Vendredi 29 octobre lors des enchères de Maître Carayol à Biarritz, un collectionneur s’est réjoui d’acquérir des tableaux de Léon Bonnat (1833-1922).
Parmi ses deux acquisitions, celle du « jeune danseur italien » se distingue par la subtilité des teintes de ses vêtements et la grâce avec laquelle le danseur se meut entre ombre et lumière. Un des rares portraits en pied d'enfant qui fut réalisé pendant son séjour en Italie.
Originaire de Bayonne, Léon Bonnat vécut à Madrid où son père Joseph Bonnat était libraire puis étudia la peinture auprès de José de Madrazo y Agudo et de Federico de Madrazo y Küntz. A Paris, en 1854, il devint l'élève de Léon Cogniet à l'École des beaux-arts. En 1857, il reçut le Deuxième prix au prix de Rome pour sa "Résurrection de Lazare".
En 1858, il prolonga son séjour à Rome et resta durant trois années pour y découvrir et copier les grands maîtres de la Renaissance italienne.
Grand portraitiste, il réalisa près de deux cents portraits de personnalités dont Louis Pasteur, Alexandre Dumas fils, Victor Hugo, Ingres, le duc d'Aumale, Sosthènes II de La Rochefoucauld duc de Doudeauville ....
En 1863, la princesse Mathilde l'accueille dans son salon où se réunissent les hauts personnages de l'Etat et les artistes officiels. En 1864, l'impératrice Eugénie achète ses tableaux. La médaille du Salon lui fut attribuée en 1869 et il entrera au jury dont il sera souvent élu président par la suite. A ce titre, il eut plusieurs fois à juger les œuvres de Manet, Renoir, Monet et Cézanne. Dès lors, les honneurs ne lui manquèrent pas : élu membre de l'Institut en 1881, il devint professeur à l'Ecole des Beaux-Arts en 1888 puis Directeur en 1905. Il présida le Conseil Supérieur des Musées qui acceptait ou refusait les œuvres qui devaient enrichir les collections nationales
Nommé chef d'atelier de peinture de 1888 à 1905, à l'École des Beaux-Arts de Paris, il forma de nombreux élèves, il fut élu l'année suivante membre de l'Académie des Beaux-Arts.
Entre 1900 et 1933, il dirigea les Musées nationaux. Directeur de l'École des Beaux-Arts en 1905 à la suite du décès de Paul Dubois, il y restera jusqu'à sa mort. Il meurt à Monchy-Saint-Éloi en 1922, léguant une importante collection de peintures, de dessins et de sculptures au musée Bonnat-Helleu à Bayonne qui avait financé son séjour en Italie. Dommage que le musée n'ai pas pu acquérir le portrait du "jeune danseur italie" par Léon Bonnat. Une oeuvre intéressante et inhabituelle dans l'oeuvre du maître qui appelle son séjour Italien et la raison de son leg.
Anne de La Cerda