Pur trésor spirituel et artistique de l'art gothique lié aux grandes heures religieuses et historiques de la France, le calendrier de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris a été annoncé en conférence de presse la semaine dernière. 2 000 personnes, dont plus de 150 évêques de France et du monde, ainsi que des chefs d'État étrangers, participeront aux deux jours de réouverture, les 7 et 8 décembre prochains. Les 7 et 8 décembre prochains, le monde retrouvera ainsi ce refuge où sacré et beauté ne font qu'un . Les cérémonies se poursuivront lors d'une octave jusqu'au 15 décembre, puis jusqu'à la Pentecôte en juin 2025. L'office de réouverture, présidé par l'archevêque de Paris, aura lieu en fin d'après-midi samedi 7 décembre en présence du président Emmanuel Macron qui avait décidé de la restauration de l'édifice en cinq ans et qui, selon le palais de l'Élysée, s'exprimera brièvement devant les invités officiels sur le parvis de la cathédrale.
15 millions de visiteurs sont attendus chaque année dans Notre-Dame restaurée : sa visite sera-t-elle payante ? La question est posée par François-Xavier Esponde. ALC
Payer pour visiter une église ? par François-Xavier Esponde
Notre-Dame de Paris ouvrira en décembre prochain ses portes aux fidèles et aux visiteurs. Mais depuis peu, la ministre de la culture, Madame Dati, en charge du patrimoine, veut faire payer quelques euros l'entrée du monument à chaque visiteur. Les autorités religieuses ont demandé que la cathédrale soit un lieu de prière et de culte dont l'accès doit être libre. On ne dit pas que le fait de les faire payer lors des visites dissuaderait de facto les visiteurs et les autochtones de s'y rendre. Comme aux USA où les églises se comptent par milliers mais sont limitées à leurs quelques fidèles abonnés à leurs cultes.
Le diocèse de Paris confirmant la position de l'archevêché reprise de l'article 17 de la séparation entre l'Eglise et l'Etat rappelle : "La visite des édifices et l'exposition des objets mobiliers classés seront publiques. Elles ne pourront donner lieu à aucune taxe ni redevance".
"Modifier la loi de1905 constitue un grand obstacle selon l'ancienne directrice du patrimoine au ministère de la culture. C'est la loi, souligne Maryvonne de Saint-Pulgent, qui établit la laïcité, son esprit est celui d'un patrimoine commun, ouvert à tous y compris à ceux qui ne sont pas fidèles ou croyants. Y apporter le moindre changement serait dangereux car pourrait ouvrir la voie à d'autres modifications de ce texte fondateur".
Partout en Europe, l'accès aux édifices remarquables est payant. L'Espagne nous en donne l'exemple. Idem de Milan, Barcelone, Londres, Florence. Qu'en serait-il en France ?
Il y faut alors prévoir une entrée distincte aux fidèles et aux touristes. Somme toute un changement de mode : faire un tri au faciès ou au ticket d'entrée ? La république est gênée en ce sens peu conforme aux principes civils et patriotes égalitaires de notre vivre ensemble.
Le diocèse de Paris argue pour lui et les autres églises de France. Une séparation matérielle priverait les deux familles en présence de communion dit l'Archevêché, d'autres voies sont possibles. Discriminer entre celui qui a droit d'entrer et celui qui a droit de prière est assez cavalier et injuste.
Le montant pressenti de 75 millions d'euros de droit d'entrée à Notre-Dame avait trouvé auprès du directeur de la Fondation du patrimoine une oreille attentionnée dans l'intérêt des 5000 églises en péril actuellement en France. Une première collecte en ce sens avait déjà permis de recueillir douze millions six d'euros, en vue des 200 au terme de quatre années à venir. Mais pour l'heure le sujet divise et les représentants de l'Etat et ceux de l'Église ont peine à trouver un accord définitif. Les uns demandant un supplément de financement de la restauration des églises à l'heure des économies de l'Etat pour tous.
Sujet sensible. La nationalisation des cathédrales n'est pas du goût de tout le monde en France, mais dans un temps de calamité comme le feu à Notre-Dame, Marianne la républicaine proposa ses services généreux bienvenus en de telles gravités ! Ne l'oublions pas !