L’histoire du pays est tout sauf un petit ou grand fleuve tranquille depuis le temps des Incas, Aymaras et leurs prédécesseurs de Tiahuanaco : conquête espagnole, guère d’indépendance, ère des caudillos, démocratie « restreinte », mouvement nationaliste révolutionnaire, dictatures militaires, « l’expérience Evo Morales », et les crises politiques continuelles…
Bolivie
L’histoire du pays est tout sauf un petit ou grand fleuve tranquille depuis le temps des Incas, Aymaras et leurs prédécesseurs de Tiahuanaco : conquête espagnole, guère d’indépendance, ère des caudillos, démocratie « restreinte », mouvement nationaliste révolutionnaire, dictatures militaires, « l’expérience Evo Morales », et les crises politiques continuelles… Néanmoins le pays est une république démocratique, comme le souligne sa Constitution. La république de Bolivie possède pourtant beaucoup de richesses naturelles mais les montagnes et les forêts tropicales qui recouvrent son territoire ainsi que l’absence de zone côtière rendent leur exploitation et leur acheminement sur les marchés internationaux difficiles. Pays frontalier avec le Pérou, le Brésil, le Chili, l’Argentine et le Paraguay, mais enclavé n’ayant pas d’accès à l’océan, ce qui n’empêche pas l’existence d’une Marine nationale, sur le lac Titicaca !
Géographie variée : cordillère des Andes, Altiplano, Amazonie, Gran Chaco. Les principales activités économiques sont l'agriculture, la sylviculture et la pêche, les produits manufacturiers, comme le textile, l'habillement, les métaux raffinés, et le pétrole raffiné. La Bolivie est ainsi très riche en métaux comme l'étain, l'argent, ou encore le lithium.
La population bolivienne est multiethnique avec des Amérindiens, des Métis, des Européens, des Asiatiques et des Africains. La langue principale est l'espagnol, bien que les langues aymara et quechua soient également fréquentes. La constitution bolivienne de 2009 reconnaît 37 langues officielles (aymara, araona, baure, bésiro, canichana, cavineña, cayubaba, chácobo, chimán, ese 'ejja, espagnol, guarani, guarasu’we, guarayu, itonama, kallawaya, leco, machineri, maropa, mojeño-trinitario, mojeño-ignaciano, moré, mosetén, movima, pacahuara, péquina, quechua, siriono, tacana, tapieté, toromona, uru-chipaya, wichi, yaminahua, yuki, yuracaré et zamuco si j’en crois Wikipédia).
Avant la conquête espagnole, les Andes ont été habitées par de nombreuses cultures, dont la plus importante fut certainement la civilisation de Tiahuanaco (ou Tiwanaku). Au xve siècle, les Incas intégrèrent l’ouest de l'actuelle Bolivie dans leur empire.
Du fait de l’instabilité gouvernementale, il n’est pas très conseillé de s’aventurer à l’intérieur du pays en dehors des centres principaux. Lors de mon voyage au début des années 1980, les militaires étaient tout puissants, mais je ne l’ai appris qu’après.
Lac Titicaca (Bolivie)
Séparant le Pérou et la Bolivie, le lac Titicaca est le plus grand d’Amérique du Sud en termes de longueur. Il est également le plus haut lac navigable au monde à plus de 3800 mètres. De ce lac a surgit le dieu Viracocha, créant le monde ainsi que toutes les civilisations des Andes, telle est la légende de ces lieux. Que ce soit par voie maritime ou terrestre depuis Puno (Pérou) passage obligé par Copacabana (Bolivie), ville la plus importante du lac. Le nom de Copacabana vient de « Koha Kahuana » en langue Aymara et signifie « vue sur le lac ». Partagé entre Pérou et Bolivie, le lac Titicaca abrite une quarantaine d’îles dont certaines dites « flottantes » régulièrement recouvertes de couches de joncs et roseaux car elles ont une fâcheuse tendance à prendre l’eau et à s’enfoncer. Les plus connues, que l’on peut atteindre depuis Puno (Pérou) et Copacabana (Bolivie) sont les isla del Sol (île du Soleil) et isla de la Luna (île de la Lune), où la tradition aymara fait remonter l’origine du genre humain. Copacabana est également un haut lieu de pèlerinage. Chaque année, le 5 Août, des milliers de pèlerins viennent rendre hommage à la Vierge Noire, emblème de métissage religieux entre christianisme et croyances des peuples andins. Ce jour-là, c’est tout Copacabana qui est en fête avec alcool, musique et danse. Lors de la montée au Calvaire, on croise des sorciers à chaque station. Les fidèles s’arrêtent devant chaque croix pour une prière. Une fois en-haut, ils achètent à des marchands ce dont ils rêvent en miniature, comme une maison, un avion, une voiture… et le baptise à la bière. Mais je n’y étais pas ! La Vierge Noire de Copacabana a pris beaucoup d’importance et elle a été désignée “Sainte Patronne de la Bolivie” en 1925. Elle est aussi vénérée par tout le continent. Elle serait la source de plusieurs miracles et c’est cette même vierge qui serait à l’origine du sauvetage de plusieurs marins au large du Brésil.
