Si la plupart des mairies du Pays Basque arborent l’ikurriña (le drapeau basque), à l’exemple de celle qui se déploie désormais fièrement devant le bureau de la première magistrate Maider Arosteguy au-dessus de l’entrée de l’hôtel de ville biarrot, il n’en est hélas pas de même en Gascogne, particulièrement sur la côte landaise où Eric Gildart, président des « Amis du Lac d’Hossegor » regrette avec raison dans la dernière édition de sa belle lettre hebdomadaire qu’il soit « tellement plus fort, plus grand, plus… comme tout le monde, comme « on » nous le demande, d’arborer des drapeaux de l’Europe ou d’autres pays » en reprochant aux « patriotes mondialistes d’oublier » ou même d’avoir « honte d’afficher au balcon de notre hôtel de ville les drapeaux de chez nous, sans doute ringards » à leurs yeux.
Car ces symboles qui paraîtraient désuets au regard de certains, tout comme les écussons, n’en sont pas moins des témoins réels d’un enracinement (ou d’une perte des racines) d’une population, désireuse (ou non) de conserver ses langue, culture, coutumes, gastronomie, etc., bref ce qui compose son âme propre ! En les défendant, en particulier ses idiomes particuliers, on défend par là-même le français (face au « globish » des technocrates) et la civilisation européenne avec ses valeurs (les vraies, pas celles imposées par les fonctionnaires de l’Union Européenne...
Quant à l’ikurriña, le drapeau du Pays Basque, il n’est pas inutile de rappeler ici sa symbolique : la croix de saint André verte représente les « Lege zaharrak » ou lois coutumières représentant en quelque sorte son « auto-gouvernement » (semblables d’ailleurs aux « fors » béarnais) et pour lesquelles les Basques luttèrent avec acharnement au cours de l’histoire, en particulier lors de la bataille mythique d'Arrigorriaga, lors de la Saint-André ; le vert représente la couleur du chêne de Guernica, symbole des fueros ou fors de Biscaye, mais parfaitement représentatif des anciens parlements des provinces basques, depuis le « Biltzar » du Labourd réuni sous les chênes d’Ustaritz (autour du kapito-harri ou pierre du conseil car deux blocs de roche servaient de sièges au président et au secrétaire, un autre bloc à la surface grossièrement polie constituant la table des délibérations et arrêtés pris par l’assemblée), jusqu’à la « Cour du Noyer » ou assemblée capitulaire appelée sous le noyer de Licharre, en Soule…
Et pour en revenir au drapeau basque, le peuple (fond rouge) est donc gouverné par les lois antiques, garantes de la liberté des Basques (croix de saint André verte), le tout surmonté de la croix blanche représentant la foi chrétienne (Dieu ou « Jaungoikoa » en basque), l’ensemble correspondant à l’antique devise « Jaungoikoa eta Lege zaharrak », soit Dieu et les antiques lois ou libertés du pays, hélas effacées en France lors de la funeste nuit du 4 août 1789...