lundi 10 octobre, le surlendemain de la première vente aux enchères de la rentrée, les commissaires priseurs Lelièvre et Cabarrouy proposent plus de 300 objets d’art qui s’envoleront via Internet.
Parmi les tableaux intéressants exposés, le collectionneur pourra découvrir une sanguine représentant une jeune fille par le peintre-sculpteur Yvan Choukline. Né en 1879 dans la province de Koursk en Ukraine, ce dernier était le fils de l’iconographe Adrien Choukline. Après avoir suivi en 1905-1910 les cours du prince Paul Troubetzkoy aux Beaux-Arts de Moscou, puis ceux de Beklemisheff à l’Académie impériale des Arts, l’artiste sculpta la statue du poète Ivan Nikitine.ainsi que le buste du chanteur d’opéra Joachim Tartakoff en 1910. A la veille de la première guerre mondiale, une bourse pour étudier à l’Académie de peinture à Paris lui fut offerte par l’impératrice Alexandra Fedorovna, lui évitant les affres de la révolution russe. Au Pays Basque où finalement il s’installa, il vécut à la villa d’Alcedo avant d’être recueilli pendant les dures années d’occupation sous l’église russe par le père Alexandre Rehbinder dans des appartements spécialement aménagés. Il dessinait ou sculptait en échange de l’hospitalité des Biarrots. Bohême, il était souvent accompagné de son perroquet « Jacquot ». Virtuose du fusain ou encore de la sanguine, son carnet de dessin se remplissait des portraits de célébrités ou des grandes familles de la région. Les Arcangues lui commandèrent plusieurs portraits dont celui du marquis Guy d’Arcangues. Il sculpta et peignit également pour l’architecte hendayais Edmond Durandeau. Avant sa mort, il réalisa un remarquable bas-relief du violoncelliste mondialement connu Jacques Thibaud qui séjournait dans sa villa « Zortzico » à Saint-Jean-de-Luz. En 1958, peu après cette dernière commande, Yvan Choukline fut enterré au cimetière d’Arcangues. Cette œuvre, installée initialement à l’entrée du Casino municipal, ne fut malheureusement pas remise à sa place d’origine après la rénovation du monument en 1994 et figure actuellement au musée historique de Biarritz.
Non loin de là également exposée, une encre intitulée « Coschochimère " fut réalisée par le peintre-graveur Marcel Genay (1928-1993), l’un des rares maîtres français du fantastique. En 1988, il épousa Marie-Christine Baisse-Fagalde, le couple habitait lors de la saison estivale à Cambo où Marcel Genay disposait d’un atelier.
Il voyagea dans le monde entier, et fut très apprécié en Suède où il séjourna de nombreuses fois. Poète également, il inspira de nombreux artistes, dont l’écrivain Michel de Saint-Pierre.
« C’est à un fantastique voyage que nous invite Marcel Genay. A bord d’aéronefs aussi précis que des insectes vus au microscope, nous appareillons vers des planètes à la fois familières et étranges autour desquelles gravitent de calmes satellites Tout comme pour ses poèmes, il inventait des titres fantastiques pour ses créations picturales : L'Elephantaisie, le Mahoumanouk, le Ribouzoum, le Monopatou, le Lunalosolario, les playzozor, les chimères et machines volantes, et tout l'univers merveilleux et fantastique de Marcel Genay sur ses plaques à graver en acier ou en cuivre...
A commencer par le sujet lui-même : d’abord un splendide ensemble architectural ; de grandes masses de pierre et de marbre superposées, couronnées par des décors de filigrane s’élevant vers les hauteurs, dans un mouvement ascendant de splendides motifs architecturaux ; de grands escaliers nobles, lesquels, dans le domaine matériel, nous rappellent l’introduction opulente à des palais royaux, ou des folies fabuleuses créées par des êtres aussi capricieux qu’élégants.
Et dans le spirituel, « tout cela nous donne l’impression de voir cette échelle de Jacob qui monte vers l’infini pour s’y perdre dans la lumière éblouissante de la porte du Ciel », avait écrit le Duc de Baena, Ambassadeur d’Espagne.
D'autres nombreuses toiles et objets seront également exposés, le public pourra les découvir sur rendez-vous uniquement chez Côte Basque Enchères à Saint-Jean-de-Luz.
Lundi 10 octobre à 14h par internet www.drouotonline.com
(Exposition sur rendez-vous, tél 05 59 23 38 53)
Anne de La Cerda