Voilà des années que les milafrangar – et tous les amoureux du patrimoine – se désolaient de voir à l’état de ruines le château de Larraldia à Villefranque victime d’un incendie. Comment ne pas égrener de nombreux souvenirs personnels, lorsque la Fédération des artistes, intellectuels et animateurs culturels basques Ereileak – dont l’auteur de ces lignes était vice-président – avait organisé à Villefranque, sous l’autorité de Philippe Oyhamburu, une mémorable semaine culturelle avec de passionnantes projections de films inédits (projecteurs et pellicules « passées » depuis Donosti) et une brillante soirée de clôture au château de Larraldia, avec l’argenterie d’origine… Et des « xamarras » de soirée cousues par Sabine Oyhamburu !
Or, le domaine et ses bâtiments – dont le château et son orangerie - rachetés depuis quelques années, sont en train d’être restaurés et devraient constituer un château-hôtel classé 4 étoiles luxe qui recevra ses clients parmi les souvenirs de Romy Schneider (on y a tourné des extraits du film « La Banquière ») et de différentes célébrités du Cinéma Français, anciens hôtes, qui seront remis à l’honneur. Une restauration gastronomique à thème par un Chef étoilé avec l’apport de Miremont pour la pâtisserie, piscines, parc comportant de nombreux aménagements projetés pour petits et grands seront exploités par la Sté « Mer & Golf » ; parc d’époque aménagé avec Ballon captif ascensionnel pour contempler le paysage jusqu’à l’Océan, practice de golf, héliport, etc.
Pour petits et grands, Train de jardins et circuit de Kart électrique complèteront le tout (voyez les détails de ce grand projet dans l’article suivant).
Le château de Larraldia et son histoire
Parmi les maisons nobles de Villefranque, ancienne paroisse Saint Martin de Basters avec son église aux galeries datées de 1632, et ses propriétés « Portougayna » et « Portuberria » rappelant l'existence ancienne d'un port fluvial assez prospère pour avoir porté ombrage aux marchands bayonnais voisins, celle de Larraldia est particulièrement intéressante.
A l’origine, il s’agissait d’une maison noble qui avait pour nom d’origine Garat, et ses propriétaires Etienne Dibildox et Suzanne Diesse, étaient en 1550, les Sieur et Dame de Garat. Leur héritière se maria en 1579 avec Adam de Larralde, noble de la chambre du roi Henri III.
Le nom du domaine changea et se transforma à cette époque. Cette famille, avait acquis en 1581 la maison noble de Miotz et Santa Marie en 1664. Les Larralde seront lieutenants du roi et militaires. Arnaud de Larralde fut assassiné devant son château de Villefranque en 1675 par des marins de Saint-Jean-de-Luz. En 1701, Jean de Vergès d'Urt, capitaine d'infanterie, devint seigneur de Larraldea
Ces domaines changèrent ensuite plusieurs fois de propriétaires : vers 1760, ils appartinrent au négociant hollandais Van Oosterom. Ce bourgeois bayonnais avait épousé Marthe de Larralde, héritière des biens des Larralde, après le décès sans postérité de son frère Charles. Biens qui passèrent ensuite en 1822 à Michel Louis d’Arcangues, marquis d’Iranda, dont le fils laissa Larraldia au profit du château d’Arcangues récupéré par la branche aînée des marquis.
En 1962, le château fut transformé en hôtel de luxe par son propriétaire Maurice Carrère, un restaurateur au renom international, qui possédait entre autres le restaurant Carrère à Paris. Il dirigea Maxim’s et fut à l’origine du Club des Cent. Esthète et collectionneur, il fréquentait les milieux artistiques et mondains de la côte basque lorsqu’il venait séjourner dans son Château de Larraldia à Villefranque. Au sein d’un parc de 60 hectares, cette belle demeure arbore un style Louis XIV. Sa façade principale avec un revêtement de pierre de taille de Bidache est au nord. La toiture recouverte de tuiles plates « picon » est percée de cinq lucarnes dites « à la capucine ». Un bâtiment de service de même hauteur a été rajouté, en retrait, sur la droite.
La façade latérale, à l’Est, suivant un plan semblable avec une porte à refends au centre et une seule lucarne. La façade Sud, face au parc, présente des faux pavillons.
Laissé peu à peu à l’abandon, le domaine fut racheté par la Société Royal-Monceau qui, après quelques aménagements, le délaissa et dut même s’en séparer après sa faillite. Le château subit un gros incendie, mais heureusement, son rachat par un nouveau propriétaire aboutit aujourd’hui à sa restauration.
Alexandre de La Cerda