1 – Relier retraite et retraité ?
La question des retraites divise les opinions, mais qu’en serait-il du sens du travail peu ou prou mentionné dans les barèmes des pourcentages des actifs et des passifs de la vie commune ?
Chacun est informé à profusion du caractère de l’urgence de l’heure pour trouver des équilibres financiers permettant de gérer le dossier - retraites de façon la moins inégalitaire que possible.
On mesure le fossé du débat à propos des retraités eux mêmes pour qui le travail passé la vie continue et se confond dans une autre perspective somme toute légitime, à quoi servir, pour éviter l’oisiveté et la dispersion ?
Il est frappant de voir le sort alambiqué réservé aux séniors dans le monde du travail, jugés par beaucoup comme peu rentables, à l’efficacité incertaine, et conviés doucement à rompre tout processus actif pour laisser place aux suivants, malgré leur expérience et leurs compétences acquises tout au long d’une vie antérieure.
La question des retraités ouvre l’horizon du sens de toute vie.
Que faire après, comment diffuser et rayonner si le possible le permet, dans une vie autre, moins laborieuse et toujours active ?
La nature mercantile et productive du travail laisse loin du champ de la pensée ce temps à vivre rompant la logique du travailler pour vivre, pour vivre encore et travailler autrement !
Il devient pathétique pour ces retraités de longue ou fraîche date de ne compter que comme des “ex” figurants du marché de l’emploi, comme des ombres au tableau d’une vie passée, livrée à la passivité ou à défaut d’emploi comme une solution pérenne de l’avenir.
Le sens du travail englobe inexorablement la vie d’avant, la présente et la suivante, selon un rapport aux autres que tout un chacun souhaite partagé et légitimé comme un droit.
Les voix dissonantes qui osent le dire sont qualifiées de marginaux ou passablement dépassées par un débat premier et public où ne surgissent que des revendications salariales et peu ou prou le statut de la retraite comme tel dans un paysage global et reconnu pour tous.
Le retraité ne serait donc plus qu’un sujet inactif, passif et oublié, un témoin sans intérêt pour les actifs, un favorisé sans autre sujet d’intérêt pour la société que son confort personnel.
Compartimenter de la sorte, la question des retraites et celui des retraités serait injuste, approximatif et oiseux.
On trouve désormais dans les familles parfois deux générations de retraités chez les fonctionnaires par exemple ou dans le secteur privé pour des emplois déjà assumés, sans le vouloir rompre le lien social ni familial existant entre des tranches d’âge marquées par la génération intermédiaire.
Le sens de la retraite pour tous n’est pas illusoire, informel ou insensé.
Il s’inspire d’une quête de sens du travail inscrite dans le sens de la vie, légitime pour chaque génération dans le temps et dans son histoire individuelle.
Le vieillissement de la population nationale en donne des résultats probants.
Vieillir appelle à donner sens à sa vie, à chaque âge de cette évolution où il serait bénéfique à chacun de ne rompre le lien générationnel existant entre elles sans y remédier par une volonté d’exclusion et de division toujours risquée.
Le sens du travail, celui des retraites puis encore celui des retraités font l’objet d’un même champ opératoire.
Avec des moyens distincts mais conjugués entre eux pour remédier à d’autres risques éventuels dans un corps social, prompt à la rupture et au sentiment donné aux actifs eux mêmes de devoir entretenir “les vieux”, malgré eux et par la contrainte !
Qui eut dit que les dernières décennies auraient accru l’âge de vie des générations, et assis dans une société de bien-être jusqu’à quatre générations parfois au sein de nos familles ?
Le sens de la vie englobant désormais celui du travail et des retraites, est intimement relié dans la façon où nous serons capables de les conjuguer entre eux au bénéfice du bien commun, du partage et de la justice possible du bien vouloir le faire comme un dû réciproque des générations !
2 – La réforme retraite et activité poursuivie
Il y a vingt déjà la réforme Fillon le 21 août 2003 abondait dans le sens de ce lien poursuivi de la retraite et d’une activité salariée en complément.
La liberté donnée à quelque professionnel était envisagée de prolonger une activité et cumuler les revenus de cette activité avec les pensions de retraite de la sécurité sociale.
A savoir un cumul total ou partiel au travail mais sans acquérir cependant de nouveaux droits à la retraite.
Il serait permis par la loi en effet de cumuler sans conditions sa pension et des revenus d’une autre activité, s’agissant de cesser devant un employeur toute activité salariée ou non salariée relevant du régime obligatoire de la retraite pour tout citoyen français.
La possibilité de la poursuivre demeurait pour un sujet affilié à un régime de retraite étranger.
Ce pouvant être une activité bénévole ou rémunérée.
Le règlement imposant six mois d’interruption du contrat avant toute autre contractualité suivante.
Il existe en effet des statuts de retraites le permettant sur le terrain artistique, littéraire ou scientifique, des services occasionnels suivant des clauses telles par le droit au logement par l’employeur, services comme tierce personne, services de la justice, aux jurys de concours, des instances consultatives ou délibératives, celui d’assistant maternel, de personne de confiance auprès d’un handicapé..
La liste n’étant exhaustive, revue et complétée sans cesse.
La durée de cotisations salariales servant de paramètre, un statut d’emploi retraite total ou partiel ouvrait des horizons innovants pour les jeunes retraités entrant dans une perspective longue possible de la retraite à l’horizon d’un futur imprévisible !
Le sens d’un travail maintenu à longue échéance semblerait une hypothèse plausible pour une génération de retraités à longue vue d’un temps accepté en toute légalité !
3 – Des chiffres qui parlent
Les retraités par rapport à la population active déclinent ces chiffres incontournables.
Si le japon a 52 % de retraités sur la population active en 2020, l’Espagne en avait 32,8, la Grèce 37,8 %, l’Italie 39,5 %, l’Allemagne 36,5%, l’Autriche 31,3%, la France 37,3 %, les Pays Bas 34,3 %, la Belgique 33,1 %, le Royaume Uni 30 %...
L’espérance de vie entre hommes et femmes distincte se compte en nombre d’années.
Au Japon de 23,5 pour les femmes, 17, pour les hommes,
En Allemagne de 23,1 pour les femmes, 20,1 pour les hommes,
Au Royaume Uni de 22,7 pour les femmes, 20,2 pour les hommes,
Aux Pays Bas de 23,5 pour les femmes, 20, pour les hommes,
En Autriche de 25,2 pour les femmes, 21,2 pour les hommes,
En Italie de 26,2 pour les femmes, de 22,1 pour les hommes,
en Belgique de 26,2 pour les femmes, 22,2 pour les hommes,
en Espagne de 27,7 pour les femmes, 23 pour les hommes,
enfin en France de 27,1 années pour les femmes et de 23,5 pour les hommes.
L’évolution de l’espérance de vie à la naissance en France étant en 2020 de 85,2 années pour les femmes et de 79,3 pour les hommes.
Des évaluations incontournables, elles seront objectivement déterminantes à l’heure des choix démographiques qui s’imposeront pour chaque pays !