La conférence « Ravel et Padre Donostia, une amitié scellée dans l'amour du Pays Basque » de notre rédacteur Alexandre de La Cerda inaugurera le cycle musical de l'Académie Ravel lundi 27 janvier à 18h à la villa Ducontenia à Saint-Jean-de-Luz.
L’amitié de Ravel avec le musicologue et compositeur Donostia se fondait sur un certain patriotisme basque qu’ils professaient en commun. Mais chacun à leur manière : l'incroyant Ravel, qui prenait tant de plaisir à fréquenter la sérénité monastique des pères capucins au collège de Lecaroz, cet endroit perdu dans la vallée de Baztan en Navarre, et le religieux Donostia, en parcourant inlassablement fermes et villages pour empêcher de tomber dans l'oubli les chants transmis par la tradition orale. Le Père Donostia n'affirmait-il pas : "Ravel est pour nous un phare, un guide qui nous mène vers des régions de clarté lumineuse... (ce côté basque de l'âme ancestrale du Pays, fait d'aristocratie, de légèreté, de distinction, qui apparaît dans nos chansons, nos danses, notre maintien...). Dans ce sens, Ravel est notre maître : Ravel, chef de la jeune école de musique basque ? Mais est-ce qu'à lui seul il ne la constitue pas ?"
L’apôtre de la musique basque
C’est dans l’ancien couvent des Capucins à Lecaroz, florissant foyer culturel et humaniste du Pays Basque au passage du XIXe au XXe siècle, qu’étudia Jose Gonzalo Zulaïca y Arregui avant de revêtir l'habit de l'Ordre de Saint François en adoptant selon l’usage le nom de sa ville d'origine, San Sebastian ou Donostia. Ses aptitudes musicales cultivées dès l'enfance lui firent parcourir inlassablement fermes et villages afin de sauver de l'oubli les chansons et les airs transmis jusque-là par la tradition orale. Auteur lui-même de nombreuses pièces musicales de grande qualité, il publia au fur et à mesure de ses recherches dans les sept provinces un recueil qui compte près de 2.000 morceaux, expression la plus authentique de l'art populaire basque. Il mourut à Lecaroz en août 1956 à l’âge de 70 ans.
Le conférencier : Homme de Lettres et journaliste, membre de l’Académie des Jeux Floraux, lauréat de l’Académie française, du Prix « Renaissance des Arts », du Prix d’Honneur de la culture basque décerné par la Ville de Bayonne et la Société d’Études basques « Eusko Ikaskuntza » ainsi que du Prix Biltzar des écrivains du Pays Basque, Alexandre de La Cerda avait créé la première station régionale basque et gasconne « Radio Adour Navarre ». Ancien directeur de la rédaction de La Semaine du Pays Basque, collaborateur de Radio France et au 2ème programme de la Radio Suisse-Romande, il est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à l’histoire et à la culture de la région ainsi que des critiques musicales sur le site baskulture.com et la Lettre du Pays Basque. Entré à la Presse Musicale Internationale, il est l’auteur de « Sarasate » le violoniste basque virtuose » (Carrés Musique de Séguier) et de nombreuses conférences musicales : Albéniz (avec la pianiste Rosa Torres Pardo), Sarasate (avec les violonistes Thibaud Vieux et Leticia Muñoz), le bicentenaire d’Arriaga et les mécènes russes de Beethoven (avec le Quatuor Arnaga), Glinka à Grenade et les sources espagnoles des compositeurs russes, Ravel et Donostia - une amitié, les orgues basques, Ermend Bonnal, La chanson basque, etc.
« Ravel et Padre Donostia, une amitié scellée dans l'amour du Pays Basque » par Alexandre de La Cerda lundi 27 janvier à 18h à la villa Ducontenia (1er étage) à Saint-Jean-de-Luz. Entrée : 5 € / 10 € / Gratuit pour les moins de 20 ans / Tarif réduit pour les adhérents, les étudiants de moins de 25 ans et les demandeurs d'emploi.
- A signaler la parution chez Seuil (éditions Delcourt) de l’ouvrage « Ravel, un imaginaire musical » : en 1936, Ravel entreprend de conter son histoire à son fidèle ami et disciple Roland-Manuel. On assiste à la création de Gaspard de la nuit, de Daphnis et Chloé, du Concerto pour la main gauche et du Boléro. Le musicien se lance dans une évocation bigarrée de sa vie, tissée d’amitiés indéfectibles. Le pianiste Karol Beffa, Guillaume Métayer et Aleksi Cavaillez composent le portrait d’un Ravel espiègle et passionné en évoquant dans une fiction bien illustrée la vie du grand musicien et ses amis ainsi que ses sources d’inspiration. On y croise, entre autres, Debussy, Fauré, Picasso, Cocteau ou Colette.