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Cinéma
Manex Barace : Tour du monde 2019 (6ème partie)
Manex Barace : Tour du monde 2019 (6ème partie)
© Manex Barace

| Jean-Louis Requena 2090 mots

Manex Barace : Tour du monde 2019 (6ème partie)

Nouveau sénario. Toujours assoiffé de revoir certains endroits du globe qui lui avaient beaucoup plus dans le passé, et en découvrir d’autres qu’il regrettait de n’avoir pas découverts, un nouveau projet s’est concrétisé au printemps 2019, « avant que le passeport de notre infatigable journaliste / globe-trotter (et chanteur du groupe Oldarra) ne soit périmé »… Après un séjour au Sri-Lanka, au Japon et en Malaisie, nous le suivons cette semaine en Nouvelle-Zélande :
Vendredi 19 avril :
Encore une courte nuit. Levé vers 3 heures pour un besoin naturel et pas vraiment rendormi. Valise descendue, je récupère la boite qui tiendra lieu de petit-déjeuner buffet. Rien à voir ! Heureusement le restaurant ouvre dès 6h30 et je suis autorisé à me servir un café avant le passage du bus de ramassage des clients dans les divers hôtels, qui s’arrête finalement vers 7 heures pour déposer tout le monde à la gare routière, proche de l’église anglicane et du restaurant (mot un peu pompeux) Chinois que je connais. J’aurais presque mieux fait de déjeuner normalement à l’hôtel et venir à pieds jusqu’au lieu de rassemblement (si j’avais su). Départ de l’excursion de deux jours en direction de la fameuse grotte de Waitomo illuminée (un peu) par des millions de vers luisants. Une grotte naturelle creusée par une rivière durant des millions d’années, première partie de la visite à pieds puis à bord d’une barque sur la rivière souterraine, comme dans d’autres sites visités, à Cuba et en Catalogne. Photos strictement interdites sous peine d’amende ET confiscation de l’appareil (ou seulement la carte mémoire ? Je ne me risque pas).
Midi lors du retour à la lumière naturelle. L’heure de récupérer le « delicious picnic » prévu (sandwich poulet-salade, gâteau glacé et bouteille d’eau), avalé comme tout le monde dans le bus sur la route du site de Te Puia, dans la région géothermique de Rotorua. Fumeroles et clapotis de « bains de boue », cela sent beaucoup le souffre mais c’est très beau ! « Spectacle » maori ensuite et transfert au Novotel proche du lac de Rotorua. A l’arrivée le conducteur du bus insiste pour que tous les passagers goûtent les fameuses glaces et sorbets aux fruits tropicaux chez le glacier du coin. Je m’exécuterai de bon cœur avant de rentrer dîner. Il est seulement 18 heures, la nuit tombe et le vent est frais : l’hiver austral est précoce. La piscine intérieure de l’hôtel étant encombrée (doux euphémisme), une vingtaine de minutes dans un Jacuzzi seront les bienvenues. J’ai renoncé (vu le prix exorbitant, l’équivalent de 80 euros) au dîner typique Maori proposé…
Samedi 20 avril :
Le mot « vacances » me semble synonyme de réveil et lever tôt. Aujourd’hui encore pour être à l’heure au rendez-vous prévu à 8 heures pour les visites du jour, en voiture particulière, en ayant eu le temps de profiter du buffet… Monsieur Tim, mon conducteur-accompagnateur est âgé de 77 ans si j’ai bien compris. Il s’occupe personnellement d’une petite entreprise de tourisme réceptif après avoir travaillé dans la marine marchande. S’agit-il du représentant de Taylors Tours qui est censé m’accompagner tout au long de la journée ? Sont du voyage également (il s’agit pourtant d’une excursion privée) son épouse, qui ouvre et ferme les portes du minibus Toyota, surveille le véhicule lors des arrêts (lorsqu’elle ne profite pas des visites), et leur fille qui est en vacances et qui bénéficiera ainsi de la gratuité dans les sites payants (pour moi), comme son père et sa mère ! Monsieur Tim parle quelques mots de Français mais s’exprime plus volontiers dans un Anglais pas très intelligible pour moi...
