0
Critique de Cinéma
The Duke (96’) - Film britannique de Roger Michell
The Duke (96’) - Film britannique de Roger Michell

| Jean-Louis Requena 533 mots

The Duke (96’) - Film britannique de Roger Michell

32789716-0-image-a-3_1599249552470.jpg
"The Duke" ©
32789716-0-image-a-3_1599249552470.jpg
5316305.jpg-c_1240_610_50_50-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg
"The Duke" ©
5316305.jpg-c_1240_610_50_50-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

1960, Newcastle upon Tyne, Angleterre. Kempton Bunton (Jim Broadbent) est un chauffeur de taxi fantasque. Il vit avec sa femme Dorothy (Helen Mirren) et son plus jeune fils Jackie (Fionn Withehead) dans leur maisonnée « So british ». Kempton est un original qui écrit des pièces de théâtre, toujours refusées, pour la BBC. Dans son minuscule bureau, à l’étage de la maison, il rédige également des lettres de protestation en tous genres : celles-ci depuis quelques temps concernent la redevance qu’exige la BBC quel que soit le niveau de revenus des contribuables. Kempton a bricolé son poste de télévision pour berner les inspecteurs : ils ne découvriront pas que sa famille regarde le petit écran sur le canal BBC. Kempton sous son allure débonnaire est un perturbateur, une sorte d’anarchiste défenseur de causes perdues. Mais malgré les admonestations de sa femme Dorothy, il persiste …

Un tableau représentant le portrait d’Arthur Wellesley (en 1812), futur du duc de Wellington (1769/1852), lors des guerres napoléoniennes en Espagne, peint par Francisco de Goya (1746/1828) fait la une de toute la presse et autres médias. Les autorités britanniques dépensent 140.000 livres sterling pour empêcher le portrait du duc de quitter le pays. Ce dernier est accroché triomphalement à la National Gallery de Londres.

Cette dépense somptuaire fait enrager Kempton. Il ferait bien distribuer 140.000 livres sterling aux nécessiteux plutôt que les engloutir dans un mauvais tableau, mal peint, bâclé, par Francisco de Goya sur un aristocrate belliqueux alors même que le système social et judiciaire de sa Majesté est défaillant !

Kempton Buton excédé par tout ce tapage prend une décision : il part pour Londres …

The Duke (2020) est l’avant dernier long métrage de Roger Michell décédé en 2021 à 65 ans, d’une crise cardiaque, alors qu’il assurait le montage d’un documentaire : Elizabeth, Regard(s) singulier (s) sur le règne de la Queen depuis diffusé sur de nombreuses chaines. C’est un destin singulier. Il s’est fait connaitre du grand public grâce a Coup de foudre à Notting Hill (1999) avec des interprètes pétillants d’esprit comme Julia Roberts et Hugue Grant. Son univers n’est pas sans rappeler les délicieuses comédies à caractères sociétales des années 40/60 des Ealing Studios : Noblesse oblige (1949) de Robert Hamer ; De l’or en barres (1951) de Charles Crichton ; L’Homme au complet blanc (1951) d’Alexander Mackendrick et Tueurs de dames (1955) du même metteur en scène. Roger Michell (1956/2021) était de cette veine-là.

Les deux célèbres scénaristes Richard Bean et Clive Coleman ont rédigé un scénario subtil à partir de l’histoire vrai de Kempton Bunton et de sa famille à Newcastle. Clive Coleman, par ailleurs ancien avocat, s’est passionné pour ce récit. Il déclare : « … le personnage de Kempton, délicieusement British, essaie de changer le monde. C’est un Robin des Bois moderne, un Don Quichotte, un rêveur d’une certaine façon ».

Cette comédie « feel good » ne serait qu’aimable sans les deux interprètes principaux qui incarnent, au sens littéral du terme, la famille Bunton : Jim Broadbent (Kempton Buton) grincheux à souhait et éternel récalcitrant ; Helen Mirren (Dorothy Buton) sa femme taiseuse, laborieuse, en apparence effacée, mais soutient de la famille face à son mari fantasque.

The Duke a été projeté hors compétition à la Mostra de Venise en 2020.

Répondre à () :

| | Connexion | Inscription