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Coup de coeur
Le premier roman très prometteur d'un jeune écrivain béarnais
Le premier roman très prometteur d'un jeune écrivain béarnais

| Florian Escouteloup & ALC 639 mots

Le premier roman très prometteur d'un jeune écrivain béarnais

C'est avec plaisir que j'ai rencontré le jeune écrivain béarnais Florian Escouteloup, auteur d'un premier roman intitulé « Lou gran pî au bounét » et publié dans la collection de l’Institut Béarnais et Gascon. 
Très sensible au terroir dans lequel il est né, et constatant que "la langue béarnaise était menacée", Florian a choisi de l’apprendre et de l’utiliser dans son roman. 
Pour ma part, en l'entendant et en le lisant, me vient à l'esprit cette belle citation de Despourrins, le poète d’Accous : "Ta lengue, nouste may, badude a la mountanhe, S’agrade, qu’ha l’eslou d’ue berde campanhe, Qu’ayme las flous, lou sou, lou cèu blu plaa stellat, Y lou Gabe oun cent cops soun frount s’ey miralhat" (ta langue, notre mère, née à la montagne, nous agrée ; elle a la fleur /la fraîcheur/ d’une verte campagne : elle aime les fleurs, le soleil, le ciel bleu bien étoile, et le Gave où cent fois son front s’est miré). Précisément, son roman se déroule au cœur du Béarn, à l'époque de Louis XVIII : "C'est une histoire romancée, un amour manqué, dans un contexte historique concret, sur des lieux qui existent et qu'il connait", permettant de mettre en valeur les lieux, les villages, les maisons, les cours d’eau, les champs, la toponymie… tout ce qui représente le patrimoine auquel le jeune écrivain, passionné d’histoire et d’archéologie, est très attaché.
L’ouvrage utilise la graphie béarnaise traditionnelle car l’auteur dit avec raison "ne pas se reconnaître dans l’écriture occitane normalisée", non sans proposer également une version française afin qu'il puisse être lu par tous. 

Il nous a semblé intéressant de reproduire ici l'intelligente et belle préface qui introduit son roman :
Face à cette grande crise culturelle de notre Histoire où le modernisme destructeur tend à emporter avec lui l’ensemble de nos traditions séculaires, de nos valeurs morales et artistiques, j’eus l’idée, au cours de ma vingt-cinquième année d’existence, d’entreprendre ce récit, en langue maternelle, que je considère comme un simple essai littéraire. C’est à ses enfants de défendre la langue béarnaise. C’est donc à nous, Béarnais, de sauver notre langue mayrane en continuant de l’écrire et de la parler.  

L’idée me vint de romancer un souvenir personnel en plaçant les personnages au début du XIXème siècle, pendant la Restauration, au lendemain des guerres napoléoniennes. Un monde, soumis à une hiérarchie sociale affirmée, dans lequel l’Eglise tenait une place centrale. Je rappelle ainsi, qu’autrefois, nos ancêtres avaient une qualité de vie que beaucoup, aujourd’hui hélas, n’ont jamais connue… sans oublier que les temps étaient plus durs pour eux, avant l’apparition du pétrole. C’est celui-ci qui est à la base de notre confort et, selon moi, de notre destruction, entraînant la décadence de notre société où l’argent est le Dieu suprême des hommes modernes.

Jamais, depuis Sodome et Gomorrhe, la dégénérescence n’a autant triomphé dans ce bas-monde.
Et Dieu sait quel châtiment divin ont subi ces villes !

Abyssus abyssum invocat
L’abîme appelle l’abîme

Dans ce monde nouveau, j’appelle notre jeunesse à un retour à la conscience collective, à la terre et aux traditions qui ont bâti notre vertu au fil des siècles. Rester digne dans l’épreuve et ne jamais oublier ce que nous sommes. Ce n’est pas parce que la mode se veut barbare que nous devons devenir barbares. Nous avons tous des valeurs, à nous de les conserver jusqu’à notre dernier souffle.

Cet ouvrage est le premier qui sera publié, d’autres vont suivre. Et d’autres resteront personnels de mon vivant. Mais, concernant l’ensemble de mes écrits réalisés depuis mon plus jeune âge, j’en appelle à la Vérité, la Justice et la conservation de nos traditions ancestrales. Je défends la mémoire de nos ancêtres français et béarnais. D’ailleurs, c’est à eux que je viens rendre hommage aujourd’hui. Ma volonté est de faire perdurer notre drapeau sans tache jusqu’au bout.

Florian Escouteloup

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