1 - Le Luxembourg

Première étape au Luxembourg accueilli par le Grand Duc et la Duchesse le pape François invite ce pays au cœur de l'Europe à œuvrer pour la solidarité auprès des plus nécessiteux aujourd'hui dans le monde. Creuset des instances financières et politiques du continent, la responsabilité des décisionnels de la vieille Europe doit être selon le pape François dictée par cette mission humaniste et chrétienne du bien commun. Un pays ayant instauré  la séparation de l'Eglise et de l'Etat, il y a une dizaine d'années, la pratique religieuse s'y fait sentir, par la relation avec la communauté complexe et parfois tendue sur des sujets de société actuels en Europe. L'euthanasie, l'IVG, les migrants; les questions environnementales très présentes dans les conduites civiles des habitants les plus jeunes tournées vers la terre et les sujets afférents.

A l'occasion des 400 ans de Notre Dame Consolatrice des Affligés patronne du Luxembourg, la statue de la Mère du pays a été présentée au pape lors de sa venue en la cathédrale de la ville.

Courte visite de huit heures suivie de l'accueil en Belgique, Pays aux cent nationalités venues du monde entier, aux multiples pratiques religieuses, où 2 % des Belges pratiquent selon la tradition et 50 % se reconnaissent catholiques parmi nombre de non baptisés.

Les questions morales ou éthiques y sont sensibles. La morale liée au réchauffement climatique a engendré des réflexes et des engagements civiques au détriment d'engagements humanitaires conventionnels. La sauvegarde de la création aujourd'hui ? Qu'en dira le pape ?

Louvain la capitale intellectuelle de la chrétienté, la Sorbonne moderne après le Paris médiéval du temps passé de la foi chrétienne sur le sol français, fut l'objet de querelles nationales intenses entre flamands et wallons, que va évoquer le pape à propos de cette université qui fête ses 600 ans et représente une référence spirituelle et intellectuelle en Europe ?

2 - La Belgique

Accueillis par le roi Philippe et la reine Mathilde de Belgique au château de Laeken en présence des autorités et des délégations religieuses présentes, le pape François a adressé à ses hôtes un discours de soutien et d'encouragement face aux défis de la guerre et de l'hiver démographique européen en l'état, évoquant les scandales passés de conduites intolérables auprès des victimes du clergé, citant les adoptions imposées dans les années 50 aux mères célibataires délestées de leurs enfants.

Un discours aux Belges et aux voisin européens, rappelant le rôle indispensable de ce paix pour construire la paix. Par ses 11 millions d'habitants, "ce lieu idéal comme synthèse du continent, dans son histoire pour repartir pour sa reconstruction physique, morale et spirituelle. Un pont entre le Royaume Uni, les pays du  Nord, l'Allemagne et le sud européen, pays où les différences d'origine s'estompent et où sa culture de la rencontre, de la concorde permet la rencontre de l'autre, le dialogue, favorisent la recherche de la paix. La paix non de conquêtes mais d'une mission incessante et de patience. Tout être humain a une vocation éternelle de paix et de bonté, et ne saurait être destiné à la dissolution et au néant. Sous le signe de l'Esprit saint au bénéfice de toute vie et pour l'histoire du pays."

Une invite à l'église à trouver sa place dans la société sécularisée belge actuelle, et de ne jamais renoncer aux valeurs évangéliques détournées de leur finalité au bénéfice de valeurs de remplacement aux conséquences inéluctables, de souffrances morales et personnelles. Chacun aura compris l'allusion a la pratique légale de l'euthanasie, du commerce des armes en cours du temps de guerre, de l' IVG appliquée dans ce pays depuis des décennies, parmi d'autres lois libérales éloignées au fil du temps d'une éthique évangélique traditionnelle.

