Notez dès maintenant les dates du "Mai musical Lucien Durosoir" qui se déroulera les dimanches 5, 12 et 19 mai au château de Monbet à Saint-Lon-les-Mines (près de Peyrehorade et de Port-de-Lanne) et le samedi 26 mai à l'église de Bélus, village mitoyen où habitait le compositeur ! Tous les concerts ont lieu à 16 heures.
- Dimanche 5 mai à 16h au château de Mombet, « Sonates en miroir » : sonates pour violoncelle et piano de Claude Debussy et de Lucien Durosoir par le duo Stanislas Kim, violoncelle, et Marie Günter, piano.
- Dimanche 12 mai à 16h au château de Mombet : le scherzo, avec sa fantaisie, inspirera le quatuor à cordes « Les Gabriëles ».
- Dimanche 19 mai à 16h au château de Mombet, « Durosoir invite Ligeti » : Durosoir n° 3 et Ligeti n° 1 par le Quatuor Tana
- Samedi 25 mai à 16h à l’église de Bélus, « Triomiroir » : trios de Debussy, Durosoir, Lili Boulanger par le Trio Ernest.
Réservations obligatoires, à partir de deux semaines avant les concerts : georgie-durosoir@wanadoo.fr
Ou au tél. 06 80 89 63 34
L’initiative de ce festival revient entièrement à Luc et Georgie Durosoir.
Luc est le fils du célèbre violoniste Lucien Durosoir (1878-1955) qui après l’expérience traumatisante des tranchées de Verdun pendant la Première Guerre Mondiale, vint s’installer en 1926 dans le village de Bélus dans les Landes, près de Peyrehorade, où il commença un travail de compositeur dans la plus totale discrétion, après avoir abandonné sa carrière de soliste international qui avait fait de lui un des instrumentistes les plus réputés de sa génération.
Georgie Durosoir, son épouse, est une musicologue de réputation internationale, auteur entre autres ouvrages de « Les ballets de la cour de France au XVIIème siècle ».
Luc et Georgie Durosoir ont fait connaître la vie et l’œuvre de Lucien Durosoir, violoniste de classe internationale, qui grâce à sa maitrise et sa virtuosité, avait échappé à une mort quasi-certaine en devenant le violoniste du général Charles Mangin.
Avec un second violoniste, le violoncelliste Maurice Maréchal, et l’altiste et compositeur André Caplet, Lucien Durosoir forma un quatuor à cordes qui se produisit régulièrement pour le plus grand plaisir du général Mangin, grand amateur de musique.
Lucien Durosoir déclara plus tard que "son violon lui avait sauvé la vie".
En fait, comme l'avait indiqué le musicologue Benoît Duteurtre lors de l'inauguration à Bélus du monument à Lucien Durosoir (sculpté par Aitor Mendizabal), Durosoir œuvrait au temps où "la société toute entière vivait au rythme de la musique, comme l’illustraient, entre autre, les écrivains, de Mallarmé à Gide et Proust, en passant par Paul Valéry qui expliquait qu’on ne pouvait rien comprendre à cette époque si l'on ne mesurait pas la place de la musique dans la vie intellectuelle".
Et de souligner que "la familiarité avec le monde musical allemand, ses liens avec Josef Joachim font la singularité de Durosoir parmi les grands passeurs de musique de son époque. On sait en effet que c’est lui qui donna, en 1903, la première française du concerto pour violon de Brahms, compositeur qui était alors très mal perçu dans notre pays, si l'on en croit Debussy..."
Et comme compositeur, Duteurtre notait encore à propos de Durosoir que, "n’attendant pas de la musique un apport financier, la consécration d’une gloire, ni le moindre bonheur narcissique, il allait plus loin que tous les autres en écrivant seul, pour l’absolu de la musique, sans même chercher à faire éditer ses œuvres, avec néanmoins cette confiance qu’ont les esprits portés par la foi dans une nécessité supérieure.
Voilà qui rend d’autant plus admirable l’engagement de son fils, de sa famille, de quelques passionnés, de musicologues et de musiciens toujours plus nombreux pour permettre à cet acte de ferveur musicale de prendre chair aujourd’hui, c’est à dire de prendre son, et de se révéler enfin à nous, de disque en concert".