Traversée de la forêt de Kaiangaroa qui serait la forêt plantée par l’homme la plus importante de l’hémisphère sud, si j’ai bien compris ? L’atmosphère est curieuse en raison d’un épais brouillard matinal. Premier arrêt dans la brume sur la rive de ce qui est un lac invisible dont l’eau est plus que tiède, sans être excessivement chaude. La Rainbow Mountain pourtant voisine sur l’autre rive n’est pas visible du fait de la brume. Monsieur Tim me promet un arrêt à ce même endroit au retour afin de pouvoir apprécier le site. L’attraction la plus importante de ce matin sera du côté des eaux sacrées du parc géothermal de Wai O Tapu où l’on découvre une multitude de phénomènes géothermiques assez surprenants : la piscine de Champagne, le Geyser Lady Knox (si on arrive à l’heure) et le plus grand lac de boue bouillonnante du monde… Une heure et demie de balade entre arbres tropicaux et fumeroles, des couleurs tantôt blanche, grise, orangée, verte, bleue et une forte odeur de soufre persistante. Chemin faisant je me remémore certaines attractions des parcs Disney (Paris et Orlando) et Port Aventura (Catalogne) qui copient et restituent cette curieuse ambiance. Outre les fumeroles, le brouillard s’étend, s’estompe, disparait, revient, modifiant le paysage à chaque instant.
Une très belle promenade de santé avant de retourner au véhicule pour ne pas manquer le rendez-vous le plus important avec le geyser Lady Knox, qui durant quelques minutes aux alentours de dix heures du matin diffuse de la vapeur d’eau qui se transforme en un jet d’eau imposant. Il y a déjà foule dans un petit amphithéâtre pour assister au spectacle ! Une seule séance par jour et ce sera tout, mais tous les jours sans exception. Ensuite, tous les visiteurs repartent soit pour continuer leur visite du site (un tampon apposé sur la main gauche valant preuve que l’on s’est bien acquitté du droit d’entrée. Pour les touristes seulement), soit poursuivre son programme plus loin. Le mien prévoit la visite d’un atelier-musée d’objets en verre soufflé. Dans le jardin (entrée payante) sont exposées de belles sculptures colorées et bien sûr, à la sortie, un bar-restaurant et une boutique. C’est d’ailleurs l’heure de déjeuner.
En route ensuite les chutes d’Huka Falls qui se jettent dans la rivière Waitaco, que l’on atteindra en bateau en déliant sa bourse (39 NZ$). Au diable l’avarice ! La chaleur sera plus facile à supporter durant les 45 minutes que dure la « croisière ». Très belles vues, que l’on peut également découvrir depuis un promontoire si l’on n’a pas souhaité payer un supplément pour le bateau. Coup de chance ou bonne coordination, le barrage de retenue des eaux de la rivière va s’ouvrir et déverser son trop-plein. Deux annonces de sirène au cas où des imprudents se seraient trop approchés du lit de la rivière, presque à sec en aval du barrage. En quelques minutes le niveau monte et modifie l’aspect des berges de la rivière, avant de retrouver un aspect plus calme.
Si comme tout le monde je connais un peu et apprécie beaucoup le travail des abeilles, j’ignorais la commercialisation d’un « vin de miel » (en fait un mélange de miel et d’eau de source, peut-être une sorte d’hydromel ?). Sur les étagères d’autres boissons à base de miel, spiritueuses celles-là, dont une rappelle le goût sucré de la sangria et une autre du whisky.
Pas forcément parlante ou spectaculaire, la route suit durant quelques kilomètres les tuyauteries semblables à celles des raffineries du Waiarakei Geothermal Bore Fields. Une usine qui produit de l’électricité à partir de la vapeur d’eau captée dans l’eau bouillonnante des lacs et piscines naturelles.
Fin du programme sur le coup des 16h30. Monsieur Tim me confie au conducteur du bus de tourisme qui me ramènera à Auckland. Départ de Rotorua à 17 heures pile et arrivée à la gare routière d’Auckland à 20 heures pile. Tout le monde attend une navette pour retour à son hôtel respectif. Organisation bien huilée. Retour pour une dernière (et très courte) nuit à l’hôtel Amora. Récupération de la valise qui était restée à la bagagerie et chambre différente. La classe ! Ce n’est pas une chambre (déjà spacieuse) mais une véritable suite avec deux niveaux, deux chambres, deux salles de bain dont une avec baignoire Jacuzzi, un salon, deux cuisines ! Dont je ne profiterai guère, réveil programmé à 1h55 du matin, afin de récupérer ma « box » petit-déjeuner à 3 heures du matin et départ de la navette pour l’aéroport à 3h15…
Dimanche 21 avril :
