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Edito
Les cathédrales sont l’âme de l’Europe.
Les cathédrales sont l’âme de l’Europe.
© Anne de MLC

| JF.Esponde 387 mots

Les cathédrales sont l’âme de l’Europe.

Elles ont bien souvent survécu aux guerres, aux cataclysmes, aux tremblements de terre, aux pilleurs et aux pires calamités.
La vengeance des vainqueurs ayant transformé leur trésor de guerre en objet de punition des vaincus.
Détruire ainsi ce patrimoine fut bien des fois la seule réponse de l’infamie au sort subi par les victimes au coeur des combats.
La cathédrale, ce sommet de l’intelligence sensible de l’humanité portée par la pierre, habitée de lumière et traduite dans les formes harmoniques des espaces sacrés fut le coeur des villes européennes.
Notre-Dame de Paris en fut la première selon le livre de Georges Duby, "Le temps des Cathédrales", où l’auteur rappelle que Paris se bâtit autour de Notre-Dame.
Elle permit de donner en Europe le sens de la construction des villes autour de leur propre cathédrale. Tel sera pour le continent l’héritage reçu du temps passé, du Moyen Age, sur lequel se fondera l’histoire plus contemporaine de nos cités séculaires.
Mais, opprobre du passé, parmi les cathédrales les plus affligées de l’Europe, on ne pourrait ne pas citer Milan, Cologne, Reims, Dresde, Vienne, Varsovie, Strasbourg, qui subirent les affres de  la guerre : elles rappellent que ces vieilles pierres de jadis furent sujets de souffrances et de blessures inoubliables de notre histoire européenne.
Dans un contexte distinct, l’Eglise du Carmo à Lisbonne porte les stigmates du tremblement de terre qui affecta la ville en 1755. Elle deviendra le mémorial de cette catastrophe nationale et du souvenir de milliers de portugais morts sous les décombres.
A Berlin, la Tour de l’Eglise "Kaiser Wilhelm" porte “la couronne des anges du ciel“ pour ne pas oublier les horreurs de la guerre.
A Turin en 1997, on faillit voir disparaître la sainte relique de la cathédrale ce 11 avril 1997 ; l'édifice restauré depuis lors est objet renouvelé du culte chrétien.
La cathédrale européenne fut, avant toute autre fonction, un lieu consacré et religieux en soi, avant toute autre mission reliée à la culture, au patrimoine ou à l’héritage des anciens.
Constantinople, devenue turque et musulmane, n’abandonna pas l’édifice au fil du temps qui devint une mosquée, puis ensuite un musée, mais l’intelligence des hommes décida de ne pas la détruire et l'effacer aux yeux des humains, conscients de toucher au sacré, somme toute bien au-delà du sentiment de profanation de son origine.

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