0
Patrimoine
Marcel Genay : L’écriture étoilée d’un maître du fantastique
Marcel Genay : L’écriture étoilée d’un maître du fantastique
© DR

| Anne de Miller-La Cerda 576 mots

Marcel Genay : L’écriture étoilée d’un maître du fantastique

A l’occasion d’un cocktail à la villa Kodenska, samedi 20 avril, l’ ancienne galeriste parisienne, Marie-Christine Genay-Fagalde a souhaité rendre hommage à son talentueux époux l’artiste Marcel Genay à Biarritz.

Le peintre-graveur-poète Marcel Genay (1928-1993) fut l’un des rares maîtres français du fantastique. Ses dessins, ses gravures, ses peintures en dévoilent l’univers romantique. En 1988, il épousa fille de plusieurs générations de maires de Cambo Marie-Christine Fagalde,  le couple habitait pendant la saison estivale à Cambo où Marcel Genay disposait d’un atelier.

A propos de son style, Marcel Genay écrivait : « Le Fantastique dans le sens du merveilleux : je suis très distinct, à mon avis, du surréalisme qui représente surtout une réaction violente contre une société responsable des deux grands désastres de l’histoire et dont l’esthétique est souvent agressive, l’homme étant rarement réconcilié avec les forces naturelles. Le Fantastique ou le Merveilleux a toujours été permanent dans l’histoire de l’Art, de la Mésopotamie à nos jours. Il traduit la dialectique secrète de l’être avec les forces qui l’entourent : le monde a commencé par la fable et il n’y a pas, dans le sens d’Edgar Poe, de beauté sans bizarrerie. Aujourd’hui, le fantastique technologique justifie le mot d’Einstein : « Disons que seul le Fantastique a des chances d’être vrai ». 

Il voyagea dans le monde entier, et fut très apprécié en Suède où il séjourna de nombreuses fois. Poète également, il inspira de nombreux artistes, dont l’écrivain Michel de Saint-Pierre qui l’évoquait ainsi. « C’est à un fantastique voyage que nous invite Marcel Genay. A bord d’aéronefs aussi précis que des insectes vus au microscope, nous appareillons vers des planètes à la fois familières et étranges autour desquelles gravitent de calmes satellites Tout comme pour ses poèmes, il inventait des titres fantastiques pour ses créations picturales : L'Elephantaisie, le Mahoumanouk, le Ribouzoum, le Monopatou, le Lunalosolario, les playzozor, les chimères et machines volantes, et tout l'univers merveilleux et fantastique de Marcel Genay sur ses plaques à graver en acier ou en cuivre...

A commencer par le sujet lui-même : d’abord un splendide ensemble architectural ; de grandes masses de pierre et de marbre superposées, couronnées par des décors de filigrane s’élevant vers les hauteurs, dans un mouvement ascendant de splendides motifs architecturaux ; de grands escaliers nobles, lesquels, dans le domaine matériel, nous rappellent l’introduction opulente à des palais royaux, ou des folies fabuleuses créées par des êtres aussi capricieux qu’élégants.

Et dans le spirituel, « tout cela nous donne l’impression de voir cette échelle de Jacob qui monte vers l’infini pour s’y perdre dans la lumière éblouissante de la porte du Ciel », avait écrit le Duc de Baena, Ambassadeur d’Espagne.

Samedi 20 avril de 17h à 20h : Invitation au cocktail-Vernissage autour des œuvres du peintre, graveur Marcel Genay.

Adresse : 15, rue du Dr Claisse à Biarritz, villa Kodenska. Info Martine-Christine Genay 06 82 05 23 05. Pour plus d’informations sur le peintre : www.marcel-genay.com.

Poème « Phonèmes » de Marcel Genay  :

Bruit de soie liquide de l'écume de mer

Dans la main de sable

Ecran mauve des paupières

Des lionceaux indigos au museau violet

Voltigeant par-delà les kremlins oniriques,

Des papillons de bois veinés

Font un bruit de scie circulaire

Sur les vasques d'eau morte des roches éruptives.

La plage s'écroule en  milliards de sabliers

Et découvre des escaliers souterrains

En girondoles flasques, ou des lèvres de fer forgé

Ouvrent des bouches de métro sous-marin

Vers des baleines à vapeur

Qui traversent les gulf-streams sidéraux.

 

 

 

Répondre à () :

| | Connexion | Inscription