0
Société
Le recensement de 2025 et la natalité
Le recensement de 2025 et la natalité

| François-Xavier Esponde 1272 mots

Le recensement de 2025 et la natalité

A - Le recensement

Ce 17 janvier débute en 17 000 communes de France le recensement de la population avec une question "Quel est le lieu de naissance de vos parents"?

Dès lors, 9 millions de français interrogés devront renseigner comme ce fut le cas auparavant, et à titre facultatif, indiquer en quel département français ou pays étrangers sont nés leurs parents ? Un détail d'importance car l'origine ethnique concernée est reconnue et mentionnée dans l'enquête. 

Comme rappelé par l'INSEE, le pays dispose d'une ancienne tradition d'enquêtes statistiques sur les origines de la population. Ceci permet d'évaluer le contexte environnemental de la vie commune.

Le sujet des discriminations est intervenu dans le débat au sujet de leur contrôle sur ces populations concernées. Un sujet sensible chez les Anglo-Saxons, Américains, Canadiens ou Britanniques qui insèrent dans l'enquête interne et nationale  la mention "appartenance à un groupe ethno-racial" assez peu recommandée dans l'esprit universaliste français de la citoyenneté ! "Cf /article 1 de la Constitution affirme que la République assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction, d'origine, de race et de religion".

En 2007 le Conseil Constitutionnel a fait proscrire  les traitements de données faisant apparaitre les origines des personnes. Exception pour des recherches scientifiques, et non accessibles pour des intérêts personnels !

Cependant, depuis 2003, des enquêtes nourries sur l'emploi, le logement, la formation renseignent sur l'origine des parents, fournissant des éléments comparatifs importants au sujet de l'immigration effective de la population nationale. D'autres encore portées par l'INED ont mené en 2009 et 2019 l'enquête "Trajectoires et Origines" sur 27 000 personnes sur des questions en outre de l'origine des parents, le ressenti et la question de la discrimination réelle ou supposée, la religion ?

Des enquêtes de l'Insee au recensement, le plan établi est plus complet, car le recensement est annuel et concerne l'ensemble de la population avec "une précision géographique unique", dit François Heran titulaire de la Chaire Migrations et Sociétés au Collège de France. Un outil considérable pour mettre en place des politiques de cohésion sociale au niveau national ou local, selon le propos tenu par le démographe.

Depuis 2020 une longue consultation auprès de la CNIL ou du Défenseur des Droits a précédé avant le Décret du Conseil d'Etat signé en mars 2024.
De bonne augure pour les uns, une raison d'être vigilants pour d'autres, le sujet demeure sensible pour tous.
Le journal "Libération" a déjà déclaré que ce nouvel outil de classification contribue à décompter "l'origine ethnique des personnes".

En 2023 la CNIL a donné son feu vert à cet additif, et l'INSEE seule dépositaire de ces données désormais est habilitée à les protéger et ne pas diffuser leur contenu.
Pour l'heure le programme de recensement est lancé en vue de la mi 2026 où les premiers éléments seront connus  et disponibles.

B - Fiche technique

Le recensement en question est mené sur une période de cinq ans sur te Territoire national. Dans les communes de moins de dix mille habitants, le recensement a lieu par roulement tous les cinq ans, et pour toute la population. Environ 7000 communes soit un cinquième, entre le 16 janvier et le 15 février 2025 sont concernées.. 

Dans les communes de dix mille habitants et plus, le recensement a lieu tous les ans mais concerne des logements différents, ce du 16 janvier au 22 février. Deux questions s'ajoutent encore, le télétravail et le handicap au lot des questions de ce recensement 2025 !

