C’est Pettan Harriague, le Capitaine de l’Ordre des Corsaires basques qui montera ce dimanche 24 septembre à l’abordage de ce 50ème Grand Chapitre, un jubilé qui débutera, comme il se doit, par une navigation dans la baie pour rendre les Honneurs aux disparus en mer (à 8h45).
A 9h45 aura lieu le défilé en ville des Confréries qui passera par la stèle des Corsaires basques, suivi à 10h20 de la Messe en l’Église Saint-Jean-Baptiste accompagnée du Chœur et de la troupe de danseurs basques, et à 12h15 se dérouleront les intronisations à la ferme "Inharria" (près du fronton du quartier Ibarron de Saint-Pée.
Je me souviens en particulier de la remarquable exposition "Korsariak edo Piratak / Sur les traces de nos Corsaires, entre mythe et réalité" organisée il y a quelques années à la Tour de Bordagain à Ciboure, due en grande partie à Pettan Harriague qui avait cherché et rassemblé des collections privées, divers objets, instruments de navigation, de pêches, armes utilisées, maquettes, documents, cartes, tableaux d’imagerie de marine, et une galerie de portraits de nos célébrités.
Ce travail de mémoire sur nos Baleiniers, Flibustiers, Corsaires, avait permis de dépoussiérer ce pan de notre patrimoine maritime, et de réaliser un retour surprenant dans l’histoire de nos marins, Corsaires pendant les périodes de conflits du XVIème au XIXème siècle.
Etonnante et impressionnante, cette présentation avait permis aux visiteurs de voyager dans le temps, et géographiquement, des « Terres Neuves à las Indias » ou nos marins chassant la baleine et pêchant la morue afin de nourrir leurs familles, rêvaient de faire fortunes en temps de guerre avec la chasse aux galions des flottes d’or ou d’une bonne prise…
Du XVIe au XIXe siècle, les corsaires basques avaient transformé le golfe de Gascogne en un véritable « nid de vipères », au dire des Anglais comme des Espagnols qui, dès 1542, préparèrent des armements pour détruire Saint-Jean-de-Luz dont ils affirmaient « que les rois de France l’ont toujours ménagée parce que ses habitants sont très belliqueux, particulièrement sur mer. Leurs nombreux corsaires attaquent et pillent jusqu’aux vaisseaux qui viennent des Indes. Enrichis par les prises qu’ils ont faites dans les temps passés, ils ont orné leur ville de superbes édifices… ».
Il est difficile aujourd’hui de se faire une représentation exacte de l’ardeur maritime et guerrière qui s’était alors emparée des populations proches de la côte entre Capbreton et la Bidassoa. Car, les pêcheurs de baleines des origines qui avaient dû âprement défendre leurs pêcheries basques de Terre-Neuve ne tardèrent pas à se muer en redoutables corsaires qui porteront leurs coups à l’intérieur même du dispositif maritime et commercial de l’ennemi.
Lorsque la guerre de course battra son plein, chaque village y contribuera à l’image de Sare où plusieurs chapelles votives rappellent les exploits de marins aventureux...
Pour ma part, c'est en octobre 1988 que j'avais été intronisé dans l'Ordre des Corsaires Basques que j'ai plaisir à retrouver, en particulier aux Courses de Trot de Biarritz où, chacun, nous patronnons un prix...