L'association Culture et Patrimoine Senpere propose le mardi 11 février à 19h30 à l'Espace Culturel Larreko une pièce de théâtre intitulée "Le chef d'œuvre inconnu".
Les billets sont en vente sur le site de l'association Culture et Patrimoine Senpere ou dans les offices de tourisme Pays basque aux prix de 25 € (tarif réduit : 20 € pour les – 20 ans, + 65 ans, étudiants et demandeurs d’emploi).
Le chef-d’œuvre inconnu est une nouvelle d’Honoré de Balzac publiée dans le journal L'Artiste sous le titre Maître Frenhofer, en août 1831, puis, toujours dans le même journal, sous le titre Catherine Lescault, conte fantastique, la même année.
A Paris, au début du XVIIème siècle, trois peintres échangent sur leur art. Le jeune inconnu promis à la gloire, le portraitiste à la Cour et le vieux maître qui travaille depuis 10 ans au chef d’œuvre de sa vie, qu’il ne veut pas montrer.
Dans ce spectacle tout à fait attachant, Catherine Aymerie (notre photo de couverture) se glisse dans les trois personnages, avec musicalité et subtilité. L’illusion est parfaite car elle transmet cette prodigieuse et si vivante écriture avec grâce et maîtrise, passant avec aisance de la narration aux dialogues, captivant l’attention de bout en bout. La mise en scène de Michel Favart donne prise a toutes les nuances du talent de l’actrice, laissant se déployer l’imaginaire du spectateur grâce au pouvoir de l’écriture.
Concentrés sur le cœur du récit de Balzac, Catherine Aymerie et son metteur en scène ont choisi de jouer à fond la sobriété. La scénographie de Florence Evrard se refuse donc à toute référence à ce qui caractérise un atelier de peintre. Pas de tableaux ni de chevalets, simplement un fauteuil et un guéridon, un verre et un bougeoir.
Pareillement, les lumières de Kostas Asmanis sont chargées d'exprimer les passages d'un atelier ou d'un lieu de Paris à un autre, pendant que sera toujours mis en avant le visage expressif de celle qui raconte et tient la clé de cette histoire. Quant à la musique de Massimo Trasente, elle surligne les questionnements et maintient jusqu'au bout un quasi suspense.
C’est un seul en scène qui cache et déploie en forme de conte 3 personnages qui sont les incarnations des trois âges de la vie. L’actrice, grâce à la beauté d’une élocution toute en nuances, crée toute l’atmosphère pour donner vie à ce tableau parlant, dans un spectacle énigmatique qui séduit et favorise l’imaginaire.
La leçon de peinture est passionnante, le public suspendu à ses lèvres et la chute du récit aussi tragique qu’admirable. Catherine Aymerie se déplace très peu, bouge à peine et ne quitte jamais le plateau. Toute agitation semblerait ici superfétatoire. L’immobilité sied à l’intensité du propos. De même, elle ne se dévêtira pas de son élégant manteau à la belle doublure verte miroitante. Chaque geste est soigneusement mesuré et revêt une intensité d’autant plus grande. Seuls quelques effets de lumière, simples et efficaces, et un peu de musique relèvent les ellipses temporelles. Un grand texte, une grande comédienne. On touche à la vérité du théâtre et la chose est suffisamment rare pour être saluée.