Il serait partout au vu des dégâts commis par cet animal invasif à travers le pays.
Objet de culte de la mythologie grecque jadis, on le considère désormais comme une bête noire des campagnes à éradiquer. Mais pas par tous !
Le sanglier est dans les rêves des chasseurs qui pour le cas sont accusés d’avoir par eux mêmes favorisé sa propagation pour les besoins ludiques de la chasse et devant sa profusion et les dégâts de l’espèce alentour, sont conviés à changer de logiciel à son sujet.
Traverser une route landaise et voir de nuit et de jour la colonne de sangliers longer les routes ou passer devant sans gêne aucune est courant désormais. La laie dirige sa colonie et le mâle est dans la course.
On dit que les parkings et les campings sont un terrain de prédilection pour eux. Seuls les chiens effrayés par leur peu de savoir vivre parviennent à troubler leur mal se porter. Mais pour le reste ne rien laisser à portée de leur museau gourmand est conseillé car le sanglier ou le marcassin est un visiteur audacieux de vos ressources alimentaires qui trôneraient dans vos réserves.
Le sanglier sur la route est la cause de milliers d’accidents automobiles et les assurances regardantes ne vous sont toujours complaisantes.. Prouver la cause ne justifie le remboursement des méfaits commis de l’espèce.
Tenir un champ de maïs ou de céréales à l’abri de ce visiteur intentionné devient un pari délirant.
Avec un museau allongé et une corne perforante le sanglier retourne le sol et les cultures maraîchères, à la recherche des vers de terre en sus des légumes de saison qui ne suffisent à combler son appétence.
Rembourser les dégâts aux gens de la terre est “une pitance piètre” au su de la portée réelle de ces méfaits répétitifs car le sanglier n’est jamais convenu de renoncer.
Les Défenseurs de la Cause animale affirment qu’au su des 28 000 000 d’hectares de cultures en France, les 0,02 % de terres livrées au sanglier soit 26 000 hectares au total, ne seraient donc pas un déficit tragiques bien que curieusement ce seraient les mêmes toujours qui seraient les premiers concernés par les 85 % des dégâts causés sur les terres.
Un autre sujet devient redoutable, la propagation de la peste porcine africaine non présente en France à ce jour, mais une crainte réelle aujourd’hui où l’on est témoin par quelque signe inattendu de la présence du virus outre méditerranéen..
Et si la menace est tout d’abord sur la biodiversité elle même, le sanglier vorace et jamais comblé mange tout sur son passage sans une quelconque attention de l’environnement et de sa gestion.
Le sanglier comme animal fouisseur bouleverse les banques de graines de sol et les transporte ailleurs sur des sols d’un milieu autre.
Domestiqué vers 8000 avant JC en devenant le cochon familier et bien connu, le sanglier armé d’une intelligence incroyable sait parier les attentes et les menaces de l’homme pour obtenir le change.
On peut le trouver domestiqué à nouveau partageant le gite et le couvert d’un bon maitre ou rejoignant sa meute pour dévaster au passage quelque territoire encore non protégé de telles avanies.
Tuer le sanglier représentait dans la mythologie grecque l’un des douze travaux d’Hercule, le tuer aujourd’hui pour le bon manant et paysan à la merci de ses vols répétitifs, est devenu une nécessité de survie !
Leur nombre est infini, nul ne peut dire si de deux à quatre millions de ces sujets peuplent les campagnes françaises mais on peut certifier que 850 000 d’entre eux ont connu le viseur du fusil de chasse en 2020, sans avoir eu pour le cas le sentiment d’avoir décimé l’espèce qui ne cesse de se renouveler par la portée de laies généreuses !
La disparition des loups et des lynx serait la cause de leur développement numérique, et l’extension de leur champ de liberté dans les bois et les forêts convoitées par les sangliers.
Les glands et les châtaignes sauvages de moins en moins cueillies de nos campagnes leur donnent le couvert sans autre contrainte que leur libre service.
Les portées de marcassins seraient sur numériques, la nature n’ayant pas prévu pour leur mère la pratique contraceptive généralisée, on ose proposer la stérilisation de quelques laies ou de leurs conjoints, mais haro sur l’espèce pour les défenseurs de la cause sanglier, l’animal doit trouver toutes les vertus du passé sacré de la pensée hellène, à son propos ! Ne pas priver l’espèce de la liberté de se reproduire à volonté et louer les dieux de la richesse gourmande de leur libéralité !
Depuis 1969 le sanglier a trouvé chez le chasseur et les Fédérations de Chasse un protecteur légitime.
Les agriculteurs n’ayant plus le droit de les tuer mais de réclamer des contreparties sonnantes si nécessaires, la partie fut belle pour l’espèce qui n’avait cure de ces modalités administratives et ne cessa de se reproduire et de déjouer les programmes de chasse, ceux de protection des sangliers et in fine de ceux voulant les abattre par défaut.
Le nombre des chasseurs ayant vu leur effectif baisser devant la révulsion généralisée des amis des animaux, oiseaux et cochons assimilés pour toute autre pratique que ludique de la chasse, le sanglier et ses compères ont eu la part belle pour leur portée !
Pire même, on vit les chasseurs élever les marcassins dans des porcheries domestiques pour repeupler vers les années 60 les campagnes pour les modalités de la chasse de saison automnale. Mais alors quel effet sur la propagation provoquée par l’homme et depuis inexorablement en hausse et sans contrainte !
Les fiançailles avec les cochons domestiques produisirent le résultat voulu et désormais menaçant sur les récoltes des producteurs !
On préférait tuer du cochon que les biches de nos régions pour les commodités des chasseurs, et pratiquant le sanglier gibier, protéger les uns et faire occire les autres.
L’Office français de la Biodiversité interdit en 2019 de nourrir les sangliers, sous peine d’amende.
Le remboursement des dégâts sur les récoltes ayant atteint un seuil préoccupant, les chasseurs premiers concernés par la gestion des réparations tirèrent l’alerte et demandent à l’autorité publique de corriger les législations précédentes sur le sujet.
Le chasseur protecteur des espèces pourrait il délivrer le droit de tuer le sanglier sans laisser une chance de vie à l’animal ?
La question s’est posée et se pose désormais pour lui comme chez “les animalistes” sans doute pour d’autres raisons, en envisageant le retour des loups et des lynx, là ils furent évincés pour limiter l’ampleur de la propagation des sangliers.
Curiosité ineffable du débat, l’avenir du cochon sanglier se poserait en des termes anthropologiques et parallèles avec celui des humains aujourd’hui.
Faut-il en réduire le nombre, pratiquer la stérilisation en certains cas, adopter un langage épuré sur le sujet en parlant non d’espèce nuisible mais d’espèce susceptible “de propager des dégâts”, pour ne confondre l’animal et le contexte du moment?
Vivre et cohabiter avec la faune et la flore naturelle devient objet subtil de débats aujourd’hui. Avec le sanglier, sans le sanglier ou en compagnie du sanglier ? De l’écologie intégrale diront certains !
Avouez la profondeur philosophique du sujet mérite de s’y pencher écologiquement, et sociologiquement sans autre vouloir que d’appréhender le sanglier !