C'est le samedi 8 juin que les Amis d'Arnaga vous proposent une exceptionnelle journée d'excursion à la découverte des trésors historiques de l'Armagnac.
Pour cette journée découverte en Armagnac à Eauze, ancienne capitale de la Vasconie, Alexandre de La Cerda accompagnera les Amis d'Arnaga au musée archéologique du trésor d'Eauze (monnaies et bijoux enfouis vers l’an 261 et dont la richesse, la qualité et l’état de conservation remarquable en font le plus grand trésor présenté dans son intégralité dans une scénographie muséale en France – également des collections allant de la Préhistoire à l’époque mérovingienne).
Les Amis d'Arnaga visiteront également à proximité la villa gallo-romaine de Séviac avec son exceptionnel ensemble de mosaïques (625 m²), ses vastes thermes avec leur piscine ornée de mosaïque et de marbre, construite vers 350.
Le déjeuner est prévu à l’hôtel Henri IV, établissement traditionnel datant de plus de 200 ans et lieu de tournage du film « Le bonheur est dans le pré » :
Terrine de foie gras et sa compotée de pruneaux à l'Armagnac
Magret de canard
Croustade artisanale arrosée d'Armagnac
Horaire :
8h30 : départ en car de Cambo (parking d’Arnaga)
9h : arrêt à Maignon (devant l’hôtel des Genêts)
Visites et déjeuner
17h : départ du car pour Cambo via Maignon (arrivée vers 19h)
INSCRIPTION à adresser à : MAIRIE – Association « Les Amis d’Arnaga » – 64250 Cambo les Bains
ou bien s'inscrire auprès du président Robert Poulou, tél. 06 24 03 08 75 ou courriel : robert.poulou@wanadoo.fr
Une relation historique insoupçonnée avec le Pays Basque
Pour expliquer les relations historiques de l’Armagnac et des pays environnants avec le Pays Basque, il convient de rappeler la découverte à la fin du XVIIe siècle d'une longue et célèbre inscription en latin dans les soubassements du chœur de l'église d’Hasparren. Elle relate la formation d'une nouvelle province, la Novempopulanie, qu'un magistrat originaire de cet endroit, cumulant les fonctions de duumvir et de questeur, aurait obtenue de l'empereur de l'époque; on s'accorde aujourd'hui pour penser qu'il s'agissait de l'empereur Claude.
Cette « nouvelle province » de Novempopulanie était constituée de la réunion de neuf peuples groupés à l'intérieur de la boucle formée par le cours de la Garonne, en fait les « véritables » Aquitains, qui tenaient à se distinguer des Gaulois entre Garonne et Loire, auxquels Auguste les avait adjoints peur former la Gaule Aquitaine. Il s’agissait donc en quelque sorte de l'autonomie des tribus vasconnes du Nord, ancêtres des Basques et des Gascons !
Dans l’Antiquité, l’historien et géographe Strabon avait déjà évoqué il y a plus de 2.000 ans les « montagnards du pays des Vascons et au Mont Pyréné », en particulier leurs danses qui rappellent irrésistiblement les sauts basques : « tantôt formant des chœurs au son de la flûte et de la trompette, tantôt bondissant un à un à qui sautera le plus haut en l'air et retombera le plus gracieusement à genoux ».
Cette partie sud de l'Aquitaine antique, également appelée « Aquitania novempopulana » par l'administration impériale romaine, ou encore « Aquitaine IIIe », avait précisément Eauze pour capitale. Au début du moyen-âge, c’est à Auch dont le nom semble présenter une origine proto-basque, que résidera l’évêque métropolitain d’une bonne partie des diocèses basques. D’ailleurs l’archevêque d’Auch ne porte-t-il pas jusqu’à nos jours le titre de « métropolitain des deux Navarres » ? Ainsi, la fondation au Xe siècle du monastère d’Urdax serait due à Sanche Mitarra ou « le Montagnard », roi de Pampelune et premier duc de la Gascogne féodale selon le Cartulaire noir de l'église d'Auch, évêché dont provenait l'Ordre des Prémontrés auquel on confia ce nouveau monastère.
A l’origine de la « véritable » Aquitaine
Pour en revenir aux « véritables Aquitains », ces neuf peuples de langue proto-basque - puis douze, car trois cités de création récente étaient venues s'ajouter à la liste -, on distinguait parmi eux les Auscii (les Ausques, à rapprocher de la racine basque "eusk") d'Eliumberrum (devenu Auch, département du Gers), les Elusates du Bas-Armagnac (Elusa devenue Eauze) les Bigerri ou Bigerriones (les Biguerres) de Bigorre, les Tarbelli de la côte basque à la Chalosse (Aquae Tarbellicae à Dax). Et, parmi les trois peuples qui se s’étaient ajoutés : les Benearnenses ou Benearni (les Béarnais) (de Beneharnum, devenue Lescar) et les Iluronenses (d'Iluro, devenue Oloron). Il faut y ajouter d'autres peuples comme les Suburates, Sybillates ou Sibusates de Soule. Au sud des Pyrénées, on trouvait des peuples de même culture comme les Vascons et les Vardules.
Auch et Eauze faisaient ainsi partie de ces premières cités vasconnes : les Auscii d'Elimberrum (Auch) et les Elusates d'Elusa (Eauze) sont les peuples antiques correspondant à l’Armagnac, qui était comprise dans l'Aquitaine. La région fit ensuite partie du duché de Gascogne, puis du comté de Fézensac. En 960, l'Armagnac devint un comté particulier, et parmi ses premiers comtes figure Bernard II qui posséda un instant tout le duché de Gascogne (1040-1052). Vers 1140, son petit-fils Géraud III réunit à l'Armagnac le comté de Fezensac qui en fut détaché de nouveau à plusieurs reprises. Jean Ier (1319-1373) et ses successeurs joignirent à l'Armagnac le comté de Rodez et le vicomtés de Lomagne, le Comminges. Un de ses descendants, Bernard VII, fut le chef de la faction des Armagnacs dans la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons.
Jean V d’Armagnac était l’adversaire acharné de Louis XI : après sa mort en 1473, Louis XI déclara en 1481 l'Armagnac réuni à la couronne de France. Cependant le roi Charles VIII le rendit à Charles Ier, frère de Jean V. À ce Charles Ier succédèrent le duc Charles d'Alençon, puis Henri d'Albret (tous deux époux de Marguerite, sœur de François Ier), ensuite Jeanne d'Albret, et enfin Henri IV, qui réunit définitivement ce comté à la couronne de France par son avènement en 1589.