Parmi les six formations prestigieuses inscrites à l'affiche du Festival, c’est l’Orchestre des Champs-Élysées sous la direction de Louis Langrée qui ouvrira le Festival le 23 août à 20h à l’église de Saint-Jean-de-Luz, ou plutôt, comme il se doit, Ravel avec sa célébrissime « Pavane pour une infante défunte » qui invitera à suivre « telle petite princesse, jadis à la Cour d'Espagne » comme la commentait le compositeur, avant que ne lui succède Bertrand Chamayou au piano Pleyel de 1905 en palissandre de Rio, restauré par l'Atelier Balleron, qui sera préparé et accordé par Marion Lainé, magnifique instrument en tout point semblable à celui sur lequel Saint-Saëns avait créé son Concerto pour piano et orchestre n° 5 en fa majeur op. 103 « l’Egyptien » que l’ancien élève de J.-F. Heisser avec qui il partage la direction artistique du festival, interprétera avec l’orchestre, de son incomparable doigté, en y mettant le brillant et la fougue de son talent !
On retrouvera ensuite Vincent Warnier à l’orgue pour la Symphonie n° 3 en ut mineur op. 78 dite « Symphonie avec orgue » dont Saint-Saëns reçut la commande de la Royal Philharmonic Society de Londres, où il dirigea la création le 19 mai 1886 et qu’il dédia à la mémoire de Franz Liszt décédé deux mois et demi plus tard et à qui il aurait emprunté plusieurs éléments.
Une œuvre grandiose conduisant à une « apothéose admirative, à un sommet de passions » qui avait d’autant plus bercé mon adolescence qu’un enregistrement de cette merveille figurait dans la discothèque de mes parents avant que je n’entende quelques éléments de la partition pour l’orgue joués par Pierre Cochereau : le grand maître et célèbre titulaire des grandes orgues de Notre-Dame condescendait à venir donner (une ou plusieurs fois par an ?) des cours de musique sur « l’humble » harmonium de la chapelle de l’Ecole Massillon où j’étais demi-pensionnaire. Avant que Cochereau n’immortalise une quinzaine d’années plus tard chez Deutsche Gramofon sa merveilleuse interprétation de cette symphonie de Saint-Saëns sur l’orgue Cavaillé-Coll de Notre-Dame avec l’Orchestre Philharmonique de Berlin dirigé par Karajan...
Les grandes soirées « orchestrales »et autres
- Dimanche 27 août à 17h – Ciboure - Ensemble intercontemporain sous la direction de Pierre Bleuse avec Jeanne-Marie Conquer, violon, Renaud Déjardin, violoncelle et Sébastien Vichard, piano.
- Jeudi 31 août à 21h – Saint-Jean-de-Luz - Orchestre de l’Opéra National de Paris sous la direction de Semyon Bychkov.
- Vendredi 1er septembre à 21h – Bayonne - Orchestre de Pau Pays de Béarn dirigé par Fayçal Karoui avec Karine Deshayes, mezzo-soprano et Marion Vergez-Pascal, mezzo-soprano.
- Mercredi 6 septembre à 20h – Saint-Jean-de-Luz - Orchestre et chœur du Poème Harmonique direction Vincent Dumestre, avec Amélie Raison, soprano, Eva Zaïcik, mezzo-soprano, Paco Garcia, haute-contre, Cyril Auvity, ténor et Virgile Ancely, baryton.
- Jeudi 7 septembre à 21h – Saint-Jean-de-Luz - Orchestre National du Capitole de Toulouse sous la direction de Josep Pons.
- De nombreux duos et trios de musique de chambre se partageront également la scène du festival, en particulier Renaud Capuçon, violon et Jean-François Heisser, piano, le mardi 29 août à 20h à Saint-Jean-de-Luz, ainsi que des quatuors, quintette et sextuor, sans oublier les cours et les concerts des professeurs et des élèves de l’Académie Ravel, et des conférences, dont celle de Thomas Leconte sur « Musique et cérémonial au Grand Siècle : la « mise en son » de la majesté » le mercredi 6 août à 11h et 17h à Saint-Jean-de-Luz.
Retrouvez tous les détails du programme sur : https://festivalravel.fr/la-programmation/