Tiwanaku
Tiwanaku (en aymara ou Tiahuanaco en espagnol) est une petite ville située aux abords du lac Titicaca, à plus de 3800 mètres d'altitude, à environ 70 km de La Paz, capitale de la Bolivie. Les voyageurs ne viennent certainement pas pour visiter la ville, qui semble sommeiller à l’ombre des cyprès du cimetière, à l’entrée duquel figure une inscription prophétique « Morirás, y aquí vendrás » (tu mourras et viendras ici). On y vient plutôt pour voir un des sites archéologiques les plus célèbres du monde : les ruines monumentales de la civilisation précolombienne de Tiwanaku. Des pierres du site précolombien ont servi à l'édification de l'église de style colonial de San Pedro de Tiahuanaco.
La Cité du Soleil est le principal et plus connu site archéologique de cette civilisation, lieu de célébration du dieu créateur Kon Tiki Viraqocha, associé à la Pachamama, Terre-Mère. Elle comporte de nombreux édifices à vocation cérémonielle dont le principal est le temple de Kalasasaya, une vaste enceinte close, la pyramide à sept degrés d’Akapana, pouvant évoquer la croix du Sud ou les quatre parties de l’univers, le temple semi-souterrain et son réseau de canalisations drainant l’eau de pluie, et bien entendu la célèbre porte du Soleil, portail d’une largeur de 4 mètres et d’une hauteur de 3 mètres. Une particularité de taille, et de poids, la porte du Soleil est un bloc unique d’andésite pesant quelques 10 tonnes… Autres curiosités qui ne passent pas inaperçues, des statues monolithes au faciès énigmatique qui ne sont pas sans rappeler les Moaïs de l’île de Pâques.
La Paz
La Paz (officiellement, Nuestra Señora de La Paz, en espagnol, ou Chuqi Yapu, en aymara), capitale de la Bolivie est une ville souvent dans les nuages. Située à une altitude de 3300 mètres (vieille-ville et beaux quartiers) et 4100 mètres (quartiers populaires) elle est la capitale la plus haute du monde. Ville intéressante avec ses églises, son passé colonial, ses musées riches d’objets de l’époque coloniale et ses marchés colorés. Au marché des Sorcières, grand choix d’amulettes, potions pour rituels aymaras, souvenirs pour touristes dont les plus recherchés sont les fœtus de lama !
Siège du gouvernement, La Paz n’est que la troisième ville la plus peuplée du pays, après Santa Cruz de la Sierra et El Alto, sa voisine sur l’Altiplano bolivien. La Paz a été classée en 2014 dans la liste des sept nouvelles villes-merveilles.
Il est souvent déconseillé d’arriver directement par voie aérienne à La Paz, le mal de l’altitude pouvant être foudroyant. Des masques à oxygène sont d’ailleurs proposés dès la sortie de l’avion aux personnes susceptibles d’en avoir besoin à l’aéroport El Alto, aéroport international le plus élevé du monde (4000 mètres). Le décollage est pour sa part impressionnant, les avions semblant s’élancer dans le vide, une fois quitté la piste qui s’arrête net à la verticale du surplomb de la ville…
Ici s’achèvent ces Voyages aux Amériques, qui seraient davantage complets en incluant Santiago du Chili et l’île de Pâques ainsi que Rio de Janeiro, endroits visités par deux fois, ainsi que l’île de Cuba par trois fois. Mais déjà évoqués dans d’autres relations de voyages déjà publiées dans ces colonnes.
Textes et photos ©Manex Barace
Remerciements à Michel Etchelet (Passion Image, Bayonne) pour la numérisation des diapositives originales
Source chiffres population : Wikipédia 2019