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Histoire
L’église Saint-André de Bayonne et Lormand, son bienfaiteur
L’église Saint-André de Bayonne et Lormand, son bienfaiteur
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| Alexandre de La Cerda 841 mots

L’église Saint-André de Bayonne et Lormand, son bienfaiteur

L’article consacré par François-Xavier Esponde à saint André, le pêcheur de Tibériade » cite entre autres l’église Saint-André à Bayonne dont l’histoire ne remonte qu’en 1846, lorsqu’un legs consenti par le député Jacques Lormand à la fabrique (sorte de conseil de paroisse) de ce quartier bayonnais permit la rédaction d'un projet de construction d' une nouvelle église néo-gothique par les architectes Hippolyte Durand et Hippolyte Guichenné.

Le célèbre architecte Viollet-le-Duc est également intervenu dans sa construction : il était le rapporteur du dossier devant la Commission des arts et monuments. Et c’est après avoir reçu en 1851 son approbation que la pose de la première pierre de l’église Saint-André a eu lieu en 1856. Les verrières installées en 1862, l’achèvement complet de l’édifice n’intervint qu’en 1869, lorsque le peintre bayonnais Léon Bonnat exécuta une peinture murale dans la chapelle de la Vierge.

A l’époque, la nouvelle église présente une façade occidentale à trois portails flanquée de deux clochers-tours dont les flèches s’élèvent à 74 m de hauteur.

Et c’est là que « le bât blessa » ! A partir de 1895, des défauts de construction apparaissent, en particulier des soubassements insuffisants entraînant un fléchissement de l’édifice qui contraint à abattre les flèches surmontant les deux tours de la façade, décision prise par le conseil municipal le 14 février 1900. Cette année-là, le peintre Pascau décore à son tour la chapelle Saint-Joseph de cette église.

L’église comporte un très bel orgue : cet instrument fut offert à la ville en 1862 par Napoléon III. Il comporte « une aigle impériale » sous la tourelle centrale. Construit par Wenner, inauguré en 1863, il a été légèrement transformé par Gaston Maille en 1902, puis par Victor Gonzalez en 1933, sous l'impulsion d'Ermend Bonnal, qui en fut le titulaire. Son actuel titulaire, Etienne Rousseau-Plotto remue ciel et terre afin d’obtenir sa restauration !

Puisque nous avons évoqué le legs de Jacques Lormand en 1846 - qui avait permis la construction de l’église Saint-André -, il n’est pas inutile de revenir sur la personnalité de ce généreux bienfaiteur…

Il a également donné son nom à une rue de Bayonne. Car, Jacques-Taurin de Lormand n’aida pas seulement à la construction de Saint-André. La cathédrale de Bayonne avait été également restaurée à partir de 1847, grâce à ses libéralités : il avait légué 35 000 Francs de rente pour la reconstruction et l'ornementation de l'édifice.

Cet homme politique représenta les Basses-Pyrénées au parlement français de 1815 à 1820. Il est né le 4 septembre 1762 à Bayonne où il mourut également le 24 janvier 1847. Jacques Taurin de Lormand avait d’abord appartenu à la magistrature de l'Ancien régime comme conseiller de parlement. Il fut élu député le 22 août 1815 et appartint à la majorité de la Chambre introuvable. Réélu le 4 octobre 1816, non réélu en 1820, Jacques de Lormand rentra dans la vie privée, comme il est dit dans sa biographie officielle, mais il resta toujours très actif au service de sa ville.

Mais le nom de cette famille est également lié à l’armagnac du domaine d’Ognoas à Arthez d’Armagnac, où l’on trouve l’historique des Lormand, « qui constituent un exemple caractéristique de ces familles bourgeoises d’origine modeste qui, au cours du XVIII siècle, parviennent à la notabilité grâce au négoce. Une fois enrichies, elles achètent une terre noble, ce qui, en Marsan, confère noblesse et titre tout en occupant des fonctions importantes localement : Etienne, originaire de Bayonne et fondateur de la dynastie, est né vers 1701. Il vit chez sa mère et travaille comme « modeste porte balle, pauvre colporteur ». C’est en 1770 qu’il fait l’acquisition de la seigneurie d’Ognoas. En 1780, il est juge de la Bourse et devient commissaire au « rôle du vingtième » (impôts) en 1788, l’année de sa mort.

Nicolas, fils aîné d’Etienne, voit le jour le 2 avril 1727. Il épouse en 1760 Julie Laxague, fille d’un négociant important de Bayonne. Échevin et négociant, il devient directeur de la chambre de commerce le 18 septembre 1775. Le 25 janvier 1775, il achète la seigneurie de Tampouy à Anne du Brocas pour 70 200 livres.

Jacques-Taurin, dernier né de la famille, vient au monde dans le Grand Bayonne le 5 septembre 1762. Il est avocat au barreau de Paris puis au parlement de Navarre. Le 27 mars 1782, à l’âge de 20 ans, il est admis avec dispense d’âge à l’office de « conseiller en la cour de parlement, comptes, aides et finances de Navarre » à Pau. Après la révolution et l’Empire, il est élu député des Basses-Pyrénées. Après s’être retiré de la vie politique, il devient administrateur de l’hôpital Saint-Léon de Bayonne.

Jacques-Taurin meurt le 24 janvier 1847, à l’âge de 85 ans, dans sa maison natale de Bayonne. Sans héritier, il lègue par testament 4 millions de francs or sur les 5 millions qu’il possède à diverses institutions religieuses et philanthropiques. Les seigneuries d’Ognoas et de Tampouy sont données au Petit-Séminaire du diocèse d’Aire-sur-l’Adour. Le portrait de Jacques-Taurin Lormand est exposé dans le chai de dégustation. Ce tableau est inscrit aux Monuments Historiques ».

Alexandre de La Cerda

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Jean Luc Lormand | 02/09/2022 20:01

Bel et grand homme

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