Ce mois de février annonce une année riche et intense au Musée Bonnat-Helleu, avec l'arrivée de la directrice du projet de réouverture de l'institution et le lancement des opérations de préparation des œuvres à leur installation dans le futur musée. Comme nous l'annoncions déjà en septembre dernier dans notre article :
https://www.baskulture.com/article/rentre-mouvemente-au-muse-bonnat-helleu-5214
pour remplacer Benjamin Couilleaux, l'ancien conservateur du musée Bonnat-Helleu parti au début de septembre après quatre années passées à la tête du musée, le maire de Bayonne Me Jean-René Etchegaray songeait à la conservatrice en chef du Musée Basque : la décision du premier édile est devenue effective, Sabine Cazenave vient de prendre cette semaine ses fonctions de directrice du projet de réouverture du musée Bonnat-Helleu !
Nous écrivions qu'effectivement celle qui fut conservatrice en chef du Département du Musée d'Orsay après avoir entre autre restructuré le musée des Beaux-Arts d'Amiens était dotée d'une grande expérience.
En effet, après trois ans au Musée Basque, la conservatrice en chef - d'origine basco-béarnaise (la Soule et Orthez) - avait fait largement ses preuves : historienne d'Art, plasticienne, chef d'entreprise, maître-d'œuvre, paraissait douée également d'un sens commercial et financier.
Possédant ainsi toutes les qualités requises pour mener à bien le musée Bonnat-Helleu jusqu'à son ouverture en 2025, et tout en conservant ses responsabilités au Musée Basque, Sabine Cazenave se concentrera ainsi sur le chantier architectural et muséographique, la stratégie de communication et la programmation culturelle de Bonnat. L'hypothèse avait également été émise qu'elle recruterait deux conservateurs-adjoints pour chacun des deux musées ; ikusiko dugu...
Nous rappelions également qu'il y a six ans, Rafael Zulaika, alors directeur du Musée Basque, avait déjà formulé le vœu que « le Musée Basque puisse s’étendre vers la caserne des pompiers voisine (propriété municipale). Cela permettrait de créer un nouvel auditorium équipé de moyens techniques et de projection, à la jauge plus importante que l’actuel (logé à Dagourette, ndlr.). Cela nous permettrait encore de faire venir ici notre bibliothèque et notre centre de ressources documentaires, très riches, actuellement au Château-Neuf. De plus, en terme de stratégie de politique culturelle pour la ville, l’extension à la caserne des pompiers qui touche à la rue Laffitte permettrait de faire le lien avec le musée Bonnat-Helleu, provoquer des synergies et constituer une sorte de cordon ombilical culturel, matérialisé à l’occasion par des expositions temporaires de sculptures dans l’espace public !
Pendant ce temps, les travaux continuent et après que le Musée Bonnat-Helleu a prêté au musée des Beaux-Arts de Bilbao quelques-unes de ses plus belles pièces, les sept esquisses de Pierre Paul Rubens (1577-1640), c'est à présent au manoir de Kernault, édifice breton du XVIIIe siècle doté d'un lieu d'expositions temporaires, de recevoir temporairement un élégant plat décoratif en majolique italienne issu de la collection de Jacques Petithory : "La Jeune fille à la licorne", de Liborio Grue.
Sur cette majolique italienne (1750-60), le peintre céramiste reprend des figures réalisées par Domenico Zampieri, dit le Dominiquin, au Palais Farnèse en 1605, ainsi qu'un paysage de Marco Ricci peint d'après une œuvre réalisée à Rome (Palais Farnèse, 1605) par Le Dominiquin.
C'est ainsi que ce plat italien, qui représente l'une des scènes clefs du mythe de la licorne (la capture par une jeune fille d'un animal sauvage et dangereux), dialoguera jusqu'au 10 décembre avec des dragons et des sirènes ! Au travers d'œuvres d'art et d'objets variés, le rapport de l'homme à ce bestiaire fantastique est exploré, et agrémenté d'expériences inédites...
De son côté, la société des amis du musée Bonnat-Helleu annonce qu'elle "vient de remporter à New-York l'enchère de la troisième partie d'un dessin de Gericault, dont les deux premières sont conservées au musée Bonnat-Helleu. L'ensemble aujourd'hui reconstitué, faisait partie de la collection Bonnat".
Les travaux d'extension du musée progressent
En un an, le chantier de l’extension du musée Bonnat-Helleu a vu le début de l’élévation du bâtiment et à l'emplacement de l'ancienne école du Petit-Bayonne, des fouilles ont permis de découvrir des traces d'occupation datant du XIIIème au XVIIIème siècle, dont un site funéraire, des pieux de bois ayant supporté des habitations, témoins d'un style architectural particulier, ainsi que deux niveaux de rues.
Après la pose de la charpente de la nouvelle extension, celle de la couverture est en cours, en même temps que la pose des menuiseries extérieures ainsi que les travaux de raccordement des équipements de chauffage depuis les forages de géothermie, qui avaient été réalisés sur le parking Boufflers.
Un chantier des collections dans les règles de l'art
La livraison de la première phase du chantier architectural approchant, il est désormais nécessaire de préparer l'ensemble des collections en prévision de leur emplacement définitif dans le nouveau musée. Ainsi, durant plusieurs mois, l'équipe du musée se mobilise pour pointer, dépoussiérer, conditionner, contrôler individuellement plus de 7500 œuvres et objets patrimoniaux. Cette opération de grande envergure, préparée depuis plus d'un an, est menée sous la houlette de la responsable de la régie des œuvres. Toutes les peintures, sculptures, objets d'art, mobilier, antiques passeront entre les mains des conservateurs-restaurateurs venus épauler l'équipe du musée et pourront intervenir sur les objets le nécessitant.