Dans mon article du 1er janvier dernier, j'avais relevé (seul de notre presse régionale, me semble-t-il), parmi les nouvelles nominations dans l’ordre national de la Légion d’honneur portées par le décret du 29 décembre 2022 publié dans le Journal Officiel du même jour, celle élevant au grade de chevalier (au titre du Ministère de la culture) "Mme Pontet, née Fourmigué (Josette, Marie), historienne, professeur émérite d’histoire, auteur, présidente d’une association culturelle locale (Sté Sciences, Arts et Lettres de Bayonne) ; 59 ans de services.
Un honneur amplement mérité comme s'emploieront à le démontrer devant une nombreuse assistance réunie dans le grand salon de la mairie où l'on comptait beaucoup d'élus (le député Vincent Bru, le maire d'Anglet Claude Olive et son adjoint à la Culture Jean-Michel Barate, etc.), Me Jean-René Etchegaray, maire de Bayonne et président de la Communauté d'agglomération Pays Basque, ainsi que Jean-Pierre Poussou, professeur honoraire d’histoire moderne et ancien président de l’université de Paris-Sorbonne, ancien recteur de l’académie de Bordeaux.
Mais tant Me Etchegaray que Josette Pontet elle-même dans sa réponse, s'attachèrent - au-delà des mérites pédagogiques et universitaires de la nouvelle promue - à évoquer les mérites du conjoint, Michel Pontet, un industriel dans l'équipement médical et sanitaire qui seconda toujours merveilleusement toutes les activités et les entreprises culturelles de son épouse.
Dans son billet quotidien sur les réseaux sociaux, l'ami Yves Ugalde, par ailleurs adjoint à la Culture de Bayonne, avait lui aussi ressenti combien "l'universitaire, présidente de la Société des Sciences Lettres et Arts de Bayonne, son mari, elle, elle le chérit depuis des décennies. Elle lui a même consacré la fin de son discours, en se libérant complètement de toute lecture. Les mots du coeur (...) Sans véhémence plus ou moins bien contenue, sans besoin de déconstruire quoique ce soit chez l'homme qui l'a accompagnée et l'accompagne encore, elle s'est affirmée et a suivi son chemin de femme dans une société où elles n'étaient pas très nombreuses à évoluer à ce niveau pédagogique dans ses jeunes années.
Avec ce sens de l'équilibre et du respect de l'autre qui manque tant à certaines formes de militantisme féministe, elle a oscillé, comme dans les références lettrées de son intervention, entre René Char et Thomas d'Aquin".
Et cet aspect familial, Josette Pontet l'avait encore souligné en évoquant, lors de ses études et de ses premiers pas universitaires, l'aide de son père, commerçant à Talence, alors que sa famille se partageait entre des origines gasconnes (dans le Lot-et-Garonne) et basques - de modestes laboureurs !
Quant au recteur Poussou, il n'eut aucune peine à reprendre tous les mérites de la nouvelle légionnaire qu'il avait déjà énoncés lors de la réception de Josette Pontet au sein de l'Académie de Bordeaux.
Lauréate du Prix littéraire des Trois Couronnes qu’elle avait reçu en décembre 2016 au château d’Arcangues parmi quelques auteurs - et acteurs – particulièrement méritants de notre région à une époque où l’histoire est tellement malmenée dans les écoles, les collèges, les lycées, et ailleurs, Josette Pontet est l’auteur de nombreux ouvrages historiques et organise régulièrement rencontres et colloques réunissant des spécialistes reconnus, des personnalités de renom, qui présentent le résultat de leurs recherches récentes, en les mettant à la portée d’un large public. Et le plus souvent, elle assure l'édition de très beaux volumes d’actes de ces colloques.
Il suffit de rappeler celui consacré au bicentenaire de la présence de Napoléon à Bayonne en 1808, manifestation placée sous la présidence d’honneur de la Princesse Napoléon et du professeur Jean Tulard, membre de l’Institut, Josette Pontet avait réussi à attirer une trentaine de spécialistes parmi les plus reconnus de l’époque napoléonienne, historiens, historiens de l’art, historiens du droit, militaires (entre autres, Thierry Lentz, directeur de la Fondation Napoléon, et de nombreux confrères d’universités étrangères).
En 2010, journée d’études organisée à l’occasion du 400ème anniversaire de l’assassinat d’Henri IV ; en novembre 2011, le colloque « Les années 1870-1871 dans le Sud-Ouest atlantique ».
Ce sera ensuite le colloque « Bayonne, berceau du jansénisme ? ».
En 2014, le passionnant colloque international consacré à « Guerres et paix : les enjeux de la frontière franco-espagnole du XVIe au début du XIXe siècle » qu’elle avait organisé avec sa collègue (en musicologie) Marie-Bernadette Dufourcet-Hakim, réputée musicienne bayonnaise, également docteur de la Sorbonne et responsable de « l'Alliance France-Espagne du XVIe au XVIIIe siècles ». Colloque auquel j’avais participé avec une communication sur le « Pays Quint-Kintoa en 1614 : mariages royaux en péril ».
En 2015, journée d'étude intitulée « 1715-2015 : Regards sur le règne de Louis XIV » pour le tricentenaire de la mort de Louis XIV. Cette même année, une rencontre autour de la béatification du Père Cestac à Bayonne et Anglet.
Il y a deux ans, en novembre 2018, plus de 160 participants assidus avaient suivi avec un intérêt soutenu le colloque de la Fédération Historique du Sud-Ouest sur le thème « Sorties de guerre », remarquablement organisé par Josette Pontet qui partageait l'estrade, entourée d'une brochette de généraux « historiens », Zeisser, Saint Macary et Lorblanchès.
Le professeur Josette Pontet joue ainsi un rôle majeur dans la vie intellectuelle et culturelle de Bayonne mais aussi du Pays Basque, des pays du Bas-Adour, et, au-delà, de la région en proposant également des conférences et des sorties dans le cadre de l’université du Temps Libre qu'elle présidait encore il y a peu.
Mais à tous ses ouvrages et études consacrés à Bayonne et au Pays Basque (« Histoire de Bayonne » (Privat), une étude de l'agglomération bayonnaise, de la fin du XVIIème siècle au milieu du XIXème siècle, autour de Bertrand d'Etchauz, évêque de Bayonne (fin XVIe-début XVIIe siècle) etc., l’historienne joint encore de nombreuses publications sur le Bordelais (« Démographie et société à Saint-Emilion sous la Restauration », « Les chanoines de Guyenne », « Regards sur la banlieue bordelaise au XIXème siècle », « Se prénommer dans le Bazadais aux XVIIIème et XIXème siècles »).