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Patrimoine religieux
Évêché de Bayonne : la maison Forcade se métamorphose à Marracq 1952 - 2025
Évêché de Bayonne : la maison Forcade se métamorphose à Marracq 1952 - 2025

| François-Xavier Esponde 1694 mots

Évêché de Bayonne : la maison Forcade se métamorphose à Marracq 1952 - 2025

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L'ancienne maison "château" Forcade, à présent détruite ©
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Ruines restaurées du château de Marracq, à proximité ©
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A - Le quartier Marracq pour les souvenirs

Portant le nom de famille des Forcade le domaine paroissial de saint Léon de Marracq se métamorphosera désormais pour devenir l'Evêché diocésain et le pole administratif de l'église .catholique en projet de construction.

Les Forcade famille fortunée issue de Sare et venue d'Amérique du sud avaient construit à Bayonne le domaine de famille donnant  leur nom de chateau  depuis l'érection du domaine en site paroissial.

Le couple ,n'avait d'enfant ni d'héritier et décida de vendre en viager à l'évêché le domaine pour y ériger la paroisse saint Léon de Marracq à coté des vestiges du chateau de Napoléon et à deux coudées de la chapelle ancienne sise entre les deux bâtiments.

En ces années après guerre de 1945 la population bayonnaise croit et les quartiers alentour dont celui de saint Léon voient  les habitants venir en nombre auprès des administrations de la ville, des écoles, de l'hôpital, de l'université, des usines et des cliniques.

Les maisons de maitres du quartier portant les noms de saint Forçet, Gailllat, Lahubiague, Marie Caudron, et tant d'autres encore sur les hauteurs de la ville voient leur propriétés devenir des immeubles et des résidences partagées par des promoteurs pour les nouveaux venus.

Le quartier cherche son autonomie et se découvre encore une personnalité à la fois ancienne de son origine de saint Léon, la fontaine, l'hôpital , le camp militaire, le cimetière, la croix de saint Léon, l'église chapelle  mais encore par la volonté de voir une paroisse autonome de la cathédrale prendre assise et se dresser dans la ville.

La polilitique de la cité et de l'église vont  dans le sens d'un travail partagé en commun pour agrandir la ville et accueillir de nouvelles populations venues d'Espagne, du Portugal, d'Afrique du nord ou d'Algérie par la suite.

Marracq n'a pas d'église propre mais des chapelles de couvent, d'hôpital, d'orphelinat, et d'école.

On décida donc la construction comme à la Zup Sainte Croix d'une église. Elle bénéficiera de la diligence des Forcade et du travail de Bernard Pagola  jeune curé ardent et missionnaire, soucieux d'intégrer la foi dans les milieux sociaux du travail, selon les idées dominantes de l'époque, par  l'Action catholique des ouvriers et de leur engagement social.

Agrandir une chapelle désaffectée qui a conservé un vitrail, est fermée, devenue étable de la seule vache des Fourcade, selon andré Etcheverry 92 ans qui a travaillé sur le chantier comme charpentier avec son père en 1951- 1952, est une prouesse incroyable aujourd'hui. On trouve à la conciergerie un douanier et sa femme attachés au service des Forcade, le couple Elissalde comme plus tard les Iturria à la paroisse.

Point d'argent, une volonté de construire, des emprunts et des échéanciers, et des hommes entreprenants. Dans un quartier jeune et de jeunes en quête de travail, de gite et de liens humains et conviviaux.

On invente les kermesses, les tombolas, l'achat de tuiles tarifées pour la construction, en coopérative et en collaboration des bonnes volontés ajoutées et idem pour chaque partie de l'édifice et des services pour lesquels des manuels et des ouvriers apportèrent leur compétence.

Maçons, peintres, menuisiers, électriciens, décorateurs, artistes, lingères, couturières,des bords de la Nive et de Lahubiague,  chacun ajoute sa maitrise à l'édifice pour inaugurer en 1952 l'église et aménager dans le chateau des Forcade des salles de catéchisme, et de réunions.

De l'église en passant par la maison paroissiale, le cinéma Pax, et une école primaire, le complexe s'enrichit. Nombre de gendarmes de la Blanche et de la Mobile y inscrivent leurs enfants, et les épouses de ces messieurs occupent des fonctions utiles dans l'enceinte de ce quartier 

Peu de moyens mais beaucoup d'énergie ! La générosité et les aides des propriétaires et de locataires ajoutés ont permis de fonder la dite paroisse sous le  patronage de l'Association syndicale  saint Léon de Marracq depuis les années 1952.En 1992 lors du quarantenaire Bernard Pagola et les figures des fondations de l'époque participèrent à cet anniversaire . Les souvenirs étaient encore dans les mémoires, les photos parlantes et les témoins de ce temps.

Mouvements, action catholique des enfants, des adultes, du scoutisme, des chorales, agitent le landernau du chateau. le carrefour des écoles et des réseaux hospitaliers noue des relations . Santé Service y pose ses bases, l'Hôpital se développe, les écoles et l'Université s'y accroissent. 

Pour les anciens, les familles apparentées aux Forcade, Moulonguet, Sathicq, Personnaz, Aguirre, Tapie sont engagées dans le projet.

D'autres élargissent le premier cercle et les choses se font dans des délais acquis.Tel les Dartiguelongue, de Barbeyrac, Michel Larrouturou, et tant d'anonymes présents venus des banques, de l'administration, des affaires et d'entreprises ayant leur siège social à Bayonne et dans ce quartier..

