Notre photo de couverture : portrait du commandant Boissel par Léon Bonnat
C’est en effet le dimanche 3 février 1924 que le Musée Basque ouvrit ses portes au public. Le Courrier de Bayonne du lundi 4 février 1924 écrivit : « Ce n’est pas tout à fait un Musée ; c’est mieux. C’est une sorte de chez soi ».
L’inauguration officielle suivit dix ans plus tard le 15 juillet 1934 par Louis Barthou, natif d’Oloron Sainte-Marie, alors ministre des Affaires Etrangères, à peine quelques semaines avant de se faire assassiner à Marseille par un révolutionnaire bulgare.
Ebauché dès 1908, faisant l’objet d’un arrêté municipal de Bayonne en 1922, le Musée Basque voyait enfin le jour en 1924 grâce à la ténacité et la pugnacité du Commandant William Boissel, alors âgé de 55 ans. Il faut dire que le commandant Boissel était puissamment aidé par ses « lieutenants » Joseph Nogaret et Philippe Veyrin ainsi que par de nombreux bascophiles. Le Musée se voulait un véritable centre de recherche et d’information sur tout ce qui touchait aux Basques.
Combien de voyages fit le Commandant Boissel, jusqu’à sa mort en 1955, seul ou accompagné par ses amis, de la rue Marengo, siège du Musée jusqu’à sa villa « Gayon », du quartier Mousserolles, avant Cam de Prats ?
Certes, personne dans les pays démocratiques, ne peut se targuer de 100% d’adhésions et le Commandant Boissel par exemple, ne put échapper à la plume mordante et acérée de Marc Légasse (il avait alors 25 ans) qui disait : « Il n’aime les Basques qu’en vitrines » et écrivit : « On finira par ne plus savoir si c’est le Musée qui est Basque et le Pays Boissel, ou si c’est le Musée qui est Boissel et le Pays qui reste quand même Basque ».
En 100 ans d’existence, le Musée connut bien des vicissitudes, dont sa transformation durant la seconde guerre mondiale successivement en Secours National et Maison du Prisonnier et le déménagement des collections à l’été 1942 dans l’ancien monastère des Jacobins de Saint-Sever, les remous autour de son transfert au Château-Neuf avant le classement de la Maison Dagourette en tant que Monument Historique en 1991, sans oublier sa fermeture pour gros travaux de 1989 à 2001.
Après le commandant Boissel, il convient de mentionner comme directeurs-conservateurs, Jean Ithurriague, Jean Haritschelhar (de 1962 à 1988 : 26 ans !), Olivier Ribeton (1988-2019 : 31 ans !) et Sabine Cazenave (depuis fin 2019).
Comment ne pas évoquer la figure de Manex Pagola, entré au Musée en 1969 et qui finira adjoint à la Conservation ?
Le Musée, de municipal de la Ville de Bayonne est actuellement géré et financé par un syndicat mixte comprenant la ville de Bayonne (pour 40%), la Communauté d’Agglomération Pays Basque (pour 30%) et le département des Pyrénées-Atlantiques (pour 30%).
Autrefois, le Bulletin du Musée Basque publié depuis 1924 jusqu’à la seconde guerre mondiale ; publié à nouveau en 1964, une autre initiative de Jean Haritschelhar ! mentionnait les chiffres de fréquentation du Musée. Le record est de 65 835 visiteurs et date de 2018.
Pour en revenir aux présidents du Syndicat Mixte, les récents ont été votre serviteur (2014-2019) et l’actuel, depuis cette dernière date, est mon ami Yves Ugalde par ailleurs adjoint de la Ville de Bayonne, chargé de la Culture, des animations, des grands événements et des jumelages.
Certes la division du Musée (siège d’exposition à la rue Marengo, administration au Château-Neuf) ne facilite pas les choses, mais il convient de rendre hommage à tous les collaborateurs du Musée qui s’acquittent avec sérieux et grande compétence, de leurs tâches respectives.