L'abattoir de Mauléon en province de Soule avait porté un projet de développement et de modernisation dont les travaux avaient débuté au printemps 2019 et la Communauté Pays Basque avait voté l’accompagnement financier de ce projet. L’objectif était d’augmenter la capacité d’abattage des bovins, la qualité de l’accueil de animaux et de faciliter les conditions de travail des salariés. Pour rappel, l’abattoir traite 3 000 tonnes par an et joue un rôle fondamental sur les filières d’élevage : il a en effet pour clients plus de 200 éleveurs du territoire.
De plus, l’abattoir s’était résolument tourné vers l’abattage des bovins et des agneaux de lait sous label rouge en obtenant le label nécessaire pour travailler les produits issus de l’agriculture biologique.
Rien qu’en 2023, cet abattoir avait investi 247 000 € pour répondre uniquement à des mises en conformité !
Or, à la suite d'un audit commandé par la préfecture, l’abattoir avait reçu le 22 décembre dernier un avis de déclassement, malgré le caractère positif de l'audit entraînant la démission des administrateurs qui, pointant les investissements réalisés dénonçaient "un acharnement de la part de l’Etat".
Finalement, à la suite d'une série de manifestations et dans un souci d'apaisement, le préfet Julien Charles annonçait dans un communiqué « surseoir aux abaissements de catégories fiscales auxquels étaient exposés certains abattoirs du département, dont celui de Mauléon, menacé de déclassement...
"Supprimer un abattoir en Pays Basque intérieur et c'est une filière locale dans son ensemble qui tremble", déclarait pour sa part le Parti Nationaliste Basque (EAJ-PNB) qui rappelait son "attachement à la protection sanitaire des personnes et au bien-être animal".
EAJ-PNB défend les filières de production locales de qualité. Les abattoirs sont un maillon absolument indispensable dans une zone d’élevage comme la nôtre. Les filières de l’agneau de lait ou des viandes ovines, bovines et porcines dépendent directement de leur bon fonctionnement.
EAJ-PNB est très préoccupé du risque de déclassement des deux abattoirs de Mauléon et Saint Jean Pied de Port et de la menace de leur fermeture. Ce possible déclassement conduirait à la fuite de clients et mettrait en cause leur viabilité économique.
EAJ-PNB défend l’exception départementale en la matière : les Pyrénées Atlantiques dispose de 6 abattoirs contre en moyenne 2 à 3 par département. En 30 ans, le nombre d’établissements a diminué de 350 à 260 en France. Les abattoirs publics multi-filières, comme ceux du Pays Basque intérieur, laissent la place à des unités privées plus spécialisées, gérées par des grands groupes, comme Bigard à Anglet et Fipso à Lahontan. Ici, la menace de déclassement ne concerne que les 4 abattoirs ruraux.
EAJ-PNB demande à l’Etat de soutenir ces abattoirs ruraux (...) et à la Communauté Pays Basque de prioriser ces investissements sur les 2 abattoirs du Pays Basque intérieur, qui sont au plus près des producteurs du Pays Basque intérieur.