Mercredi 17 janvier prochain à 16h30, Maryline Chevrel présentera dans le Grand Salon de l'Hôtel de Ville de Bayonne une conférence sur "Les Lesseps, une famille bayonnaise" (dans le cadre de la Sté des Sciences, Lettres & Arts).
L'occasion pour nous de revenir sur cette famille qui a marqué l'histoire de notre région et bien au-delà.
Une vieille famille bourgeoise de Bayonne anoblie en 1777 en la personne de Dominique de Lesseps, ministre du roi de France à Bruxelles.
Véritable dynastie de diplomates dont sont issus Ferdinand, le célèbre créateur du canal de Suez, ainsi que Jean-Baptiste Barthélemy de Lesseps, commissaire de la Marine et consul général de France en Russie.
Il dut à sa connaissance du russe d’avoir été choisi par Louis XVI comme interprète de l’expédition de La Pérouse qu'il quitta au Kamtchatka en septembre 1787 afin d’apporter à la Cour les premières nouvelles de l’expédition au bout d’un périple d’une année.
Le récit de ce voyage « Du Kamchatka à Versailles » par Jean Barthélemy de Lesseps fut publié pour la première fois en 1790, il relate l'incroyable épopée à travers la Sibérie de cet oncle de Ferdinand de Lesseps futur constructeur du canal de Suez.
Emportant avec lui le journal de l'expédition conduite par le comte de Lapérouse, le jeune et intrépide traducteur quitte ses compagnons au Kamchatka ; il sera l'un des seuls survivants de l'expédition Lapérouse, car la quasi totalité des autres membres de l'expédition trouveront la mort sur l'Ile de Vanikoro dans le Pacifique sud un an plus tard. Au péril de sa vie, il mettra un an pour rejoindre l'Europe en franchissant les fleuves, les lacs gelés, les bourbiers, changeant d'équipage et de guides à de multiples reprises.
Ce texte est un véritable récit d'aventures à la rencontre des paysages sibériens et des peuples qui les occupent. Les précieux carnets protégés des nombreux avatars du voyage, Lesseps fera tout pour retourner en France dans les plus brefs délais, mais la nature sibérienne et les aléas de l'expédition en décideront autrement. Malgré la durée de son périple et les embûches, il livrera son texte au roi de France Louis XVI, pressé qu'il était de recevoir des nouvelles de l'expédition dont il était le protecteur.
A son arrivée, Lesseps prépara son texte et attendit le retour des explorateurs pour l'éditer. Sans nouvelles, il publia ses relations de voyage proposées dans cet ouvrage, enrichie d'une trentaine de gravures issues de différentes sources. Cette réédition vient compléter l'actualité liées aux nouvelles découvertes à Vanikoro, sur le site du naufrage de la Boussole et de l'Astrolabe où le squelette de l'un des disparus du naufrage a été découvert en novembre 2003.
La gare Maritime, installée d'abord sur le quai de Lesseps (qui prit ce nom en 1878), reportera ses activités vers Le Boucau, laissant la place au bâtiment de l'Inscription Maritime construit au début des années trente par les frères Gomez, architectes bayonnais issus de la communauté israélite de Saint-Esprit.
Répondant à l'immeuble des Douanes qu'ils avaient édifié sur la rive opposée de l'Adour, il présente également un style classique épuré que vient égayer la décoration de la façade.
Nous reviendrons la semaine prochaine sur la destinée des autres membres de cette famille qui s'illustrèrent aux quatre coins du monde...
