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Billet d'humeur
Quand des Gascons oublient leur identité…
Quand des Gascons oublient leur identité…

| Alexandre de La Cerda 450 mots

Quand des Gascons oublient leur identité…

Si la plupart des mairies du Pays Basque arborent l’ikurriña (le drapeau basque), à l’exemple de celle qui se déploie désormais fièrement devant le bureau de la première magistrate Maider Arosteguy au-dessus de l’entrée de l’hôtel de ville biarrot, il n’en est hélas pas de même en Gascogne, particulièrement sur la côte landaise où Eric Gildart, président des « Amis du Lac d’Hossegor » regrette avec raison dans la dernière édition de sa belle lettre hebdomadaire qu’il soit « tellement plus fort, plus grand, plus… comme tout le monde, comme « on » nous le demande, d’arborer des drapeaux de l’Europe ou d’autres pays » en reprochant aux « patriotes mondialistes d’oublier » ou même d’avoir « honte d’afficher au balcon de notre hôtel de ville les drapeaux de chez nous, sans doute ringards » à leurs yeux.

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Ukrainien, européen, français... et le gascon ? ©
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Nos belles couleurs "oubliées"... ©
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Car ces symboles qui paraîtraient désuets au regard de certains, tout comme les écussons, n’en sont pas moins des témoins réels d’un enracinement (ou d’une perte des racines) d’une population, désireuse (ou non) de conserver ses langue, culture, coutumes, gastronomie, etc., bref ce qui compose son âme propre ! En les défendant, en particulier ses idiomes particuliers, on défend par là-même le français (face au « globish » des technocrates) et la civilisation européenne avec ses valeurs (les vraies, pas celles imposées par les fonctionnaires de l’Union Européenne...

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L’ikurriña, le drapeau du Pays Basque ©
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Quant à l’ikurriña, le drapeau du Pays Basque, il n’est pas inutile de rappeler ici sa symbolique : la croix de saint André verte représente les « Lege zaharrak » ou lois coutumières représentant en quelque sorte son « auto-gouvernement » (semblables d’ailleurs aux « fors » béarnais) et pour lesquelles les Basques luttèrent avec acharnement au cours de l’histoire, en particulier lors de la bataille mythique d'Arrigorriaga, lors de la Saint-André ; le vert représente la couleur du chêne de Guernica, symbole des fueros ou fors de Biscaye, mais parfaitement représentatif des anciens parlements des provinces basques, depuis le « Biltzar » du Labourd réuni sous les chênes d’Ustaritz (autour du kapito-harri ou pierre du conseil car deux blocs de roche servaient de sièges au président et au secrétaire, un autre bloc à la surface grossièrement polie constituant la table des délibérations et arrêtés pris par l’assemblée), jusqu’à la « Cour du Noyer » ou assemblée capitulaire appelée sous le noyer de Licharre, en Soule…
Et pour en revenir au drapeau basque, le peuple (fond rouge) est donc gouverné par les lois antiques, garantes de la liberté des Basques (croix de saint André verte), le tout surmonté de la croix blanche représentant la foi chrétienne (Dieu ou « Jaungoikoa » en basque), l’ensemble correspondant à l’antique devise « Jaungoikoa eta Lege zaharrak », soit Dieu et les antiques lois ou libertés du pays, hélas effacées en France lors de la funeste nuit du 4 août 1789...

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PONS | 29/04/2022 13:45

Excellent billet d'humeur, dans lequel tant de lecteurs, Basques, Gascons ou autres se reconnaîtront.

Guilhem Pépin | 29/04/2022 19:24

Euh, désolé, mais l'ikurina basque n'est qu'une invention de Sabino Arana, le fondateur du nationalisme basque, tout comme le mot Euzkadi. Les couleurs de ce drapeau, pensés au départ pour la seule province de Biscaye (la province d'où venait Arana), n'ont à l'origine aucun sens : ce drapeau n'est en fait qu'une copie du drapeau de la Grande-Bretagne, le pays qui commerçait le plus avec la Biscaye (fer et sidérurgie) et qui était accessoirement alors la première puissance du monde. Les couleurs furent changées par rapport au drapeau britannique, mais sans signification précise. Ce n'est qu'à postériori que l'on a cherché et trouve des significations à ces couleurs. Ce drapeau avait des bandes bien plus minces à l'origine. Enfin le succès du nationalisme basque espagnol et la courte autonomie de 1936 qui prit ce drapeau comme emblème officiel ont permis à ce drapeau de devenir celui de l'Euzkal Herria (terres où le basque est parlé ou fut parlé).

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