Depuis le 1er avril, les aides au financement d'un appareil de chauffage au bois sont réduites de 30 %.
Se chauffer au bois devient un défi entre son usage économique et sa préservation écologique.
Les réactions ne se sont fait attendre de la part des filières bois du pays avec la guerre en Ukraine et l'économie faite sur le gaz et l'électricité consommée, le nombre des appareils de chauffage au bois a progressé de 7 % auprès de 8 millions de foyers. En 2022, le quart des subventions dans le cadre MaPrimeRénov’ ont permis de poser des poêles à granulés / https://france-renov.gouv.fr/ ou https://www.economie.gouv.fr/plan-de-relance/mesures/maprimerenov
Mais la pollution due au bois de particules fines répandues dans l'atmosphère et la protection des forêts, puits de carbone naturel de la terre, ont réveillé une opposition qui fâche les producteurs et les consommateurs divisés sur le sujet.
A l'heure où les pompes à chaleur fonctionnant à l'électricité décarbonée, le débat fait surface.
Tel l'état du chauffage au bois en France qui équipe 16 % des foyers mais est responsable de 61 % des émissions de particules fines PMé,5 selon la Citepa, l'organisme chargé de réaliser les bilans des émissions tricolores.
S'agissant d'un enjeu de santé publique, le chiffre de 40 000 décès est donné en 2019 dus aux particules fines aux PM2,5
Les décisions viennent à réduire cet usage de bois en raison ces deux dernières années, de la multiplication de maladies et d'événements climatiques extrêmes comme les feux de forêts.
Une question sensible auprès des experts, à savoir la capacité des forêts de servir de puits de carbone ou par défaut d'en développer la nocivité effective ?
Parallèlement à cela, poursuivent les experts concernés, "l'usage de la biomasse a tendance à augmenter avec les besoins de la transition énergétique risquant à terme de poser une question de ressource en vue de 2050 où il faudra au moins deux fois plus de biomasse pour se nourrir, se loger, et remplacer les énergies fossiles, toujours objets d'opinions partagées comme pour le charbon en Allemagne" ?
Priorité gouvernementale étant donnée à l'industrie sur la consommation individuelle pour tenir les objectifs climatiques, il faudrait réduire de 25 % la consommation de bois de chauffage d'ici à 2030 !
Entre la décision autoritaire et l'acception d'un compromis, on a choisi la seconde solution pour l'instant !
Chauffage au bois et chauffage électrique seraient ils antagoniques ?
Une question d'importance si le système électrique est incapable de supporter les 77 TWh d'énergie alternative produite par le système bois indispensable pour le process ?
Leur complémentarité étant démontrée, les experts soulignent que l'urgence serait de rendre la filière bois plus vertueuse à l'avenir que de l'abandonner sans perspective, dans un contexte sécuritaire international où le charbon banni, le nucléaire civil discuté, le bois naturel - et d'autres énergies encore - pourraient par défaut reprendre une place dans le paysage énergétique du moment, faute de mieux !