Plusieurs curés laissèrent leur nom dans la cité paroissiale, Pagola Bernard, jean Darraidou, Etchegoyen, Larre René, D Hirigaray et Jean Mouhica, dernier résident sur place, mais encore de Mesmay dans la paroisse élargie à Bayonne centre ville après des années d'autonomie pour les gens de Marracq attachés à leur indépendance et à leur travail solidaire avant le rattachement de la paroisse à celle de saint André

Marracq pour l'histoire fut le site de la visite de Napoléon et de ses entrevues historiques célèbres avec les Espagnols, des héritiers issus de familles venues d'outre Bidassoa  bienfaiteurs descendants de carlistes d'Espagne et de Navarre apportèrent leur soutien à l'érection de l'église paroissiale dans ce quartier, et pour quelques rares témoins encore vivants l'affaire des Finally  désormais datée s'y déroula en partie car Bernard Pagola et quelques vicaires furent convoqués par la police pour donner quelques informations concernant ces enfants juifs protégés par le clergé et le cardinal de Lyon  pendant la guerre ! Une affaire suivie au Palais de Justice  de Bayonne par le Juge Delerris..

Marracq quartier des études, des auteurs et des artistes écrivains, musiciens et compositeurs fut aussi le théâtre d'un roman publié par un témoin du lieu sur la vie sociale de ses habitants, à nul doute dense et pluriel par la composition de ses habitants issus de milieux intellectuels divers et inspirés. Pierre Fage dessinateur et professeur d'art plastique réalisa de nombreux tableaux er dessins à l'encre de Chine sur le site et la figure de Saint Léon patron de la ville et du quartier portant son nom. On y conservait encore le nom des Delay de Bayonne, de la clinique portant le nom et le souvenir du maire de la ville.

Le domaine jadis avait son chateau, sa chapelle et sa conciergerie devenue presbytère. La chapelle  servit-elle au Prince Napoléon lors de son séjour bayonnais ? Point de source à son sujet, mais des suppositions possibles

Pendant les années de fonction René Larre curé fit refaire le toit du chateau attaqué par les termites. On se protégeait toujours de l'humidité, dans un parc enrichi par ces propriétaires attachés aux arbres imposants du site qui deviendraient selon les sources l'espace du parc public destiné aux gens du quartier selon la tradition même de la paroisse, ouverte, accueillante aux habitants du lieu, depuis sa fondation.

Place à une métamorphose pour cet espace aux perspectives désormais en projet et en cours de réalisation prochaine !

B - Quartier des résidences.

Le quartier Marracq fut le quartier résidentiel des familles installées sur les hauteurs de saint Léon de Bayonne. Les villas et habitations, les résidences et les locations s'y développèrent autour de noms de familles comme la marquise de San Carlos en son chateau Torresdale. Elle avait servi comme infirmière en 1914 bien qu'issue de l'Espagne voisine. Propriétaire de la ferme le Béarnais qui deviendra par suite le siège administratif de l'EDF. Une autre maison fut construite sur le domaine de la marquise au docteur Goublet puis revendue depuis à de nouveaux propriétaires venus de New York

Autre bien de famille, celui du Boudigau, propriété des Caillou résidant en Tunisie et à Bayonne, et parfois à New York où ils disposaient d'un appartement au 56 ètage d'un building à l'américaine. La famille Caillou traita à Marracq l'achat de 300 bouvillons pour la Tunisie pour leurs fermes nombreuses et le croisement des espèces bovines dans ce pays. Souvenirs encore.

Autre demeure encore celle de Montrejault dont la ferme se convertit en technocité et usine japonaise du temps du maire Henri Grenet.

A Marracq le domaine de Larondouette centre de colonie et de vacances pour les enfants bayonnais 

Dans ce quartier on peut encore citer La Bordasse domaine des de Gorostarzu dans lequel les Badiola occupaient des fonctions avant de se transporter à la paroisse, encore en projet.

Le Chateau Graciet des Lynch ingénieur départemental des Ponts et Chaussées de l'époque investit dans la vie de la ville. 

Sans oublier la maternité du docteur Vital l'une des premières de la cité, en laquelle "Santé Service" posera ses fonctions autour des docteurs Lafargue, Molia, Baratchart, Thielley, Grenet,  et bien d'autres praticiens de la ville, à Marracq à deux pas de l'Hôpital saint Léon.

La famille Barcelère permit la construction des résidences La Pallice, Les Tilleuls se fonderont dans la propriété Graciet, le Voulgre dans les terres Voulgre, ou celles de la résidence du Consul d'Angleterre devenue propriété du docteur Compagnon.

Le propriétaire des voitures Dolfus y avait aussi sa résidence. , le jardinier Lassus, le carmel du monastère donnèrent leur nom à d'autres résidences. Comme les Murailles anciens jardins de la ville initialement du séminaire revenu par la suite..

Il y a encore le souvenir de deux fermes qui permirent la construction du lycée Cassin, sur une partie appartenant aux Forcade et aux Goyenetche. 

On ne saurait oublier le célèbre Manège sis dans l'enceinte actuelle du lycée Cassin, propriété de l'armée et lieu de dressage des chevaux. Les domaines de Saint Forçet et Gaillat avaient tous deux leurs châteaux, le premier détruit pour y construire le complexe immobilier et le second disposant encore aujourd'hui de la maison de maitre portant le nom des Gaillat !

Les Duverdier habitèrent eux aussi le domaine des San Carlos, familles d'architectes ayant eux aussi travaillé sur ces sites de la ville !

 Tour d'horizon court et suggestif pour y jauger le changement intervenu en ces parcs et jardins, fermes et maraichages devenus habitables ces 59 dernières années en une ville en croissance démographique continue !

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