Vendredi 12 mai dernier dans le salon de la villa Arnaga, après les discours d’introduction du maire de Cambo Christian Devèze ainsi que celui du président du Mobilier national Hervé Lemoine, la conservatrice Béatrice Labat vêtue d'une tenue vert printanier, faisait visiter les lieux auxquels une soixantaine de meubles avaient été soigneusement rajoutés.
Comme l’avait expliqué Hervé Lemoine, le Mobilier national possède un fond de plus de 100 000 biens que celui-ci prête régulièrement pour une durée de 5 ans renouvelable à des musées, des ambassades, châteaux et villas emblématiques. Chacune de ces institutions doit restaurer à ses frais les restaurations des meubles empruntés au Mobilier national.
L’idée de remeubler la villa Arnaga, dépouillée de ses meubles depuis le décès du poète, avait été suggérée à l’occasion du prêt du salon des contes de fées de Jean Veber par le Mobilier national en 2019 . Depuis avec l’aide de l’inspecteur des collections Antonin Macé de Lépinay, Béatrice Labat avait sélectionné d’après des inventaires, des dessins, des photographies d’époque et des tableaux, un mobilier s'apparentant à celui des Rostand à la villa Arnaga.
Parmi les reconstitutions avec le Mobilier National, de ci de là, dans le salon-hall de l’entrée sous le portrait accueillant de Rosemonde Gérard peint par Clémentine-Hélène Dufau, une petite table ronde à thé XIXème ceinturée de bronze doré, portant en son centre un plateau tournant, invite à s’asseoir (visuel n°2). De même au fond de la salle à manger, sous l'oeil imposant de la maîtresse de maison, un portrait en pied signé Caro-Delvaille (peintre du paon blanc), a été placé au-dessus d'un guéridon en bois et bronze doré de style Louis XVI et d'un fauteuil à oreillettes de même époque, une scène que rappelle qu' Edmond Rostand dans un de ses dessins sur Arnaga (visuel n°3 a et b). La visite se poursuit dans le bureau où deux autres fauteuils à col de cygne Empire d’époque ont été aménagés.
A l’étage, parmi les chambres, celles de Rosemonde et de son fils cadet Jean disposent de lits en fer doré XIXème aux draps bordés que la conservatrice a chiné sur ebay (visuel n°4). A côté du lit de Jean, deux bureaux d’écoliers à encrier face à face proviennent du fameux magasin de mobilier anglais « Maple » très en vogue à Paris durant le XXème siècle. Seule, la pièce des enfants en bas, est décorée de meubles « Arts and Crafts » d’origine à la villa, offerts par Jean au musée.
Dans cet enchevêtrement de mobiliers du XVIIIème siècle à l’époque Art Nouveau auquel se rajoute les portraits de famille, le visiteur pénètre ainsi plus intimement dans la vie de la famille Rostand.
Aussi la conservatrice Béatrice Labat et l’inspecteur des collections Antonin Macé de Lépinay comptent placer prochainement une vingtaine de meubles supplémentaires dont des tapis d’Orient. Hormis les descentes de lits dans les chambres, ne serait-t-il pas dommage de sacrifier à la vue des visiteurs, certains de ces si beaux parquets en marqueterie de bois précieux, une spécificité qui donne un cachet original à cette villa d’exception !
La promenade se termine dans les communs non loin des effluves délicates de la rosier jaune Cyrano de Bergerac de la pergola où une exposition sur les plans et agencements architecturaux extérieurs de la villa Arnaga invite le visiteur à une autre découverte.
Légende de la couverture n°1 - Discours du président du Mobilier national Hervé Lemoine au côté du maire de Cambo Christian Devèze - Copyright Photo Anne de MLC
