Cette année, la fête de la Saint-Léon célébrée en la cathédrale de Bayonne aura lieu le dimanche 26 février à 10h30 (et non le premier dimanche de mars) ; c'est Mgr Hervé Gaschignard, évêque du diocèse d'Aire-et-Dax, qui présidera la messe, aux côtés de Mgr Aillet. Un groupe vocal reconnu de la région rehaussera par ses chants et ses voix le programme de ce jour festif pour la ville de Bayonne et le diocèse dont plusieurs lieux portent le patronyme de Léon, depuis l’hôpital, le quartier Saint-Léon, le cimetière, le jardin, la croix, la chapelle, la fontaine du même nom, des œuvres d’art ainsi que le répertoire des chants traditionnels qui lui sont dédiés.
Chacun connait l’origine du saint patron de la ville de Bayonne.
Né à Carentan à une date peu vérifiée par l’état civil de l’époque, il partit avec ses parents rejoindre la cour du Roi louis II de Germanie (IXe siècle) le long du Rhin en Bavière, puis rejoignit Paris pour des études dans une école fondée par Charlemagne. Nommé en 888 archevêque de Rouen, il est envoyé au pays du Labourd afin d’évangéliser les Basques, Vascons du temps jadis. Dure épreuve, car les dits Basques (ou leurs envahisseurs) adorent le dieu Mars parmi le panthéon généreux des divinités de l’époque. Où se trouvait ce temple érigé depuis l’époque romaine dans la cité de Bayonne ?
Point d’archives pour le dire. La question demeure sans réponse ! Mais de notoriété, les Bayonnais adorent cette divinité. Par les aléas du temps, subissant l’envahisseur viking dans leur citadelle peu ou prou protégée. Ces visiteurs belliqueux ratissèrent le lieu et coupèrent la tête de Léon, et de deux de ses frères oubliés, Philippe et Gervais, qui connurent le même sort.
Frères de sang, frères d’armes, les deux à la fois sans doute, car à l’époque, le bras armé de ces hommes conduit leur itinéraire de missionnaire.
Léon fut célébré et le demeure encore en début mars de chaque année dans la cathédrale et le diocèse dont il est le patron. La tradition lui est attachée par des cantiques et des chants populaires, des confréries disparues, un lien avec la proximité de la Nive où selon la mémoire passée, il fut décapité..
En revanche, du roi Léon, baudruche exhibée lors des fêtes estivales, chacun se rappelle d’un souvenir encore récent le bayonnais épicurien et singulier qui inspira le personnage du balcon de la ville. Un quidam gourmand et pittoresque, amuseur et saltimbanque, que l’on célèbre dans le dédale de l’été, lors des fêtes de Bayonne.
Quoi de commun entre les deux personnages de l’histoire ? Une tradition double, Bayonne aimant les célébrer à la fois dans leur différence et leur originalité ! L’âme bayonnaise, dans son sens gascon du bien rire, du bon vivant et du savoir-faire légendaire, constitue le cachet d’une cité marquée par l’empreinte du passé et la ‘'vista” pour ceux qui la découvrent au détour d’un voyage dans un pays autre et tout autre selon leur imaginaire !
A propos des envahisseurs « normands »
Pour en revenir aux envahisseurs « normands » qui décapitèrent saint Léon et ses frères…
C’était des Vikings, des Celtes ou des Normand, selon leur origine aryenne commune ; Ils avaient envahi le pays des Vascons et Bayonne à cette époque. Populations distinctes mais toutes d’origine aryenne européenne venues d’Europe Centrale et établies dans les régions septentrionales, ils avaient envahi le Sud de la Gaule. Il semble intéressant de retrouver la vision imaginaire de leur esprit par les rapports de leurs druides poètes celtes et irlandais les plus connus.
Un des premiers poètes irlandais, héritier du druidisme, mit en scène Amorgen, le premier druide légendaire irlandais et lui fit prononcer ce poème dont il était lui-même le sujet.
La poésie d’Amorgen parle de l’état d’esprit de cette communauté et de leur conception religieuse panthéiste du monde, divinités qui gouvernent le temps, les lieux et la nature : « Je suis le vent sur la mer, je suis la vague de l’océan contre la terre, je suis le bruit de la mer, je suis le cerf de sept combats, je suis le faucon sur la falaise, je suis le drosera, la plus belle des plantes, je suis le sanglier sauvage pour le courage, je suis le saumon dans l’étang, je suis le lac sur la plaine, je suis le verbe de science, je suis la lance qui donne la bataille, je suis le dieu qui forme le feu dans la tête, qui illumine l’assemblée sur les montagnes, qui éclaire toute question. Si ce n’est moi, qui dit les âges de la lune, qui montre le lieu où le soleil va se coucher » ?
Deux univers se croisèrent et s’affrontèrent sur nos terres, par les armes des envahisseurs et des croyances distinctes de ces populations différentes...
François-Xavier Esponde
VISUEL /DR
Le martyre de saint Léon de Bayonne par Ernest Georges Bergès