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Manifestation
Les projets du Festival Ravel
Les projets du Festival Ravel
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| Alexandre de La Cerda 749 mots

Les projets du Festival Ravel

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Château d'Arcangues : J.F. Heisser et B. Chamayou devant une salle enthousiaste ©
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Le Boléro de Maurice Ravel est joué tous les quarts d'heure dans le monde.jpg
Le Boléro de Maurice Ravel est joué tous les quarts d'heure dans le monde ©
Le Boléro de Maurice Ravel est joué tous les quarts d'heure dans le monde.jpg

Si les conditions sanitaires ne permettent pas de programmer définitivement sa session de printemps, du moins le Festival Ravel, sous la présidence de Jean-François Heisser et de Bertrand Chamayou - et la direction éclairée du délégué général Marc de Mauny - se porte bien et peut déjà annoncer quelques grandes affiches pour sa nouvelle édition qui se déroulera du 20 août au 10 septembre prochains : débutant comme l'année dernière par un défilé de marionnettes géantes, il fera venir au Pays Basque le trio Xenakis (à l'occasion du centenaire de la naissance du compositeur) ; également le Quatuor Modigliani, l'Orchestre Philharmonique tchèque sous la direction du célèbre chef russe Semion Bychkov, le contre-ténor Philippe Jaroussky ainsi qu'évidemment Jean-François Heisser et Bertrand Chamayou.

L'édition 2021 du Festival Ravel, malgré les diverses complications dues aux "conditions sanitaires" s'était déroulée avec succès, et même un léger bénéfice, ce qui lui permettra de repartir "du bon pied", avec des étapes à l'intérieur du Pays Basque : Espelette, Sare, Ascain, Urrugne et Cambo. 

Une version du "Boléro" exposée brièvement à Paris

Le jeudi 28 décembre dernier correspondait au 84ème anniversaire de la mort de Maurice Ravel et comme de coutume, sa tombe au cimetière de Levallois-Perret a été fleurie par des mélomanes. Mais ce mois de décembre fournit également l'occasion de dévoiler (brièvement) au public l'exceptionnel manuscrit autographe du "Boléro" de Ravel, une pièce d'une valeur inestimable qui avait été présentée au public dans le cadre d’un avant concert donné à l'auditorium de la Maison de la Radio par l'Orchestre Philharmonique de Radio France, sous la direction de Pablo Heras-Casado, et conclu évidemment par le Boléro.

D'importantes précautions avaient été prises pour le transfert du précieux document : après avoir été bien protégée dans une mallette, la partition fut transportée du site de Richelieu de la Bibliothèque Nationale jusqu’à la Maison de la Radio sous escorte policière. Deux motards ouvraient la route et deux fourgons avec des hommes armées encadraient le véhicule où figurait le précieux document !
Le manuscrit présenté constituait une première version du Boléro, qui sera légèrement modifiée. Des castagnettes, présentes dans cette partition, ne figurent pas, par exemple, dans le manuscrit final, qui est conservé à New-York. Né en Espagne, le chef d’orchestre Pablo Heras-Casado qui participait à l'événement n'avait pas manqué de remarquer : « Maurice Ravel ne voulait pas cadrer trop la pièce en Espagne, il voulait la laisser un peu plus ouverte. Il joue avec la simplicité, d'une façon délibérée, avec ses thèmes, ses mélodies qui se répètent, se répètent et je crois que ça suffit pour ouvrir les sens et imaginer l'Espagne, ou un territoire d'ailleurs ».

Le "patriotisme basque" de Ravel

Mais il convient également de rappeler les liens qui unissaient Ravel au Pays Basque où il était né en 1875 et où il revenait chaque année pour souvent y rencontrer les musiciens et compositeurs des provinces basques du Sud ; en particulier le Père Donostia qui fut un remarquable musicologue et sauva de l’oubli plus d’une chanson et d’un air basque.
Tous deux avaient ce « patriotisme basque » en commun. Mais chacun à leur manière, l'incroyant Ravel, qui prenait tant de plaisir à fréquenter la sérénité monastique du collège de Lecarroz, cet endroit perdu dans la vallée de Baztan où résidait le religieux Donostia qui, lui, parcourait inlassablement fermes et villages pour empêcher de tomber dans l'oubli toutes ces chansons transmises par la tradition orale.

Et lors de la disparition de Ravel, Donostia laissera éclater toute son admiration : « La musique de Ravel est bien connue chez nous, dans le Pays Basque-Espagnol. Elle est connue et aimée. Je pourrai citer plusieurs noms de compositeurs, mes amis, pour lesquels Ravel est un phare. Nous rivalisons d'admiration et d'amour pour cette musique magnifique, pure, qui ne connaît pas le bavardage inutile, le mot creux, l'émotion facile et bourgeoise : qui aime à être jouée et goûtée dans l'intimité, dans "la fine pointe de l'âme". Ravel est pour nous un phare, un guide qui nous mène vers des régions de clarté lumineuse (ce côté basque de l'âme ancestrale du Pays, fait d'aristocratie, de légèreté, de distinction, qui apparaît dans nos chansons, nos danses, notre maintien...). Dans ce sens, Ravel est notre maître : Ravel, chef de la jeune école de musique basque ? Mais est-ce qu'à lui seul il ne la constitue pas ? Qu'est-ce que les autres ajouteraient au prestige de ce seul nom : Ravel y Deluarte, musicien basque, né à Ciboure le 7 mars 1875, mort à Paris, le 28 décembre 1937 ».

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