pénitencier de haute sécurité sur l’îlot d’Alcatraz (transformé en musée) au milieu de la baie. Autres symboles de la ville, les fameux Cable Cars, utilisés depuis plus d’un siècle, aussi bien par les touristes que par les habitants, sans omettre son Chinatown, la plus importante colonie chinoise hors d’Asie, c’est dire. S’il est de bon ton pour les visiteurs d’aller gouter les fameux crabes dans les restaurants sur la jetée près du port de pêche, les Basques émigrés ont l’habitude de se retrouver dans des restaurants tenus par d’autres Basques. La ville est édifiée sur des collines. Peu de hauts immeubles en raison des risques de tremblements de terre. Ville immense et bon enfant, semble-t-il, vision de visiteur de passage. Les Californiens sont des méridionaux, comparés aux autres Américains. Bien que située face au Pacifique, pas de plages à SFO. De toute façon l’eau est presque toujours glacée et les surfeurs supportent leurs combinaisons toute l’année.
Los Angeles (Californie)
Une autre porte importante d’entrée aux USA se trouve plus au sud de la Californie, à Los Angeles, une des plus anciennes villes fondées par les Espagnols sur la côte Est. « El Pueblo de la Reina de Los Angeles » de 1781 s’est étendu et sa superficie avoisine les 1200 km2. L.A. est la deuxième ville la plus peuplée des USA. Pour celui qui n’a pas peur de se perdre dans les centaines de kilomètres d’autoroutes qui sillonnent la ville, la voiture est le moyen de transport le plus pratique (avec un bon GPS !). A Los Angeles encore plus que dans les autres villes il faudra faire des choix au moment de planifier ses visites en raison des distances et de la circulation. Moins mauvaise solution, une ou plusieurs excursions à bord des autobus à impériale, histoire d’avoir « vu » Beverly Hills, Venice, Santa Monica, la vue depuis l’observatoire sur les collines surplombant la cité du cinéma, Hollywood, et arpenté Sunset Boulevard ! A moins de vouloir absolument arpenter les allées tracées au cordeau où se cachent des regards des curieux les demeures à millions de dollars des acteurs de cinéma et autres célébrités. De toutes façons ceux-ci n’y apparaissent qu’épisodiquement, entre deux tournages dans les studios de cinéma et télévision d’Hollywood ou Burbank et d’autre part les murs de clôture et les vigiles empêchent d’entrevoir quoi que ce soit de leurs propriétés. Plus intéressante est la visite des studios Universal ouverts au public contre une poignée de dollars. La recherche de l’emplacement du petit pueblo à l’origine de la mégapole n’est pas aisée et le résultat est décevant. Downtown L.A. est devenue l’épicentre, la concentration des plus hauts gratte-ciels. Mieux vaut (cela a été ma préférence) découvrir quelques-uns des nombreux parcs de loisirs californiens : Disneyland, le plus ancien parc et toujours premier en termes de fréquentation aux USA (celui d’Orlando vient juste après), situé à Anaheim (à 53 km du centre-ville officiel) et une mention spéciale pour Knott’s Berry Farm (à 45 km). Je ne ferai l’injure d’expliquer ce qu’il y a à voir et faire dans les parcs Disney, tout le monde connait ? Une belle excuse trouvée par les adultes que d’accompagner les enfants. Le parc Knott’s Berry Farm reconstitue sur 61 hectares une ville américaine au temps de la ruée vers l’or. Rien ne manque, ni les Peaux Rouges, souvent authentiques ou bien maquillés, ni les chercheurs d’or et les bagarres dans les Saloons ou sur le quai de la gare du train à vapeur, ni même les attaques de diligences !
De L.A. à la frontière mexicaine, il n’y a qu’un pas (d’autoroute). Direction San Diego.
San Diego (Californie)
Le premier européen à pénétrer dans la baie de San Diego, en 1542, était portugais. C’est depuis cette magnifique baie que sont partis les premiers missionnaires à la découverte de la Californie. L’ombre de Zorro est encore présente dans les paysages parfois désertiques. Les touristes, pèlerins modernes, visitent parfois les anciennes missions et font la queue pour entrer à Sea World, le zoo-parc d’attractions nautiques le plus célèbre de l’état. Attractions dont dauphins, requins, orques, et autres otaries sont les vedettes. A ne pas manquer ! Tout comme, si le « timing » et les contrôles frontaliers le permettent, un changement radical de l’autre côté, à Tijuana, au Mexique. Un autre monde.
Pour l’heure, il nous faut revenir sur nos pas, du Pacifique retourner vers l’Atlantique. Cap sur la Floride avec un arrêt dans deux régions où la présence française est encore visible. Dès la semaine prochaine.