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Poésie
Ô mon pays, c’est toi...
Ô mon pays, c’est toi...

| Jean Rameau 360 mots

Ô mon pays, c’est toi...

zPoésie1 Jean Rameau assis dans sa roseraie.jpg
Jean Rameau assis dans sa roseraie ©
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zPoésie1 La gloriette de Jean Rameau au Pourtaou, en cours de restauration par la Fondation du Patrimoine.jpg
La gloriette de Jean Rameau au Pourtaou, en cours de restauration par la Fondation du Patrimoine ©
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Ô mon pays c’est toi. Voici tes pins, tes mares,
Et tes genêts lançant de l’or à pleines mains…
Voici tes boeufs vêtus d'archaïques simarres
Cahotant des chars verts dans l'ocre des chemins ;

Puis, par-dessus tes tues aux côtes safranées
Plus loin que l'Adour tors et le Gave cursif,
Voilà les créneaux bleus des vieilles Pyrénées
Vers qui se sont tendus mes bras d'enfant pensif.

Ô mon pays si beau qu'on ne veut plus voir d'autre,
Il faudrait, pour clamer ta gloire à l'univers,
Des trompettes d'archange ou des accents d'apôtre ;
Et je n'ai qu'un pipeau d'humble sonneur de vers...
(...)
J’ai la voix des héros et la ferveur des mages ;
Ce n’est plus moi, ce sont tes morts, entends-tu bien ?
Qui te crient leur tendresse ou t'offrent leurs hommages
Et j'ai cent mille coeurs qui t'aiment dans le mien.

C'est Henri IV, et c'est Garat, et c'est La Hire,
Et Bartas, et Montluc, et Saint-Vincent-de-Paul,
Tous les porteurs de sceptre, ou de croix, ou de lyre,
Jaillis comme des fleurs ardentes de ton sol.

(...) J’ai tes vents dans mon souffle et ton ciel dans mes yeux ;
Et tu pare mes vers de tes magnificences
Comme un roi revêt d'or ses pages glorieux.

Jean Rameau (poème précédant les 50 contes de Gascogne)

Ecrivain, poète, mais également peintre, sculpteur, décorateur, et photographe, Jean Rameau, natif du village de Gaâs dans les Landes, acheta en 1899 la ferme du Pourtaou à Cauneille, proche de son lieu de naissance. Il aménagea sa propriété en la façonnant et la décorant au gré de sa fantaisie. 
Aimant passionnément les roses, cet amoureux de la nature leur consacra plusieurs de ses écrits et créa, en hommage à cette fleur, une roseraie au début du siècle dernier.
En 1928, il entreprit de faire construire la Gloriette sur un point dominant des coteaux du pays d’Orthe. Jean Rameau s’éteignit en 1942 et sera enterré sous une dalle funéraire au pied de l’édifice.
La Gloriette sera classée depuis 1942 aux Monuments historiques. Jean-Baptiste Adrillon, maçon, et Louis Dufourcq, charpentier, s'étaient chargés de la construction, mais les colonnes avaient été décorées par Jean Rameau.

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