Dimanche 20 octobre, la scène de la Gare du Midi s'est embrasée sous les ovations d'un public conquis. La première de la « Traviata », produite par l'Opéra de Biarritz, a connu un succès rémanent, marqué par une salle comble et une standing ovation prolongée. Cette soirée mémorable a confirmé l'engouement pour un projet unique en son genre : une célébration de l'opéra qui rassemble des talents locaux et internationaux dans un esprit d'unité et de partage.
La représentation de dimanche 24 novembre affichant complet, celle du lendemain lundi 25 novembre propose les places restantes au tarif unique de 17 euros !
Une distribution éblouissante pour une œuvre intemporelle
La soprano Erminie Blondel, étoile montante de la scène lyrique internationale, a incarné avec une intensité remarquable le rôle de Violetta Valéry. Sa voix, tantôt éclatante, tantôt voulue fragile par la tuberculose de l'héroïne, a capté l'essence tragique et lumineuse du personnage. À ses côtés, Pierre-Emmanuel Roubet a bouleversé le public dans le rôle d'Alfredo, livrant une interprétation pleine d'émotion et de puissance vocale. L'alchimie entre ces deux artistes a sublimé cette histoire d'amour et de sacrifice. Quant à Elias Mokole, il a prêté sa voix chaleureuse et puissante à Giorgio Germont, père d'Alfredo, offrant une performance d'une grande profondeur dramatique portée par une mise en scène élégante et intemporelle signée Alexandre Foin. Sous la direction minutieuse et raffinée du chef australien Nicholas McRoberts, l'orchestre a offert une interprétation magistrale des airs immortels de Giuseppe Verdi.@ @@ @
Un opéra enraciné dans le territoire basque
Ce qui rend la Traviata d’Opéra Biarritz si singulière, c’est son enracinement profond dans le Pays Basque et son approche collaborative. Plus qu’une simple production artistique, il s’agit d’un projet fédérateur qui mobilise tout un territoire.
- Le Chœur d’Opéra Biarritz : le Chœur d’Opéra Biarritz joue un rôle central, incarnant la richesse et la puissance des voix du Pays Basque. Constitué de membres issus des célèbres chœurs basques, le chœur illustre l’union parfaite entre les traditions locales et l’excellence artistique. Sous la direction de Jordi Freixa, chef de chœur d’une grande expérience ayant travaillé longuement à l’Opéra de Bordeaux et des ensembles internationaux, ces chanteurs amateurs et professionnels ont transporté le public, rappelant que l’opéra est avant tout une célébration collective.
- Une collaboration avec le Cercle Taurin Bayonnais : L’un des moments forts du spectacle fut le ballet des Toréadors, porté par la prestation de trois véritables toreros locaux : Julien Lescarret, Alexis Ducasse et Jérémy Banti. Leur présence sur scène, combinée à la grâce des danseuses du lycée Malraux, a magnifié les scènes festives et rappelé l’attachement de la production aux traditions du Pays Basque.
- Des artisans et entreprises locales au cœur du projet : Les décors, conçus en partenariat avec les décorateurs de Jériko à Lahonce, la maison emblématique Jean Vier, ainsi que la scénographie élégante imaginée par Damien Charles et son équipe, ont transformé la scène de la Gare du Midi en un véritable écrin visuel. Ce travail collectif témoigne de la richesse artistique et artisanale du Pays Basque. L’équipe costumes a pu compter sur un partenariat avec la Croix Rouge pour la transformation des habits et tissus en véritables costumes de scène entre les mains de Marie Bizot-Espiard, Lisa Renaud et leur équipe de bénévoles dévoués et talentueux.
- Une dimension éducative unique : Le livret de Traviata a été revisité grâce à une collaboration exceptionnelle entre Opéra Biarritz et quatre lycées locaux. Les élèves des lycées Armand David (Hasparren), René Cassin (Bayonne), Ramiro Arrue (Saint-Jean-de-Luz, classe de haute couture) et André Malraux (Biarritz) ont contribué à la réécriture des scènes parlées en repartant de la pièce La Dame aux Camélias d’Alexandre Dumas (fils). Les lycéens ont exploré les thèmes de l’œuvre à travers des ateliers d’écriture, de danse et de création de costumes.
- Les thés Euskaren, aux petits soins des chanteurs : Opéra Biarritz a collaboré avec Euskaren, maison de thés et infusions artisanales basée à Saint-Pée-sur-Nivelle. Pour accompagner Traviata, Euskaren a créé une infusion spéciale, pensée pour préserver la voix des chanteurs lyriques pendant les répétitions. Un thé noir exclusif, subtilement parfumé aux arômes de macaron, a également été élaboré pour s’accorder avec les douceurs offertes par Maison Adam. Une belle manière de mettre en lumière les savoir-faire locaux tout en sublimant la magie de l’opéra.
Une œuvre pour tous les publics
Dans la salle, un public composé d’amateurs d’opéra chevronnés comme néophytes, jeunes et moins jeunes, tous réunis pour partager un moment d’émotion et de beauté. L’ambition d’Opéra Biarritz est de rendre l’opéra accessible à tous, et cette mission fut pleinement remplie ! Avec Traviata, l’Opéra Biarritz démontre qu’il est possible de moderniser et de rafraîchir l’art lyrique tout en restant fidèle à ses racines.
Un modèle pour l’opéra de demain
En mêlant professionnels renommés, talents locaux et acteurs culturels, Traviata d’Opéra Biarritz réinvente l’expérience lyrique. Ce projet démontre avec éclat qu’un opéra peut être bien plus qu’un simple spectacle : une aventure humaine et artistique, un pont entre générations, et une célébration de la richesse culturelle d’un territoire. À Biarritz, l’opéra n’est pas qu’un art : c’est un patrimoine vivant, vibrant et inclusif, qui démontre que le Pays Basque est riche de cultures et de savoir-faire à protéger.
Deux autres représentations à ne pas manquer
Alors que la date du 24 novembre affiche déjà complet, il reste encore des places pour le 25 novembre. Ne manquez pas l’occasion de vivre cette aventure lyrique exceptionnelle.
Réservations sur https://www.operabiarritz.fr/ ou à l’Office du Tourisme de Biarritz https://www.destination-biarritz.fr/billetterie/
Visuels ©Mathieu Mengaillou