La Belgique, petit pays par sa taille mais grand par son rayonnement européen au cœur des instances dirigeantes du continent, de ses milieux économiques florissants affectés cependant par la guerre, et tout au fil de son histoire exposée aux conflits mondiaux dont elle subit les conséquences dans son royaume et sa nation. Ce discours tenu en présence du Roi et des Membres du Royaume belge présents résonnait pour le reste de l'Europe concernée !

3 - Louvain, la ville de l'esprit des lumières.

600 ans d'histoire religieuse dans cette ville humaniste selon propos du Recteur de l'Université Catholique avant la séparation en deux pôles, wallon et flamand en 1968. Ville traversée par les débats de la Contre Réforme puis du Concile Vatican II par ses 60 000 étudiants venus du monde entier. En 1985 fallait-il parler d'université catholique ou laisser le qualificatif à la disposition de chacun ? On décida de maintenir ce terme dans un contexte actuel sécularisé et d'une population étudiante où se mêlent chrétiens, juifs, musulmans, les religions et philosophies asiatiques, les sans dieu et les sans religion !

Le Recteur a rapporté "l'aide aux réfugiés" devenu un réflexe naturel du monde de l'académie d'un enrichissement mutuel fondé par la raison et l'intuition dans la transcendance divine, citation du pape Jean Paul II lors de sa visite à Louvain.

Le recteur souligne le gout de ne pas tout savoir, de ne renoncer à le faire, du gout de la découverte comme source de risque de toute étude universitaire. La liberté académique enrichit l'indépendance et la quête de lumière du christianisme La critique et le sens éthique du sujet de recherche développe la loyauté intellectuelle, 

Le thème des migrants devenus un réflexe d'humanité incontournable fut maintes fois rappelé par le Recteur comme critère intellectuel et spirituel de recherche et d'étude à Louvain. Ce dans le profil de ce que le migrant déraciné rappelle de l'exode biblique et de l'attitude de l'évangile en faveur des plus fragiles "Fais à autrui ce que tu ferais pour toi même" !

Ouvrir les frontières de l'intelligence au delà des entrées administratives en faveur de ces jeunes en quête de liberté et de reconnaissance personnelle, non vis à vis de nouveaux voisins mais de nouveaux frères, dans une institution au coeur de l'Europe qui nous engage au milieu des défis internationaux dans un horizon de dialogue avec le Sud Global cher au pape universel François et dans cette académie internationale aujourd'hui !

Le sud global développe le sens des méthodes de la recherche, les enjeux des lois et règlements internationaux en faveur de populations nouvellement en déplacement en Europe. Une invite à toutes les religions dont les chrétiens à y répondre dans les délais du présent.

La question migratoire dépasse la question politique selon le propos du Recteur, "de repenser nos vies vis à vis de ces nouveaux arrivants au banc des études académiques avec leur héritage, leur culture, leur langue et leurs histoires. Développer un vivre ensemble qui n'existait pas dans les décennies passées mais ouvre désormais un espace de dialogue d'auto critique, de remise en question, de questions telles le colonialisme européen en ces continents, le rapport à la femme et son statut dans l'église et dans la morale familiale. Les questions relatives au sort des LGBT, cités par le Recteur, la place accordée aux personnes de sexualité différente dans l'église, leur participation effective à la vie communautaire sans sectarisme, aversion ou rejet."

Un fait rapporté raconte qu'en 1985 lors de la visite papale de jean Paul II une étudiante apostropha le pape polonais sur son rapport traditionnel face à la place de la femme dans l'église. Elle fut désavouée alors par les autres étudiants. Il y a 40 ans ! Aujourd'hui c'est le Recteur lui même qui rappelle la légitimité de ces sujets de débat interne aux professeurs-étudiants de Louvain, sans fuir de les mentionner comme d'opportunité heureuse !

