Organisée par l'association Itzal Aktiboa avec l'aide de la mairie de Saint-Jean-Pied-de-Port, l'exposition "Autopsie d'un paysage" du photographe Asier Gogortza, originaire du Pays Basque sud, réveille les consciences en montrant un monde rural en déclin.
Les clichés d'Asier Gogortza alertent le public sur les ruines du paysage rural afin que nous puissions encore garder la trace au moment où ce mode de vie est sur le point de changer ou même de disparaître. Appliquant la méthode d'analyse d'un expert médical, Asier Gogortza analyse les détails de cette perte.
Une de ses séries exposées montre des bordes situées à Bera, ville navarraise située au bord de la Bidassoa, à la frontière franco-espagnole. Ces habitions assez sommaires servent de refuge aux bergers pendant leur séjour à la montage. Principale ressource de l'économie locale, l'activité pastorale nourrissait la population navarraise. Aujourd'hui, Asier Gogortza constate que près de la moitié de ces constructions sont en état de décrépitude. Celles qui restent debout sont en mauvaise état.
Côté français, plus touristique et moins industrialisé que le pays basque d'Espagne, l'activité rurale reste plus animée. Cependant en Labourd, les bordes ont été restaurées et métamorphosées en habitations secondaires..Devenues à la mode, l'architecte basque Isidro de Monzon (1906-1991) s'en inspira pour construire des répliques confortables et spacieuses recouvertes de pierres de la Rhune. En Soule et en Basse-Navarre, les bordes sont encore utilisées dans la vie pastorale. Cependant un certain nombre s'acheminent vers l'état de ruines.
Alors, n'est-il pas temps de réagir afin d'en garder la trace mais également de les moderniser pour l'activité rurale, avant qu'il ne soit trop tard ?
Jusqu'au 30 avril, exposition "Autopsie d'un paysage" ouverte tous les jours sauf mardi à la Prison des Evêques à Saint-Jean-Pied-de-Port.