C - La natalité de 2023

Selon les chiffres publics de la natalité, 677 800 bébés sont nés en 2023 dans un pays dont la natalité baisse depuis 2011 pour un taux de 9, 3 % en 2022. Un autre élément comparatif, 32 % sont nés d'un parent né à l'étranger et ce chiffre ne diminue pas. Ces enfants naissent hors mariage pour 66 % en 2022, et la fécondité féminine est de 9,2 % en 2022 et l'âge moyen de la maternité en 2023 se situe à 31 ans. On arrive à 1,68 enfant par femme en 2022. Le nombre d'AMP - comprenez Aide médicale à la procréation - est de 158 826 en 2022, et 27 000 bébés sont nés d'une suite de l'AMP en 2022. 

Quant aux IVG, ils sont de 234 000 en 2022.

Les démographes soulignent que la baisse des naissances a démarré en 1885 jusqu'en 1939. 725 997 naissances en 2012 dont 371 309 garçons, 354 688 filles, un ratio de 106, 7 garçons pour cent filles, sensiblement un taux identique depuis 1901 dans le monde, excepté pour la Chine et l'Inde en raison de leurs politiques natalistes différentes de leurs voisins.

On comptait aussi 8912 naissances de bébés sans vie, en 2022, soit plus de garçons que de filles,, 

De toute évidence soulignent les professionnels, les guerres ont perturbé le plateau technique des pratiques natales en France. On confirme la baisse de la natalité depuis 2010 confirmée par les années Covid passées. 

Dans un texte voté au Sénat en janvier 2024, les grands élus ont tiré la sonnette d'alarme pour le pays. Les raisons invoquées concerneraient un état d'incertitude actuelle, un avenir empreint d'anxiété, les questions économiques incertaines, le taux d'infertilité des couples plus accentué que précédemment, des courants sociétaux des adeptes de la décroissance favorables à une écologie environnementale punitive. Le discours malthusien  accentue  le malaise face à ces réalités sociétales controversées. Le logement des jeunes couples, les aides à l'éducation et à la garde des enfants, des politiques natalistes audacieuses et volontaristes ? Les réponses se font espérer.

Certains département, aux Antilles, à Mayotte, la Réunion, la Guyane modifient les taux de natalité en métropole, mais dans leur globalité n'est pas déterminante pour changer ces évolutions absolues..

Les démographes étudient dans le détail les pics de naissance de l'année civile, hiver ou été, comme noté de 1850 à 1940, puis un temps de baby boom à la Libération, comme dans les années 1920 après la Première Guerre Mondiale comme chacun le comprend la natalité subit la disparition des hommes au front.

Le nombre des accouchements multiples est encore un phénomène récent, jusqu'à 4 et 5 quintuplés ? Mais la baisse de fécondité depuis le XVIIIème siècle est notoire, 5,5 enfants en ce siècle en 1750, à 2,1 enfants en 1939. Les natalités ne sont jamais automatiques, et évoluent au gré des idées et des hommes, des aléas de l'histoire et des imprévisions.

La contraception devenue générale et libre accroit l'effet sur le seuil des naissances, et si un phénomène de baby boom eut lieu de 1946 à 1972, a suivi  une stabilité mais aussi une remontée de la fécondité féminine de 1976 à 2000, chiffres de l'INED.

L'âge moyen de la mère est à partir de 1977, soit 29,3 ans en 2000, 31 ans en 2023.

Les naissances légitimes dans le mariage et celles hors mariage se côtoient désormais, le mariage ayant été le cadre normal de la fécondité en France, pendant les trois quarts du temps du siècle écoulé,  civil et religieux reliés, mais désormais la natalité se vit hors de cette loi  selon d'autres aménagements obtenus par l'état civil pour les jeunes parents ayant donné la vie, depuis 1977, de plus en plus nombreux dans les familles !

Des questions demeurent, les immigrés assureraient-ils l'augmentation de la natalité française, non par leur nombre inférieur au reste de la population ? Que proposer désormais pour favoriser l'enfant à naître auprès de jeunes parents en attente de ces vies promises à leur décision souveraine ?

Difficile de renoncer à ces questions communes au vivre ensemble d'une nation solidaire de son avenir et de celui des jeunes générations.

Répondre à () :

| | Connexion | Inscription