Le pape invita le Recteur à "ne renoncer à franchir les frontières du savoir et de l'esprit" auprès des étrangers ou exilés accueillis au coeur de l'Europe. Il mentionna  cependant "la fatigue de l'esprit" sur ces questions que véhicule dans le monde développé cette préoccupation humaniste de l'acédie des uns ou des angoisses des autres à se confronter à la réalité du monde tel qu'il est sans se voiler le visage ou rechercher des sécurités illusoires.
En refusant la sécurité technologique par défaut plutôt que la recherche de solutions courageuses aux problèmes existants. La démographie européenne, la migration inhérente, les questions environnementales, de survie du continent, et les menaces guerrières aux portes du continent, traversaient l'esprit papal au fait de ces problèmes internationaux du moment.

4 - Bruxelles

Lors de la rencontre samedi matin avec les forces vives de l'église, en la Basilique du Sacré Coeur de Bruxelles  en présence des évêques et des délégués ecclésiaux aux responsabilités, six témoins ont pris la parole et évoqué les questions sociales, familiales, migratoires, la mixité des origines et la diversité religieuse de l'église.

Le pape a salué le sens "du carrefour engagé par les chrétiens auprès de toutes ces communautés " en évoquant trois thèmes chers à sa parole publique. Le sens de l'évangélisation, de la joie des croyants et du désir de partager la miséricorde entre tous, sans laisser à la marge quiconque.

Ne jamais user de pouvoir ou d'un coeur de pierre, accueillir tout être humain sans a priori, dans des églises aux portes jamais fermées mais bien ouvertes à tous, sans exception !

La rencontre de samedi après midi donna à un échange jeune avec les étudiants si nombreux à Bruxelles de Belgique et de l' étranger à l'UCLouvain . "Le pape invite les jeunes à se former à la vérité du savoir pour faire partager cette vérité un jour;" Une rencontre déliée, spontanée avec la jeunesse, avec la remise par le pape de son témoignage attaché à l'Arbre des 600 ans, 1425-2025, et en retour d'un tilleul pour le pape pour ses jardins romains, une coiffe des étudiants, et un échange avec les jeunes sur leurs préoccupations écologiques et environnementales, bien de leur génération aujourd'hui. Au terme de ce jour la rencontre privée du jésuite premier parmi les siens, au Collège Saint Michel autour du père Scholtes , jésuite belge connu comme théologien. Ce dimanche matin l'émissaire de l'Europe M Michel rendit une visite privée au pape chez les Jésuites de Bruxelles avant la messe pontificale de ce jour qui réunit la foule dense des présences.

5 -Béatification de Sœur Anne de Jésus

Au stade Roi Baudouin à Bruxelles le Pape François a célébré la béatification de la carmélite Anne de Jésus. "Un rendez-vous attendu depuis plusieurs siècles". En présence de la famille royale de Belgique et du Grand Duc et de la Duchesse du Luxembourg. Une messe géante de milliers de fidèles jeunes venus du pays et des pays voisins dont le France. Une immense mappemonde du monde au centre de la pelouse, des figurants vêtus de jaune et de blanc, des scénographies à l'offertoire et à la communion, une liturgie chantée en français, en flamand, en latin. Des écrans géants avaient été placés dans les églises de Bruxelles et alentour du stade pour permettre de suivre le déroulement de cet événement majeur pour le pays.

Le sermon du pape à porté sur trois éléments de son propos, "l'accueil, la communion et la miséricorde" au cœur d'une société pluri culturelle composée de nombreux migrants dans le pays, et l'annonce parmi le message de paix de midi du pape pour les victimes de guerres en cours, en Ukraine, au Liban et en Afrique, la béatification promise du roi Baudouin qui sera officiellement ouverte à Rome lors de son retour au Vatican.

Une nouvelle très espérée par les Belges en faveur de leur souverain aimé et reconnu dans le pays. Relayée par Vatican news, les TV nationales, KTO TV de langue française, cette visite a dépassé les frontières nationales de Belgique et l'adresse papale s'est voulue à l'Europe, et au monde de ce pays petit par ses dimensions géographiques mais grand et large par son ouverture spirituelle aujourd'hui !