Après la restauration des chapelles du déambulatoire, le chantier de la cathédrale Sainte Marie se poursuivra en 2021 avec la rénovation de la Tour Sud et de la chapelle des Prébendiers (*).
Erigé dans un style gothique sur le site d’une cathédrale romane ravagée par un incendie en 1258, l’édifice religieux fut rebâti progressivement et remanié dans un style gothique entre le milieu du XIIIème et le XVIème siècle.
Les guerres et la révolution détériorèrent à nouveau la cathédrale. En 1847, grâce au mécénat du banquier Jacques Taurin de Lormand, des travaux de restauration pharaoniques furent entrepris à la cathédrale de Bayonne sous la direction de l’évêque de Bayonne, Mgr Lacroix, qui chargea du chantier l’architecte en chef Émile Boeswillwald, élève de Eugène Viollet-le-Duc. En dotant la cathédrale de deux flèches de 70 mètres de haut, c’est la création d’un rêve néo-gothique que cet architecte entreprit.
Émile Boeswillwald redessina le chœur surmonté d’un ciborium et aménagea un déambulatoire de sept chapelles qu’il fit orner des peintures des Saint Apôtres dans le style du XIII-XIVème siècle par Louis Charles Auguste Steinheil. Comme nous le rappelions, elles furent dernièrement restaurées à l’issue d’un chantier qui dura près de trois années.
Parmi les nombreuses chapelles de la cathédrale, sept autres sont situées dans le bas-côté nord. Le long du bas-côté sud, construite au XIXème siècle, trône celle dédiée à saint Léon.
Prochainement sous la direction de la nouvelle architecte des Bâtiments de France Charlotte Pocorull, la chapelle des Prébendiers et la Tour Sud seront en chantier. Dédiée à la Vierge, la chapelle construite dans un style gothique flamboyant au XVIème servit à l’origine de sacristie et de remise. « Appelée aussi “chapelle des Basques”, rappelons que le 17 janvier 1984, une quarantaine de réfugiés basques y avaient entamé une grève de la faim (pour obtenir leur “statut”) , en particulier en 1970. Le 6 février, la police les évacua et ils poursuivirent leur action à l'église d'Arbonne », commente Alexandre de La Cerda.
Comme le reste de la cathédrale, bâtie en pierres de Mousserolles de teinte ocre et en pierres blanches de Bidache, celles de la chapelle des Prébendiers et la Tour Sud, abîmées et poreuses seront changées.
A l’intérieur de la chapelle, une clef de voûte datant du XIVème siècle est éclairée par un vitrail-armorial représentant les douze blasons d'évêques bayonnais (comme les douze apôtres) ainsi que celui du pape Pie XII et du commanditaire du vitrail, Mgr Terrier, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Sur les murs, un tableau de Saint Jacques le pèlerin rappelle l'inscription de la cathédrale sur la liste des chemins de Saint-Jacques de Compostelle déclarés patrimoine mondial par l'UNESCO en 1998. Un autre portrait rappelle le mécène de la cathédrale, Jacques Taurin de Lormand.
Ainsi, dans le cadre du plan de relance du gouvernement, 807 000 euros seront alloués à ces futures restaurations. Une bonne nouvelle dans les circonstances difficiles du Covid !
Au moment de l’Avent, la cathédrale Sainte Marie nimbée d’un brouillard hivernal se prépare à s’illuminer pour Noël.
(*) Prébende désigne le bénéfice ecclésiastique attaché à la charge des chanoine.