Déjà quatre longues années se sont écoulées, peuplées d'épisodes divers, d'un "corona-circus" qui nous avait confinés...
C'était à l'été 2018 qui avait vu le retour au Pays Basque et la visite de mon cher ami poète kanboar Christophe Goarant, depuis pas mal d’années nommé professeur à Chartres où il a fondé une famille.
Mais il n’en abandonne pas pour autant ses anciens – et proches – amis du Pays Basque.
C’est le 3 mai 2000, dans le magnifique cadre renaissance de l’Hôtel d’Assézat à Toulouse, que nous nous étions rencontrés : lui recevait le prix du jeune poète (réservé aux candidats âgés de moins de vingt-cinq ans, et qui lui sera renouvelé l’année suivante) et pour ma part, j’entrais à l’Académie des Jeux Floraux sur recommandation du marquis (Guy) d’Arcangues ; mes « Lettres de Maîtrise » m’étaient remises en présence de mon nouveau « confrère académique », le prince-consort du royaume de Danemark, Henrik.
Au cours de cette même session de « l’académie la plus ancienne d’Europe » où Christophe et moi étions honorés, l’écrivain Jean-Marie Rouart recevait le « Liseron d’or », la plus haute distinction des Jeux Floraux, pour l’ensemble de son œuvre !
Le professeur Dominique Quentin-Mauroy, de l’Université de Toulouse Le Mirail, en remettant son prix à Christophe, soulignait combien ses poèmes étaient
« délicatement dits, joliment dits, avec une fine touche de nostalgie, un grand bonheur d’expression : ce jeune poète peint avec finesse la vision vaporeuse de ses songeries et de ses émotions »…
Voici son « Message » :
Tu m’as laissé ta voix sur un coin de message,
Il m’attendait au soir, tout seul… Mon répondeur
Ne savait que ton nom. Il connaissait par cœur
Le moindre de tes mots, le tour de ton langage.
L’atour de tes soupirs, comme l’air un peu sage
Que tu revêts parfois comme un habit de rigueur,
Et qui masque avec peine un beau merle rieur.
Désormais, chaque fois que j’ouvrirai la cage,
Il chantera toujours cet air que j’ai gardé
Prisonnier de la bande, où les sons attardés
Se pressent de surgir des recoins du silence.
Chaque nouvelle écoute imprime aux alentours
Quelque chose de tien pour combler ton absence…
J’entends même parfois l’ombre de ton contour.
Légende de la photo de droite :
Séance mémorable à l'Hôtel d'Assézat le 3 mai 2000 : Christophe vient de recevoir le "prix du jeune poète" et le Pr Sermet (avec à sa droite le Pce Henrik de Danemark) me remet les "Lettres de Maîtrise" devant Jean-Marie Rouart qui recevra (au cours de cette même séance) le « Liseron d’or » (assis au 1er rang à droite sur la photo - on distingue également Anne qui photographie).