Le dilemme est complexe.
Depuis le 7 octobre Israël qui a connu l’infamie de la guerre intra muros de son pays divisé, est confronté à la situation insoluble de deux communautés qui veulent la primeur de leur statut unique. Exister et survivre sans se détruire mutuellement !
La communauté étrangère propose depuis des décennies la solution de deux Etats sur une bande de terre minuscule au regard des pays voisins lotis de surfaces immenses et peu disposés à les céder aux Palestiniens.
L’Onu, l’Otan, l’Europe pour la frange occidentale s’accordent sur cette réponse qui semble pour l’heure impossible pour Israël, farouchement attaché depuis 1948 à sa sécurité et à sa souveraineté.
En ce Noël 2023 les partisans de l’Israël laïque se saisissent du sujet.
Israël n’est pas un pays comme tous les autres de la région. Son origine ancre la culture des uns, la civilisation judéo chrétienne du plus grand nombre dans une visée internationale qui dépasse les frontières de son Etat souverain.
On le voit désormais en ce temps de guerre consommé.
Les villes palestiniennes du lieu sont figées, sans visiteurs, privées de tout contact avec l’étranger, et pour elles les pèlerins par milliers qui en ces jours mémoriels se déplaçaient à Bethléem, Judée, Gaza, Tibériade, Jérusalem Ouest et Est, pour les raisons spirituelles que dicte leur rapport intime avec cette terre, son origine et son histoire, en sont privés !
Le 7 octobre a sonné pour quelque temps “ce jeûne spirituel” et physique douloureux pour les autochtones et les visiteurs.
On n’imaginait pas les communautés chrétiennes locales arabo-palestiniennes pour nombre des Gardiens des Lieux Saints en Israël festoyer la Nativité de Jésus l’Enfant roi de la terre, au milieu des ruines d’une guerre en cours, de ses victimes et de ses ingratitudes dans tous les camps !
Israël revoit son vrai visage universel.
Ce pays, son histoire et son identité ne sont égales à aucune autre du monde alentour, et ne le seront jamais !
Les promoteurs du retour en Terre Promise le voulaient ainsi pour les Juifs du monde, et l’histoire a voulu depuis qu’il le soit encore pour les peuples du monde non juif, arabe, ou non arabe, africain, asiatique et du reste de l’humanité.
Le 7 octobre sera inscrit dans le récit historique comme une date tragique mais aussi comme un rappel d’une vocation particulière pour ce peuple de l’alliance avec l’Eternel qui le dépasse, l’oblige et lui exige des devoirs en retour.
Les stratèges des Etats dessinent ou étudient le profil d’un ajustement avec les palestiniens les plus proches.
Les juifs du monde entier comprennent que si nécessité l’impose pour eux l’enjeu universel de leur sécurité appellera bien d’autres critères d’un avenir compromis et revisité par cette guerre en cours.
Etre juif aujourd’hui en Israël et hors d’Israël n’est pas une fioriture de langage et de convenance.
Etre juif aujourd’hui en cet Etat à plusieurs nations, ouvre des horizons inconnus pour l’heure mais nécessaires pour garantir des raisons de vivre ensemble et de compromis quasi impensables, quand le nombre de victimes de la guerre atteint ces chiffres pharaoniques pour les deux voisins .
Le sacrifice de la guerre est lourd pour chaque camp.
Etre juif aujourd’hui en Israël et hors d’Israël est une épreuve de l’Eternel qui lui impose d’en assurer la primauté, celle de garantir à l’humanité entière son destin et son droit de “sauver en chaque vie une part d’éternité qu’elle a eu mission d’accomplir dans le passé en promesse d’avenir pour elle et pour les autres l”
Celui de la paix en est une improbable pour l’heure et nécessaire encore !