0
Littérature
Musée Basque : voyage linguistique et littéraire avec l’Académie de la langue basque
Musée Basque : voyage linguistique et littéraire avec l’Académie de la langue basque

| Rédaction / Alexandre de LC 698 mots

Musée Basque : voyage linguistique et littéraire avec l’Académie de la langue basque

En collaboration avec l'Université de Rennes 2, la Ville de Bayonne et le Musée Basque, l'Académie de la langue basque « Euskaltzaindia » propose jeudi 27 avril à 18h au musée bayonnais une soirée littéraire afin de présenter l'ouvrage « Territoires, Langues, Littératures & Cultures : Confrontations, Translations », avec pour intervenants : les universitaires Aurelia Arkotxa, Hervé Le Bihan, Miren Ibarluzea, François Pic et la poétesse Itxaro Borda.

Obrak mintzo ! Les œuvres parlent d’elles-mêmes !

Pour Andres Urrutia, président d’Euskaltzaindia, son académie avait tenu à développer ces dernières années le caractère international de sa production et de ses activités ; et pour atteindre cet objectif, il convenait de collaborer avec d’autres institutions. Ainsi, l’ouvrage présenté doit être mis en relation avec les manifestations organisées dans le cadre du centenaire d’Euskaltzaindia (1918-1919/2018-2019) où son implication en faveur de l’euskara et d’autres langues proches coulait de source.

Assurément, la collaboration avec l’Université Rennes 2 représente un tournant au sein des publications de l’académie. La réflexion menée à travers ces lignes sur les littératures et les traductions de diverses époques en basque, breton, occitan, corse, catalan et créole guyanais, entre autres, agit en effet comme un remarquable pont entre des langues et des cultures qui, comme c’est le cas ici, ne bénéficient pas toujours de la reconnaissance, de la présence et du retentissement social qui devraient être les leurs.

Souvent, ces langues occupent des espaces transversaux entre deux ou plusieurs États, ce qui confère au présent ouvrage encore davantage d’originalité, dans un monde de plus en plus globalisé. Et les directeurs de cette publication - Hervé Le Bihan, directeur du département de breton et celtique à l’Université Rennes 2, et Aurelia Arcocha, professeur (émérite) de littérature à l’Université Michel de Montaigne, – ainsi que les divers spécialistes qui ont collaboré à l’ouvrage ont instauré un dialogue singulier entre nos cultures et nos langues...

C’est donc lors de la deuxième journée du congrès international « Écriture et traduction entre langues : manuscrits, imprimés, archives littéraires » organisé en son siège par Euskaltzaindia en mai 2019 à Bilbao que l'ouvrage « Territoires, Langues, Littératures & Cultures : Confrontations, Translations » prit sa source première, ses initiateurs Hervé Le Bihan et Aurelia Arcocha ayant pensé qu’il serait utile de pérenniser ces diverses communications, de les rassembler, de les enrichir par d’autres articles et d’en constituer un fort volume, car si « verba volant, scripta manent ».

Parmi les contributions de 27 auteurs, les langues basque (euskara), bretonne (brezhoneg), catalane (català), corse (corsu), créole guyanais (kriyòl gwiyannen) ou occitane (lenga d’òc) sont convoquées à travers ces pages, sans oublier celles qui n’ont pu être affichées mais qui symboliquement sont bien présentes comme le galicien (galego) ou l’alsacien (Elsässisch) et d’autres encore.

Dans leur présentation, Hervé Le Bihan et Aurelia Arkotxa n’imaginent guère que les textes des écrivains contemporains évoqués en des langues « moins répandues » soient voués à la disparition : mobiles, traductibles, ils continuent de migrer vers des géographies circonvoisines et d’autres terres linguistiques encore plus éloignées. Puis voilà que d’autres textes, poésies, romans, essais, écrits à l’origine en des langues « plus répandues », ou en d’autres langues du bout du monde ignorées de nous, sont traduits dans les nôtres, si petites, si invisibilisées. Ces dernières se transforment alors, s’enrichissent et reviennent de ce voyage comme chargées d’épices, transmutées. Ce fut toujours le cas, les textes furent toujours nomades, hybrides.

Lectrice rêveuse au turban par  Friedrich von Amerling.jpg
Lectrice rêveuse au turban par Friedrich von Amerling ©
Lectrice rêveuse au turban par  Friedrich von Amerling.jpg

Outre des mentions à des productions littéraires des XXème-XXIème siècles, une place a été accordée aux bibliothèques (XVIIIème-XXème), à un ouvrage manuscrit du XIVème siècle, à des imprimés qui vont du XVIème au XVIIIème siècle. Et il convient d’affirmer clairement que les textes anciens, manuscrits et imprimés, écrits en nos langues appartiennent à l’histoire générale du texte, à l’histoire européenne du livre imprimé et à son esprit nomade, fait que l’on oublie trop souvent dans les histoires officielles.

Les deux auteurs espèrent ainsi que les textes polyphoniques évoqués dans cet ouvrage permettront aux lecteurs de « poursuivre le voyage, de langue en langue, de livre en livre, de manuscrit en manuscrit vers d’autres univers littéraires, d’autres orients, à l’image de la lectrice rêveuse au turban de Friedrich von Amerling » (notre photo de couverture).

Jeudi 27 avril à 18h au Musée Basque, entrée libre.

Répondre à () :

| | Connexion | Inscription