Timing respecté. Le Shuttle dépose ses passagers à l’aéroport un peu avant 4 heures du matin. Le vol Auckland – Sydney de Qantas Airways numéro 140 (Boeing 737-800) décolle à 6h35, un petit quart d’heure de retard – une première depuis le début de mon périple – et atterrit à Sydney à 7h40 (HL) après trois heures de vol. « Relax » est-il écrit sur le panneau d’information des vols au départ en guise d’indication. Ma carte d’embarquement pour le vol en correspondance ayant déjà été éditée au départ de Nouvelle-Zélande (valise également enregistrée pour les deux vols), j’attends mon heure, et surtout quelque info. Embarquement prévu à 8h50 pour décollage à 9h20. Immigration, passage aux rayons X pour les passagers et leurs bagages à main, suivi de pas moins de trois nouveaux contrôles et fouille complète de tous effets personnels avant de pouvoir enfin embarquer… Avec interrogatoire méticuleux de chaque passager au sujet de sa provenance, les lieux visités au cours du dernier mois, sa destination finale (Los Angeles en ce qui me concerne), ses intentions de séjour aux USA pour les non-résidents américains, y compris une adresse et un numéro de téléphone (celui de l’hôtel fera l’affaire, une fois retrouvé mon bon d’échange) … La durée du vol entre Sydney et Los Angeles sera d’environ 12h30, à bord d’un Airbus A 380-800. Du fait du passage de la ligne internationale dans le sens ouest-est et de la durée du vol, l’avion atterrira le même jour et pratiquement à la même heure que celle du départ ! Le « retour en arrière » sur le calendrier a lieu au-dessus du Pacifique, quelque part entre la Nouvelle-Zélande et Papeete. Seule chose à modifier sur la montre, le jour.
Une fois l’Airbus rendu à son point de stationnement sur l’aéroport international de Los Angeles, un nouveau parcours du combattant que je connais bien maintenant peut commencer. Couloirs interminables menant à une immense salle où comme les autres milliers d’autres arrivants en même temps sur le sol américain, je prends ma place dans la file qui m’est désignée. Prise d’empreintes et photographie de face sans casquette, lunettes ni sourire sont à réaliser soi-même. Pas évident de tout faire du premier coup. Une fois cette étape réalisée et le « reçu » en poche, nouvelle queue pour se présenter aux agents de l’immigration avec le passeport et le « reçu ». Les questions auxquelles j’avais répondu par oui ou par non (plutôt par « non » d’ailleurs pour être accepté aux USA) affichées en français sur l’écran d’une machine me sont à nouveaux posées de vive voix. « Sorry, Sir, please speak in French or Spanish, or if you can’t, speak very slowly, please », petite vengeance personnelle… Mêmes réponse négatives de ma part (pas de fruits, de légumes, d’animaux vivants, de drogues ou d’armes à feu ; pas de condamnations pour crimes ou délits non plus…). Et mon passeport est enfin tamponné. « Bon voyage » me souhaite l’agent. Ce n’est pas gagné pour autant. Récupération de ma valise au comptoir où est affiché le vol QF 11 et enfin passage sans problème de la douane. Pas de fouille. Direction le comptoir des loueurs de voiture puisque cela a été prévu, réservé et prépayé. Tout devrait se passer sans problème donc, sauf que comme la location de débute qu’à 17h30 (pour que la voiture soit restituée à la même heure en fin de séjour), je devrai payer un supplément pour une journée, me semble-t-il logique. Je ne vais pas me rendre à l’hôtel situé quelque part dans la mégapole en bus ou taxi et revenir cet après-midi pour prendre la voiture, ce qui me ferait perdre pratiquement ma seule journée à Los Angeles. Sur le contrat de location écrit en Anglais (je n’ai pas réussi à en obtenir copie en Français ou Espagnol alors que c’était faisable en Floride il y a vingt ans chez le même loueur) je constate une sacrée augmentation débitée automatiquement sur le champ en présentant ma carte bancaire (pas de CB, pas de contrat : pas de voiture !). Tant pis, je n’ai pas le choix ni envie de discuter avec quelqu’un qui ne fait aucun effort pour essayer de me faire comprendre son jargon Américain. Il y a du monde qui attend derrière… Je saurai lors de la restitution de ma Ford de location que le supplément de 412,16 $US (!) correspond à un changement de catégorie de véhicule (!) que je n’ai pas demandé, ainsi qu’à des taxes diverses, mais que j’ai accepté en signant le contrat, lors de la remise de la facture récapitulative, écrite en Français cette fois.

 

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