Dans le cadre du programme des oeuvres invités du musée des Beaux de Bilbao, un prêt des 7 esquisses exceptionnelles de Rubens du musée Bonnat-Helleu, leg en 1921 de l'épouse du général bayonnais Victor-Bernard Derrécagaix (1833-1915),  a été octroyé par la ville de Bayonne.

Aussi à l'occasion du vernissage de l'exposition introduite par la conférence d'Alejandro Vergara, chef de la conservation des peintures flamandes et des écoles du Nord jusqu’en 1700, le maire de Bilbao Juan Maria Aburto, le conservateur du musée Bellas Artes Miguel Zugaza, le ministre de la culture et de la politique linguistique du Gouvernement Basque Bingen Zupiria et de nombreuses personnalités avaient accueilli mercredi 28 septembre dernier le maire de Bayonne et président de l'agglomération Bayonne Côte Basque Jean-René Etchegaray accompagné de l'adjoint à la culture et président du Musée Basque Yves Ugalde ainsi que d'autres élus et de la conservatrice du Musée Basque Sabine Cazenave qui avait déjà effectué un stage de six mois dans sa jeunesse au musée Bellas Artes. 

A la suite de l'introduction du directeur de la Banque de Santander, mécène de l'évènement, ainsi que des discours des maires de Bayonne et de Bilbao précisant l'intérêt des échanges culturels entre les deux musées et rappelant que les deux institutions débutaient presque en même temps la métamorphose de leurs musées des Beaux-Arts respectifs, succédait la conférence d'Alejandro Vergara, chef de la conservation des peintures flamandes et des écoles du Nord jusqu’en 1700 traitant des thèmes mythologiques de Rubens à travers le cycle de ses "esquisses" conservées au musée bayonnais : ces petites peintures à l'huile sur bois de chêne étaient peintes de la main du maître et destinées à être reproduites sur des toiles de grand format par ses assistants. 

Ces oeuvres d'une extrême vigueur mettent en lumière le goût de Rubens pour l'Antiquité classique. Divisées en deux séries, elles ont été commandées par la Cour d'Espagne . 
Parmi les esquisses, la première série dont le musée Bonnat-Helleu ne possède qu'une seule "Le prophète Élie recevant du pain et de l'eau d'un ange" , sont plus abouties et plus grandes que la seconde série. Elles furent réalisées vers 1625 par Rubens en vue de la confection d'une vingtaine de tapisseries sur l'Eucharistie commandée par la fille de Philippe II, l'infante Isabelle Claire Eugénie, gouvernante des Pays-Bas, pour les Reales Descalzas, le couvent des Clarisses dans le Madrid des Habsbourg. Le monastère renferme les oeuvres tissées à Bruxelles à partir de cartons de Rubens représentant ce Triomphe de l'Eucharistie.

La seconde série, de plus petite taille, dont les six esquisses du musée Bonnat-Helleu, fut destinée en 1636 à la décoration du pavillon de chasse de la Torre de la Parada de Philippe IV d'Espagne. On compta quatorze oeuvres de Rubens qui malheureusement disparurent lors d'un incendie pendant la guerre de Succession d'Espagne en 1714.

Peintre de l'école baroque flamande, Peter Paul Rubens (1577-1640) s'attache à de grands projets religieux, des peintures mythologiques, et d'importantes séries de peintures historiques. 
L'artiste très prolifique saisit en quelques traits la personnalité de ses portraits s'attachant à en magnifier la profondeur.

Sixième enfant d'un riche avocat protestant, Rubens abjura dès l'enfance le protestantisme pour le catholicisme. Erudit, il avait appris le latin et le grec à Anvers où il reçut une éducation humaniste.
Tout en voyageant en Espagne, il s'installa de 1600 à 1608 en Italie où il devint le peintre de la Cour du duc italien Vincent de Gonzague. Il s'éprit d'art classique grec et romain.
Puis à Anvers, il devint le peintre officiel de la Cour de l'Infante Isabelle d'Autriche de 1621 à 1633. Parmi ses nombreux élèves, on compte Antoine Van Dyck, Frans Snyders, Michel Lasne qui devient ensuite graveur, Gérard Seghers, Cornelis Schut... Rubens était l'ami de Brüghel l'Ancien avec qui il peignait fréquemment.
En 1624, Rubens sera anobli par le roi Philippe IV d'Espagne et fait chevalier par Charles Ier d'Angleterre pour avoir rapprocher les deux pays.

Rubens passa les dix dernières années de sa vie à Anvers et il obtint de nouvelles commandes des Habsbourg, dont celle très importante de Phillipe IV d'Espagne pour décorer la Torre de la Parada, un pavillon de chasse dont le musée Bonnat-Helleu conserve précieusement six esquisses. 

Aussi le début d'un partenariat entre les deux musées des Beaux Arts rappellent que les deux institutions ont pour point commun l'extension et la métamorphose de leurs établissements respectifs. 
Le musée des Beaux Arts de Bilbao qui triplera sa surface fera l'effort de rester ouvert pendant la période les travaux qui devraient commencer fin octobre, début novembre pour une durée de plus de deux ans minimum. De son côté, le musée Bonnat-Helleu doublant sa surface a débuté ses travaux depuis un an, ne réouvrira en principe ses portes qu'en début 2015. 

Exposition des sept esquisses de Rubens dans le cadre de l'exposition jusqu'au 22 janvier au Museo Bellas Artes de Bilbao. 
1 Décor pour les tapisseries monastère de Clarisses
- Le prophète Elie nourri par un ange, huile sur bois. 

2 Décor de la Torre de la Parada, pavillon de Chasse près de Madrid
- Scylla et Glaucus,
- La découverte de la pourpre, huile sur bois (inv. CM 3)
- Psyché et l’Amour endormi, huile sur bois (inv. CM 2)
- Pan et Syrinx, huile sur bois (inv. CM 32)
- Diane ou Séléné et Endymion, huile sur bois (inv. CM 33)
- Apollon et Daphné, huile sur bois (inv. CM 34)

Légendes photos : 
- Discours du Maire de Bayonne  J.R. Etchegaray à Bilbao
-  Jean-René Etchegaray est entouré à droite  de Juan Mari Aburto, maire de Bilbao, et membre du conseil d'administration du musée des Beaux-Arts de Bilbao, de Bingen Zupiriae ministre de la culture et de la politique linguistique du Gouvernement Basque et des deux conservateurs Alejandro Vergara, responsable de la conservation de la peinture Flamande et des écoles de Notre-Dame au musée du Prado et  Miguel Zugaza, directeur du musée des Beaux-Arts de Bilbao.
Sur sa gauche Borja Baselga, directeur de la banque de Fondation Santander et Patricia Arias, directrice territoriale du Pays Basque.
- De g. à d, la conservatrice du Musée Basque Sabine Cazenave, les élus de Bilbao et de Bayonne (Yves Ugalde, pdt du Musée Basque, Joseba Erremundeguy, Délégué Coopérations transfrontalières à la Cté Pays Basque, Sophie Castel)