Beyrouth, capitale du Liban : provoquée mardi par un incendie dans un entrepôt du port où étaient stockées depuis 2014 quelque 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium, l’énorme déflagration a fait au moins 149 morts et 5 000 blessés, sans oublier les dizaines de disparus et les centaines de milliers de sans-abri. Comparée à un « séisme », elle a détruit des quartiers entiers proches du port et endommagé d’autres à plusieurs km à la ronde. Des dizaines de personnes sont toujours portées disparues et quelque 300.000 personnes se retrouvent sans abri.
Comme l’écrivait en juillet, à la veille de cette tragédie, le président de l’Association Malte Liban, si liée à notre région basco-béarnaise, « neuf mois après la première manifestation dite de la « Révolution » (17 octobre 2019), le Liban poursuit sa course vers l’abîme » et les événements de mardi ont hélas démontré l’absence de « trêve estivale dans la descente aux enfers »...
Or, « l’Ordre de Malte, au service de toutes les misères, ne l’abandonne pas. Il met en œuvre l’ensemble de ses moyens pour alléger les souffrances là où il le peut. Il lui arrive même de réaliser de petits miracles » grâce à l’aide des nombreux habitants de notre région, fidèles depuis plus de trente ans à l’action de la princesse de Bourbon-lobkowicz qui avait fondé « Malte Liban » en 1987, afin soutenir l’action que son mari, alors Ambassadeur de l’Ordre Souverain de Malte, menait sur le terrain.
« Dans ces moments aussi graves que traverse le Liban, il nous faut persévérer dans notre action (...) Les habitations doivent être réparées ou reconstruites, les écoles rouvertes, nos Centres médico-sociaux réhabilités ! », n’avait cessé d’alerter la Princesse de Bourbon Lobkowicz.
Et son Association Malte Liban de venir en aide aux plus démunis dans le domaine médico-social ou éducatif et de mobiliser l'opinion publique au drame que vivait ce pays où son époux était alors ambassadeur de l'Ordre de Malte. Lequel y avait implanté des Centres médico-sociaux dans de nombreuses régions.
De fait, tous les personnels de « Malte Liban » sont "sur le pont" depuis mardi soir, en particulier au centre médico-social Saint-Jean-Baptiste d'Ain El-Remmeneh, situé à Beyrouth, qui comprend un dépôt de stockage des médicaments dont l'urgence est accrue en fonction de l'afflux de très nombreux blessés (vos dons sont les bienvenus, voyez en bas de l'article). Leurs représentants viennent d'ailleurs d'être reçus jeudi par le président Emmanuel Macron, lors de la visite du Chef d'Etat français à Beyrouth. Car, il faut agir vite pour venir en aide aux plus de 4 000 blessés en attente de soins, les services d’urgences étant saturés et nécessitant des dons de sang.
Quant aux autres centres - une dizaine - construits et équipés par l'Ordre de Malte qui en assure le fonctionnement, ils rayonnent en temps ordinaire sur une vaste zone en offrant aux malades la possibilité d'être soignés et suivis par des médecins de différentes spécialités, d'avoir à leur disposition un laboratoire d'analyses médicales et une pharmacie sur place. Sans oublier des formations telles l’informatique ou la couture.
Ce n’est pas un hasard si la Princesse de Lobkowicz née Françoise de Bourbon Parme est une habituée de notre région où elle a organisé depuis des années de très nombreuses manifestations au profit de son œuvre. La généalogie de sa famille montre combien de ses membres sont nés ou décédés à Biarritz dont même le terrain d’aviation - l'aéroport de Parme - perpétue le souvenir… Combien de galas de bienfaisance au Palais ou au Casino de Biarritz, à Brindos, à Saint-Jean-de-Luz ou au château d'Amou dans les Landes, afin de collecter des ressources, animés par des ensembles tel Oldarra et avec la participation des commerçants locaux... La chaîne de solidarité constituée autour du Liban avait toujours bénéficié de nombreux soutiens très actifs dans notre région.
Signalons encore l'action des organisations de défense des chrétiens d'Orient en France, également mobilisées, à l'image de SOS Chrétiens d'Orient qui s'associe aux opérations d'urgence en apportant son soutien financier à l'hôpital de La Quarantaine afin d'aider à la restauration et au rachat de matériel de toute urgence.
Il ya quelques années, un séjour au Liban avait permis à l’évêque de Bayonne de se rendre compte par lui-même de la situation de ce pays pluriconfessionnel aux portes de la Syrie déchirée par une terrible guerre civile. A l’invitation d’un groupe de laïcs du patriarcat maronite et de l'Association Malte-Liban fondée par la Princesse de Bourbon Lobkowicz afin de mobiliser l'opinion publique au drame vécu par le pays des cèdres en y implantant des centres médico-sociaux qui accueillent et soignent sans relâche une population démunie, Mgr Marc Aillet avait été l’hôte du patriarche, Mgr Béchara Boutros Raï. Il avait également eu une entrevue avec son prédécesseur, le Cardinal Sfeir : « J’ai pu rencontrer des politiques, des religieux et des laïcs. J’ai pu visiter les œuvres gérées par l’Ordre de Malte dans la plaine de la Bekaa et mesurer l’importance de la présence des chrétiens et des valeurs évangéliques dans ce pays qui s’islamise de plus en plus et où l’existence des chrétiens est menacée. J’ai ainsi été sensibilisé à cette cause plus générale des chrétiens persécutés dans le monde. La religion chrétienne est de plus en plus discriminée dans le monde, l’occasion d’organiser une action, sans doute une veillée de prière, dans notre région ».
Le courage des Libanais est légendaire, encore faut-il leur donner la chance d’espérer. Aidez-les par votre contribution (déduction fiscale) :
https://malte-liban.org/faireundon/
Contact de Malte-Liban : tél : 01 58 60 12 50
BP 234.07 75325
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Légendes photos :
1 Princesse de Lobkowicz, Malte, Liban, 30ème anniversaire
2 Mgr Aillet et le Cardinal Sfeir