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Religion
Religion et politique au rendez vous de l'histoire présente
Religion et politique au rendez vous de l'histoire présente

| François-Xavier Esponde 968 mots

Religion et politique au rendez vous de l'histoire présente

On croyait la chose totalement dépassée par le déroulé historique passé de ces quelques décennies pacifiques, sans guerre religieuse, du moins pour nous en France, sans enthousiasme religieux pour s'y confronter, et au nom d'une neutralité politique républicaine encouragée pour s'en dégager définitivement !

Mais les guerres en cours en Europe centrale entre orthodoxes ukrainiens et russes, et au Moyen Orient entre juifs de sensibilités israéliennes différentes ont rappelé l'ancrage religieux juif pour les derniers, chrétiens pour les premiers qui les habitent dans ce temps opérationnel de conquête politico religieuse de territoires, de la mémoire et de leur propre histoire du passé.

Et les circonstances présentes ont redessiné un paysage public inattendu de la religion dans le politique, et ce étant de la religion comme problème politique.

Relire le "Léviathan" de Thomas Hobbes (notre illustration de couverture) et leur articulation historique dans un passé anglais différent donne à réfléchir depuis 1651 date de cette mémoire royale britannique.
L'articulation d'une séparation souhaitable des rapports entre deux pouvoirs concurrentiels Eglise/Etat en vue d'une sécularisation possible sembla irréaliste et compromettante pour les deux institutions mises ainsi en compétition pour en assurer leur survie propre.
Car si ce changement devait exister, il faudrait que ce fut le pouvoir religieux qui le souhaita mais la réprobation des idées de Hobbes lui valut l'interdiction de parution de ses idées, de diffuser de telles ambitions et de chercher à affaiblir le pouvoir religieux en le soumettant à l'autorité royale souveraine sans laquelle tout pouvoir religieux cependant ne pouvait s'exercer dans le royaume de cet empire.anglais.

Si la religion était le propre de l'humanité à bâtir ses rites ses cultes particuliers, la nature des sujets acquis de ses missions, la fraternité humaine, la distinction du bien du mal, l'anxiété devant toute mort, ne relevaient des attribution d'un pouvoir public souverain et politique.
De tels éléments enrichiraient la vie de toute société civile  par le politique qui en serait le réceptacle mais non l'initiateur.
Les Gentils dans la religion ferait leur place dans l'espace politique, tandis que les hébreux selon leur origine biblique rappelleraient que la politique ferait partie de leur religion !
Un sujet polémique de facto. Nous le voyons désormais en Europe, au delà des zones de conflits en cours où les divergences se déplacent sur les sol territorial européen.

Politique et religion engendreraient le providentialisme religieux fanatique et violent, au pire au risque de les confondre les assimiler en sédition et rébellion contre les institutions publiques, les nôtres en l'occurrence, qui connaissent ces derniers temps des menaces réelles de l'intérieur ou aux portes mêmes de leurs entités !
Dans le Léviathan, Hobbes avait réfléchi sur "ce qu'est l'homme, de l'Homme", à propos des prémices de cet échange, sa nature et ses desseins, "de la République" sur ce que devait être la politique pour enrayer les contradictions et les supprimer, "la République chrétienne" comme un idéal utopique de son temps et le risque "des ténèbres" qui pourrait annoncer guerres de religion et enténèbrement politique pour un pays menacé de divisions internes et religieuses !

La guerre religieuse qui suivit avec Henri VIII d'Angleterre illustra la suite du récit.et la querelle des pouvoirs papal et royal engendra la rupture religieuse chrétienne, et des guerres de conquêtes qui survinrent dans et hors du royaume britannique
La religion ne fut étrangère au cours de l'histoire politique en l'état.
Une question vient à l'esprit pour nous aujourd'hui.
De telles circonstances passées pourraient-elles avoir prise dans nos pays européens au coeur des religions chrétiennes et étrangères opposées  in situ ?

Le passé instruit, le présent revoit ses notes. La foi des religieux nourrit la croyance, sur le conseil mais non sur des ordres donnés par le politique dans son exercice propre. Mais cette distinction du pouvoir religieux et politique différent dans leur inspiration ne semblerait être universellement admis par toutes les religions présentes chez nous !

La force du savoir, spécificité du pouvoir politique sur le pouvoir religieux se heurterait à des problèmes de langage et d'entendement sur des questions éthiques fondamentales sur le vivre ensemble, la morale familiale, les libertés civiques et nationales, et demanderait au pouvoir politique un exercice soutenu de la sécurité des sujets et des institutions pour se protéger de toute intrusion et en garantir leur survie pour toutes ses populations y compris les plus rebelles !

Tout pouvoir politique a des contraintes au delà du consentement individuel de tout citoyen administré, par délégation de la confiance accordée à ceux qui l'incarnent au nom de l'intérêt supérieur de la communauté. Telle est l'assise politique acceptée dans la plupart des pays soumis à des règlements démocratiques comme le nôtre.

Mais d'expérience le monde tel qu'en lui même ne s'identifie plus désormais à ce modèle occidental le nôtre, et tente de déjouer ses codes et ses devoirs.
En ce temps " de guerre mondiale" non officielle, l'ONU en subit les contrevenants. L'OTAN est en place !
Mais de telles théocraties dérivées d'idéologies passées reconverties comme le régime communiste soviétique, en Russie impériale, l'empire perse en quête nostalgique d'un passé glorieux, la Turquie ottomane désireuse de régner sur une partie notable de l'Orient, La Chine présente sur le monde alentour qui sommes-nous désormais aux yeux du monde pour exister ?
La Russie se protège sous le signe d'une orthodoxie séculaire, la Perse par la voie de ses ayatollahs, la chine dans sa sagesse de l'Empire du Milieu, la Turquie dans la nostalgie de son règne ottoman Le Magnifique, et l'Occident dont nous sommes partenaires et responsables, se confie dans la tenue de JO 2024 de fraternité de cordialité et de paix ?

Une gageure de contraintes et d'abnégations dans ce rapport du politique et du religieux aujourd'hui qui ne disparait de nos radars de la guerre mais ambitionne de plus en plus des visées pacifiques pour un monde encore improbables !

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