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Culture
Nouvel An chinois, d'une autre civilisation
Nouvel An chinois, d'une autre civilisation

| François-Xavier Esponde 741 mots

Nouvel An chinois, d'une autre civilisation

Ouvert le dimanche 22 janvier, le Nouvel An chinois est célébré traditionnellement chaque année jusqu’au 20 février, suivant le calendrier lunaire.

Fête du printemps quelques jours après le nouvel an occidental,  ou fête du Têt en vietnamien, elle correspond au calendrier lunaire  du IIIème millénaire avant JC.
Pendant ces festivités de quinze jours, des bouddhistes, des taoïstes et des confucianistes en Asie et dans le monde entier  partagent de multiples réunions familiales, culturelles et religieuses.

Alimenté par des récits empruntés au folklore chinois, celui d’un démon baptisé Nian shou a coutume de dévorer des habitants dans la nuit du premier Jour de l’An.
Les croyances populaires pullulent, celle de voir “la créature craindre la lumière, le bruit et la couleur rouge”, symboles de faste dans la culture chinoise.

Pour s’en préserver les habitants désireux de s’éloigner de ces craintes allument des torches et font flamber des feux d’artifice.
Autant de symboles pour se protéger de maléfices et célébrer les réjouissances.

Ces festivités s’achèveront au début de la pleine lune suivante, à l’instar de ceux du zodiaque pour l’Occident, il existe douze signes lunaires chinois.
En Asie on les représente par des figures animales telles le cochon, le rat, le buffle, le lapin cette année, le tigre, la chèvre, le cheval, le chien, et le coq.
Ces signes chinois ne se déclinent en mois mais en année.
Cinq éléments se couplent entre eux, le feu et le bois, l’eau, la terre, le métal.

Ce 22 janvier, les Chinois sont désormais entrés dans l’année du lapin d’eau.

A l’origine de ces douze figures du zodiaque chinois, on trouve plusieurs légendes dont l’une bouddhique,
L’histoire rappelle qu’à l’occasion de la nouvelle année le bouddha historique, de son vrai nom Siddhartha Guatama, fondateur au VIème et Vème siècle avant notre ère de la communauté première des moines errants dans le nord de l’Inde, aurait invité tous les animaux du royaume à le vénérer.
Seuls les douze cités se seraient présentés, et les religieux auraient attribué à chacun une année les mettant à l’honneur et les gratifiant.
Plusieurs rituels religieux issus du bouddhisme, du taoïsme et du confucianisme marquent désormais ces festivités.

C’est le grand nettoyage dans les maisons pour se protéger de mauvais sorts, préfigurant déjà les défenses en faveur de l’environnement à travers le monde.
Dans les traditions bouddhistes, on fait usage d’encens dans les temples, en signes d’offrande aux bodhisattvas, aux bouddhas et à toutes les personnalités mythiques ou spirituelles représentant l’Eveil et ses qualités afin que chaque année soit propice dans tous ses aspects de la vie, en termes de prospérité, de travail, de santé et de fécondité.

D’autres coutumes varient encore en fonction des principales influences spirituelles, et d’un pays au voisin.
C’est en ces pays où la diaspora chinoise est importante comme la Malaisie, la Corée du sud, l’Indonésie, que les traditions se perpétuent encore aujourd’hui.

Au second jour du nouvel an, les familles vouent un culte au dieu de la richesse, les enfants reçoivent de l’argent, dans une enveloppe rouge.
L’ambiance atteint son zénith avec la danse du dragon, avec ses habillements de dizaines de mètres de long.

Vient au terme du rituel la danse des lanternes avec des lampions accrochés au balcon des maisons.
Par sa présence numérique en France la fête du nouvel an inscrite dans le Patrimoine immatériel culturel est fêtée depuis 1984, lors d’un grand défilé parisien chaque année.
La communauté catholique chinoise à Paris célèbre des messes à Notre Dame de Chine dans le XIIIème arrondissement de la capitale.
Ces célébrations intègrent un culte des ancêtres  après la lecture d’un texte biblique invitant à la prière aux anciens, leur offrant des fleurs et des fruits.

Loin des querelles d’antan des rites chinois, Vatican II a reconnu que ce culte pouvait s’inscrire dans le culte de la communion des saints.
Ces fêtes sont principalement célébrés entre Chinois davantage qu’entre bouddhistes, excepté les familles alliées unissant des Chinois et des bouddhistes d’autres nationalités.

Les Tibétains disposant de leur propre calendrier tibétain du nouvel an, les appartenances socio politiques, linguistiques et culturelles ont une incidence sur le rituel religieux de ce nouvel an asiatique distinct par leurs caractéristiques propres et leurs propres traditions nationales !

Dans son livre devenu un classique de référence pour connaître cet autre monde asiatique, Jacques Pimpaneau propose son travail Chine culture et traditions consultable et disposant d’une riche documentation en outre sur les rituels religieux du zodiaque de l’Empire du Milieu, à notre bénéfice...

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