C’est en avant-première à Biarritz le 19 septembre que le Ballet de l’Opéra du Rhin donnera « Les Ailes du désir », une œuvre adaptée du film culte de Win Wenders.
Ce ballet imaginé par Bruno Bouché, chorégraphe et directeur du Ballet de l’Opéra du Rhin, se veut fidèle au scénario dans sa première partie, plus libre dans la seconde : « dans ce ballet je n’ai clairement pas créé un personnage de Wim Wenders car il n’y pas de mise en abîme par rapport à la réalisation du film. Son esprit est pourtant présent partout. J’ai essayé de rendre cela « palpable » dans la chorégraphie, la scénographie, et dans la manière de mettre en scène ce premier acte « cinématographique » m’inspirant des prises de vues, de la réalisation et des images qui étaient à l’époque de la sortie du film véritablement révolutionnaires », témoigne Bruno Bouché. Rendez-vous ce dimanche19 septembre pour cette exceptionnelle avant-première à Biarritz avant la tournée entreprise par la troupe alsacienne et qui débutera « à domicile » à l’Opéra de Strasbourg, La Filature Mulhouse, Créteil, etc.
Auparavant, selon tous les critiques, le festival « Le Temps d'Aimer la danse » a tenu ses promesses, à commencer par les deux relectures enchantées des classiques « L'Oiseau de feu » et « Le Sacre du printemps ». Par exemple, Philippe Noisette qualifie « d’enchantement » la version qu’en donne aujourd'hui Thierry Malandain : « Le plateau est épuré, les costumes fluides. Son Oiseau (Hugo Layer, superbe) paraît déployer ses ailes à l'infini. Il entraîne la compagnie dans un subtil dialogue fait de vagues chorégraphiques avec des corps se répondant. Le folklore russe n'est plus de mise, on est ici dans l'élévation de l'âme. Malandain cite François d'Assise « le saint poète de la nature ». Avec justesse. On ne sait si cela aurait plu à Igor mais le public a aimé. Nous aussi.
Dans la seconde partie du programme le Malandain Ballet Biarritz ose un « Sacre du printemps » toujours sur une composition de Stravinsky. Martin Harriague bouscule le mythe, faisant sortir les vingt danseurs d'un piano avant de les lancer dans le grain bain. Sous un soleil artificiel, les interprètes, comme hypnotisés, s'éveillent au printemps. Des figures d'anciens entrent dans la danse. Mais la musique de Stravinsky résiste. Effaçant les ruptures dramatiques du second acte, Harriague tourne un peu en rond, au propre comme au figuré. Son final, une élue montant au ciel, ne manque cependant pas de panache. Une chose est sûre : Martin Harriague est un vrai chorégraphe ».