Né à Hasparren le 22 décembre 1914, Pierre Espil s'adonna très jeune à la poésie, et par l'intermédiaire de son ami de collège Paul Jammes, fit la connaissance de son père, le poète Francis Jammes, qu'il fréquenta jusqu'à son décès le 17 septembre 2000.
Homme de théâtre, romancier, biographe publiciste ainsi que critique d'art et littéraire (en particulier dans le quotidien "Sud Ouest"), il compta également parmi les fondateurs du Prix des Trois Couronnes, voyez mon article :
https://www.baskulture.com/article/vingt-ans-sans-pierre-espil-le-bouvreuil-de-la-montagne-basque-3552
Pierre Espil avait en particulier offert à Jacques Coumet, créateur du Lehengo Hazparne, un superbe poème à l'occasion de la première édition de l'évènement en 1971 :
Notre ville aujourd’hui rêve comme un poète
A ses fils d’autrefois, à leurs naïves fêtes,
A tout ce qui faisait la couleur de leurs vies :
Peines, espoirs, amours, rêves, tourments, folies.
Mais le poème un peu nostalgique, un peu flou,
Qu’elle écrit au parfum des foins coupés, du houx,
En l’honneur de jadis, Hasparren le compose
Avec des garçons bruns, avec des filles roses
Qui raniment bien mieux que la prose ou les vers
Les instants oubliés de ce qui fut Hier.
Voici la Noce Basque et son riant cortège :
Mariée souriante en ses voiles de neige ;
Jeune époux plus faraud qu’aucun conquistador ;
Notables étalant leur belle montre en or ;
Contre-époux tout joyeux ; parentèle en toilette ;
Raides dans leurs atours, enfants faisant la quête…
Puis encore, voici la bruyante cohorte
Des femmes d’Hasparren se mettant en révolte
Contre l’impôt de la gabelle et ses excès.
Il fallut, pour calmer ces émois dépêcher
Jusqu’ici des régiments de Gardes-Françaises,
Car on était au bon temps du Bon Roi Louis seize.
Déjà, pour lors, ainsi qu’en ce siècle où nous sommes,
La Femme de chez nous donnait l’exemple à l’Homme.
Un même azur luisait, bucolique, tranquille,
Dessus nos toits, peut-être en attendant un Virgile
Qui viendrait plus tard avec Jammes… Ô passé,
Amours évanouies, visages effacés,
Aimable bonhomie, savoureuse parlure,
Séculaires refrains où l’âme se murmure,
Vous demeurez la grâce et l’or pur de nos songes,
Car le présent n’est qu’un passé qui se prolonge,
L’éclair d’une journée, au cours d’un tendre rite,
Lehengo Hazparne palpite ainsi qu’une aile,
Des bon vieux temps jadis apportant des nouvelles.